Le groupe Embryonic Cells au Sylak 2012

 

Interview du groupe Embryonic Cells
(black/thrash "claviéresque") au Sylak 2012...

Par : LeBoucherSlave
Photos : Carmella

C'est à leur sortie de scène après un sympathique set de milieu d'après-midi que nous captons à la buvette du coin V.I.P. les blackeux/thrasheux d'Embryonic Cells  - que nous vