Glenn Hughes est ce que l'on peut appeler une légende plutôt obscure. Jamais véritablement élevé au rang de star, il s'agit pourtant d'un des grands noms du rock/hard rock, une figure emblématique de ce style. Après des débuts avec Trapeze, après un passage remarqué chez Deep Purple, après avoir chanté sur un album de Black Sabbath et travaillé avec Tommy Iommi, le britannique est depuis un peu plus d'un an le leader d'une nouvelle formation de rock/hard rock : Black Country Communion. Aux côtés des talentueux Joe Bonamassa (guitares/chant), Jason Bonham (batterie, fils du batteur de Led Zeppelin) et Derek Sherinian (claviers, ex-Dream Theater), l'ami Glenn (chant/basse) s'apprête à sortir le deuxième opus du combo sobrement intitulé 2, chez Mascot Records, le 14 juin prochain. Pour l'occasion, nous l'avons retrouvé dans un hôtel parisien pour un entretien riche en information et en émotion...
Ju de Melon : Bonjour Glenn et bienvenue à Paris ! Te voici en France pour un peu de promo, quels liens entretiens-tu avec notre pays ?
Glenn Hughes : Merci ! Je suis venu ici pour la première fois en 1970 avec mon groupe Trapeze, j'étais encore jeune (j'avais 19 ans), je suis de suite tombé amoureux de cette ville. Nous avons joué à l'Olympia et Paris est devenu la première ville internationale dont je suis vraiment tombé amoureux. Ensuite, je n'ai pas beaucoup joué ici, quelques fois à peine... Mais j'adore passer du temps à Paris et jouer devant votre public, vivement le mois de juillet et ce show prévu avec mon groupe.
Ju de Melon : La nouvelle vient plus ou moins de tomber, ce sera le 19 juillet c'est bien ça ?
Glenn Hughes : Ce sera le 19 juillet oui, au Bataclan.
Ju de Melon : C'est une bonne nouvelle, la France n'est pas forcément le pays le plus visité par les artistes rock internationaux, d'autres pays comme l'Allemagne ou l'Angleterre ont plus de chance...
Glenn Hughes : J'ai vraiment insisté auprès du booking, je voulais que Paris soit sur la liste. Déjà quand je suis venu ici en septembre dernier, j'avais promis que nous viendrons et cela ne s'est pas fait depuis... Mais là au moins c'est décidé, la date est arrêtée.
Ju de Melon : Après une longue carrière avec Deep Purple, Trapeze, Tommy Iommi ou en solo, te voici de retour depuis un an dans un groupe : Black Country Communion. Globalement, es-tu satisfait des réactions et critiques qu'a reçu le premier opus Black County sorti en septembre 2010 ?
Glenn Hughes : Oui, très satisfait. Nous avons été assez hauts dans les charts de plusieurs pays, nous avons même été n°1 en Grande-Bretagne, un album plébsicité par les fans là-bas, c'est vraiment incroyable. C'est pour cette raison que nous avons décidé de faire un second album dans la foulée, nous voulions vraiment avoir deux albums pour jouer live, d'autant plus que nous allons enregistrer un DVD Live en juillet afin de le sortir avant Noël. Il y a beaucoup d'actualité pour le groupe en ce moment, nous voulions vraiment nous établir en tant que "vrai groupe" et non simplement en tant que "supergroup".
Ju de Melon : Un album sorti l'an passé donc et voici déjà le second... quelle créativité ! Avez-vous passé pas mal de temps à l'écriture entre les deux albums ou avez-vous utilisé du matériel écrit auparavant ?
Glenn Hughes : Non. Quand Kevin Shirley (producteur), Joe et moi-même nous sommes réunis pour décider de quand enregistrer le second album, c'était en mai ou juin 2010, Joe était en pleine tournée et Kevin nous a demandé d'écrire des chansons tous les deux. Or Joe, par manque de temps, n'a pu trop écrire sur ce second album, j'ai donc dû prendre la majeure responsabilité de l'écriture. A la base je préfère écrire avec mon groupe dans une pièce, mais les autres membres étant trop occupés ce ne fut pas possible ici. J'ai donc écrit les chansons seul dans mon studio, et peu avant d'enregistrer l'album on s'est réuni avec le groupe afin de changer quelques petits détails, mais ce qu'on entend sur 2 vient essentiellement de ce que j'ai composé seul en studio.
Ju de Melon : Est-ce que 2 a été enregistré dans les mêmes conditions que le premier CD Black Country, c'est à dire en une semaine environ ?
Glenn Hughes : Le premier album a été enregistré en 4 jours, celui-ci nous a pris 10 jours de travail. Tout simplemnt parce que cette fois-ci nous avions besoin d'un peu plus de temps. Nous avons aussi pu nous reposer et plaisanter entre nous, contrairement au premier où tout s'est déroulé si rapidement... Pour celui-ci nous avons enregistré dans un grand studio et pris le temps de se faire un peu plaisir.
Ju de Melon : Avez-vous déjà eu le temps de jouer quelques morceaux (notamment du premier album) ensemble en live ?
Glenn Hughes : Nous avons simplement fait deux shows en Angleterre, en décembre dernier, c'était vraiment fantastique. Un de ces shows sera présent en bonus CD Live sur le nouvel album. Black Country Communion est un vrai groupe live, à voir sur scène et à ne pas rater.
Ju de Melon : C'est donc pour cette raison que vous enregistrez en conditions live...
Glenn Hughes : Oh oui, que ce soit les solos ou tout le reste, tout ce que tu peux entendre sur l'album a été joué en live.
Ju de Melon : Et si un jour tu avais l'opportunité de réaliser un album avec une super production béton derrière, serais-tu intéressé ? Beaucoup de groupes cherchent à avoir le meilleur son possible pour en mettre plein la vue, mais je ne pense pas que ce soit ton style...
Glenn Hughes : En effet non ça ne m'intéresserait pas car, quand tu vois un groupe sur scène, tu dois t'attendre à ce qu'il puisse reproduire le même son qu'en studio. Nous ne faisons aucun doublage, ni n'utilisons de samples ou d'autotune, nous voulons vraiment sonner comme en live.
Ju de Melon : Niveau paroles, est-ce que certaines histoires racontées te sont plus personnelles que d'autres sur les chansons composant cet opus ?
Glenn Hughes : C'est un album sombre. La plupart des paroles que j'ai écrites parlent un peu de mon côté obscur... Il y en a qui parlent de la façon dont j'ai vécu par le passé, le titre "Faithless" par exemple. "Cold" parle du chagrin que je ressens et de l'impossibilité de faire le deuil de certains amis qui disparaissent, car beaucoup de mes proches sont décédés ces derniers temps... "Save Me" est une chanson que j'ai écrite avec Jason, "The Outsider" parle des fans de rock qui sont toujours un peu "exclus". Beaucoup de ces morceaux ont donc un côté triste.
Ju de Melon : Il y a aussi un titre assez historique qui parle du mur d'Hadrien... "The Battle for Hadrian's Wall".
Glenn Hughes : Oui, les paroles ont ici été écrites par Joe Bonamassa. Ce que Joe ne savait pas c'est que je suis né près de ce mur, il l'ignorait.
Ju de Melon : Tu nous disais à l'instant avoir écrit l'album presque seul, penses-tu qu'un jour vous pourrez vous réunir tous ensemble sur 2 ou 3 semaines afin d'écrire un opus en collaboration totale ?
Glenn Hughes : Nous sommes un groupe étrange. Il nous faudrait toute une année off pour faire cela, mais ça ne sera jamais possible... Nos cerveaux sont en perpétuelle réflexion musicale, tout va très vite, il serait donc très compliqué de nous réunir tous les 4 pour écrire en parfaite harmonie. Nous avons déjà essayé d'écrire tous ensemble dans la même pièce et cela s'est avéré très difficile. En studio, ce n'est pas évident... Dans une maison de campagne pendant un an, comme je l'avais fait avec Trapeze en 1971, ce serait jouable, mais dans ces conditions-là non. De toute façon, j'écris mieux seul, du moins pour ce groupe. En même temps, si par exemple Jason arrive avec une idée et que ça me parle, je serai heureux ! Mais quelqu'un doit avoir l'idée de base, c'est mieux ainsi.
JU de Melon : Une façon aussi d'éviter les batailles d'ego et d'être donc plus libre niveau création...
Glenn Hughes : Oui voilà !
Ju de Melon : Trouver un nom pour un album est souvent quelque chose de complexe pour les groupes... Or vous avez décidé de l'appeler sobrement 2. Pourquoi ce choix ?
Glenn Hughes : Disons que c'est 2 parce que nous avons réalisé 2 albums en un an, il y a des gens qui pensent que nous sommes paresseux car nous ne lui avons pas donné de titre propre... On aurait pu l'appeler The Outsider en fait, mais on a décidé de suite qu'il s'appelerait 2 et nous n'avons jamais changé d'avis.
Ju de Melon : Des chances que le prochain soit intitulé 3 ? (rires)
Glenn Hughes : Non, nous aurons un vrai titre pour le prochain, on ne veut plus que les gens croient que nous sommes paresseux ! Ils ne peuvent pas dire ça de nous ! Car nous ne le sommes pas.
Ju de Melon : Sur cet album, on sent d'emblée encore plus d'énergie de votre part, avec dès le début quelques morceaux plus péchus voire même plus hard que sur le premier album... Une envie de commencer l'album sans la moindre concession ?
Glenn Hughes : On peut dire hard rock, et oui en effet c'était délibéré de démarrer ainsi ! A 100 %. On voulait clairement débuter par quelque chose de direct et de bien rock, avec de gros riffs guitares. Cela met directement les choses au point : nous sommes un groupe de hard rock, nous ne jouons pas du funky blues... juste du rock.
Ju de Melon : Il y a cependant de belles temporisations avec les morceaux centraux que sont "Save Me" et "Cold", un peu le coeur épique de cet opus...
Glenn Hughes : Un côté très Deep Purple, pour être honnête ! Il y a un côté Jon Lord et Ritchie Blackmore dans le feeling ici...
JU de Melon : On sentirait presque que "Save Me" et "Cold" sont comme liées entre eux...
Glenn Hughes : Non, mais notre batteur Jason dirait probablement qu'elles le sont. Les paroles de ces deux chansons ont été écrites avec Jason en tête, ces morceaux sont un peu à lui en quelque sorte. Quand on a fait la tracklist ensemble, on a de suite pensé que ces deux morceaux devait être à la suite l'un de l'autre.
Ju de Melon : Et pour terminer une fin de CD un peu plus orientée blues disons... avec une idée volontaire derrière la tête ?
Glenn Hughes : C'est surtout sombre ! Chaque album que j'ai fait dans ma vie termine avec une sorte de voix angélique, quelque chose de "joli", mais celui-ci termine de manière très obscure... Kevin notre producteur a pensé qu'il serait mieux de conclure ainsi cet opus, ainsi l'auditeur aurait envie de rejouer l'album une nouvelle fois juste derrière. C'était un peu son idée.
Ju de Melon : L'une des forces de cet album réside en sa confection piste par piste en fait...
Glenn Hughes : En effet, et le dernier morceau par exemple est très brutal en un sens. Un gros morceau de rock sombre et bien lourd.
Ju de Melon : Si tu avais aujourd'hui la possibilité de changer quelque chose au niveau de l'ordre des chansons, tu ne changerais donc rien ?
Glenn Hughes : Non, vraiment pas.
Ju de Melon : Y a-t-il d'autres chansons écrites qui ne figurent pas sur l'album ?
Glenn Hughes : Oui, et vous en entendrez une en bonus un jour. Elle s'intitule "A Place With No Name", elle dure 8 minutes et on ne pouvait la rajouter ici, l'album durant déjà 72 minutes. Je pense qu'elle sortira sur iTunes ou un truc du genre.
Ju de Melon : Sur le premier album il y avait une reprise de Trapeze, la chanson "Medusa"... pas de reprise ici cependant.
Glenn Hughes : Non, je ne voulais pas en incorporer une cette fois-ci. Joe voulait mais franchement j'ai dit "non, s'il te plait, plus de reprises" ! Il vaut mieux jouer des chansons originales.
Ju de Melon : Peut-on dire que "Medusa" est la chanson préférée que tu n'ais jamais faite ?
Glenn Hughes : C'est le premier morceau rock que j'ai écrit, je devais avoir 17 ans. Je l'ai jouée avec John Bonham et maintenant je la joue avec son fils Jason, la boucle est bouclée.
Ju de Melon : Jason a-t-il lui aussi un fils ?
Glenn Hughes : Oui, il s'appelle Jacob, et c'est un guitariste... Imagine un jour si je joue avec lui, cela fera 3 Bonham... (rires)
Ju de Melon : Une tournée est prévue avec un passage en France en juillet, c'est donc désormais officiel...
Glenn Hughes : On commence aux Etats-Unis en juin, puis ensuite on va en Grande-Bretagne et donc le 19 juillet à Paris. On a très hâte.
Ju de Melon : Peut-être au Japon aussi ? Malgré les terribles évènements qui s'y sont produits...
Glenn Hughes : Bien sûr, c'est prévu que nous y allions l'an prochaon. Terrible ce qui s'est passé là-bas...
Ju de Melon : Quelles sont donc tes attentes en ce qui concerne cette première grosse tournée pour le groupe ?
Glenn Hughes : Nous avons un lien avec les gens je pense, cela va sembler arrogant peut-être mais nous sommes un groupe fait pour les fans de rock. Nous sommes une formation assez old school avec de très bons musiciens, et nous aimons tout simplement jouer et nous donner sur scène. Tout est humain chez nous, sans trucage, sans ajout, un vrai groupe de rock. Organique. Je pense que nous sommes le premier gros groupe avec cette approche depuis un long moment...
Ju de Melon : Penses-tu que vous aller relancer une mode ?
Glenn Hughes : Je pense que c'est déjà un peu le cas, il y a pas mal de mes amis qui essayent de reproduire ce que nous faisons en ce moment.
Ju de Melon : J'en ai discuté avec quelques artistes récemment, et pas mal pensent que dans l'avenir de nombreux groupes reviendront à une production plus simple, plus humaine, plus directe en conditions d'enregistrement quasi live...
Glenn Hughes : Je pense que c'est un passage obligé ! Parfois le mieux est l'ennemi du bien, il faut savoir se contenter du minimum pour faire les choses correctement. Il faut laisser agir le feeling...
Ju de Melon : Un groupe comme Pain of Salvation par exemple est revenu à une production simple et old school sur le dernier album enregistré pratiquement en conditions live...
Glenn Hughes : Cool ! Tu sais, ça fait des années que je travaille ainsi, 6 ou 7 ans...
Ju de Melon : Avant ce n'était pas le cas ?
Glenn Hughes : Non, moi-même j'ai eu recours à Pro Tools, cela devenait lassant... C'est en 2005 quand j'ai commencé à travailler avec Chad Smith (Chickenfoot, Red Hot Chili Peppers) que cela a changé, il insistait pour qu'on enregistre en live.
Ju de Melon : Parlons déjà du futur, alors comme ça un DVD est prévu ?
Glenn Hughes : Oui, il sera enregistré en juillet sur 3 shows en Allemagne, il sera aussi disponible en Blue Ray. Normalement il sortira en novembre sous format DVD mais aussi avec un CD Live.
Ju de Melon : Peut-on déjà imaginer la suite de Black Country Communion ? Si vous poursuivez sur ce rythme, on vous retrouve début 2012 pour un 3ème album... (rires)
Glenn Hughes : En tout cas ils veulent que j'en écrive un autre pour l'an prochain, mais bon je viens aussi en tournée solo à partir d'octobre en Europe donc on verra...
Ju de Melon : En parlant de ça, un nouvel album solo prévu ?
Glenn Hughes : Hmm non, à vrai dire Kevin Shirley aimerait que j'en sorte un en mars mais bon... faut voir. Black Country Communion est clairement ma priorité pour l'instant, je ne sais donc pas si j'aurai le temps de réaliser un nouvel album solo pour l'instant. Je ne sais pas si j'aurai cette énergie pour faire deux albums la même année... Joe Bonamassa est jeune par exemple, lui il peut travailler 300 jours par an sans forcer, moi ce n'est plus le cas.
Ju de Melon : Au niveau personnel, une nouvelle collaboration avec Tommy Iommi (fondateur de Black Sabbath) serait possible par exemple ?
Glenn Hughes : Non pas dans l'immédiat, mais par contre nous sommes de très bons amis, les meilleurs, et nous en ferons un autre ensemble avant de mourir...
JU de Melon : J'ai vu des rumeurs comme quoi il préparerait quelque chose avec Geezer Butler...
Glenn Hughes : Tu sais, nous sommes voisins à Los Angeles et très amis, et je ne pense pas que ce soit prévu sinon je l'aurais su...
Ju de Melon : Quel est aujourd'hui dans ta carrière le morceau auquel tu as contribué dont tu es le plus fier ? Question très dure...
Glenn Hughes : Franchement, je pense que le morceau "Black Country" du premier Black Country Communion est mon préféré, notamment grâce au message qu'il transmet. Je suis également très fier du morceau "Cold" sur ce nouvel album. C'est du 100% Glenn Hughes.
Ju de Melon : Ton premier groupe, Trapeze, mérite certainement d'être mieux connu de la part des fans... Quel album suggèrerais-tu pour commencer la découverte de ce premier projet ?
Glenn Hughes : Très certainement Medusa, sans hésiter.
Ju de Melon : Ce groupe n'a pas eu le succès qu'il aurait mérité...
Glenn Hughes : Il a splitté trop vite, mais il était destiné à une grande carrière. On a quand eu un grand succès aux Etats-Unis, mais ça n'a jamais vraiment pris en Europe...
Ju de Melon : Tout espoir de reformation est désormais impossible avec le décès de ton camarade Mel Galley en 2008... ce qui nous amène au côté obscur de cette nterview. Cela va bientôt faire un an que Ronnie James Dio nous a quitté... as-tu digéré cette perte aujourd'hui ?
Glenn Hughes : C'est difficile car je travaille toujours avec son épouse, Wendy, sur le projet Tribute to Ronnie qui devrait déboucher sur un concert à Los Angeles ainsi qu'un album avec Rob Halford, Bruce Dickinson, Zakk Wylde, Geoff Tate... Bref pas mal de metalleux. Il devrait sortir l'an prochain. Je suis depuis souvent allé dans la maison où habitait Ronnie... et j'ai ressenti sa présence. C'était un grand frère pour moi, un ami très proche.
Ju de Melon : Tu avais d'ailleurs participé à la dernière de Heaven & Hell en le remplaçant au chant... quels souvenirs gardes-tu de ce moment assez spécial ?
Glenn Hughes : C'était dark, très triste. C'était très difficile, on ne s'est pas vraiment amusés à faire ce show. Ce n'est pas un bon souvenir que je garderai au fond de moi... Mais Ronnie aurait fait la même chose pour moi, c'était quelqu'un de génial. Il est toujours présent avec moi...
Ju de Melon : Dans un autre ordre d'idée, il y a quelques rumeurs concernant la reformation du Deep Purple MK III (1973-1975)... où est-ce qu'on en est aujourd'hui concrètement ?
Glenn Hughes : Pour cela il faudrait en parler avec le manager de Ritchie Blackmore, c'est dur... Je suis resté proche de David Coverdale, un super gars. Mais plus aucun rapport avec Ritchie Blackmore, il est trop dark...
Ju de Melon : Trop occupé avec son projet folk Blackmore's Night j'imagine.
Glenn Hughes : Quelle blague ce truc... En tout cas impossible de lui parler, cela reviendrait à essayer de parler à un enfant. Il est difficile de causer à quelqu'un qui ne te porte aucune attention. C'est un super musicien mais je ne lui ai pas parlé depuis 35 ans... Il n'y a rien d'autre à dire.
Ju de Melon : Conctrètement, quels artistes écoutes-tu le plus aujourd'hui et est-ce que tu te tiens au courant de l'actualité de nouveaux groupes émergeants ?
Glenn Hughes : Je n'ai malheureusement pas le temps pour cela, je ne sais pas trop... Si quelque chose d'exceptionnel venait à sortir, j'écouterais sûrement.
Ju de Melon : Et si un jour un jeune artiste venait vers toi te proposer un guest, accepterais-tu ?
Glenn Hughes : Je ne sais pas, j'en ai déjà trop fait... Je prends un peu une pause avec tout ça désormais.
Ju de Melon : Un dernier mot et une dernière pensée au sujet de Gary Moore qui nous a quitté il y a peu...
Glenn Hughes : Je l'ai vu l'an passé, nous avons discuté de la possibilité de faire quelque chose ensemble à l'avenir mais voilà... Une horrible tragédie s'est produite. C'est vraiment trop triste...
Ju de Melon : Que peut-on te souhaiter pour l'avenir ?
Glenn Hughes : De continuer à grandir spirituellement, d'apprendre et de ne jamais cesser d'apprendre. De respirer à travers Dieu et ainsi laisser la peur s'en aller... "Breathe in God and let fear out". Garder le sens de l'humour, ne cesser de rire et surtout passer du temps avec ma famille.
Ju de Melon : Merci beaucoup pour cette entrevue Glenn, as-tu quelques derniers mots pour nos lecteurs/auditeurs et les fans français ?
Glenn Hughes : J'adore la France et jouer ici. S'il vous plait, venez au Bataclan le 19 juillet, on vous jouera du rock 'n' roll.
Je ne pense pas qu'il y ait grand chose à ajouter en conclusion... à part un grand merci à l'ami Glenn Hughes, un artiste avec une grande classe. Tout simplement. Et n'hésitez pas à vous procurer l'album de Black Country Communion à sa sortie (de même que le premier d'ailleurs), sans oublier ce show parisien du 19 juillet qui s'annonce fort prometteur.
Site officiel de Black Country Communion
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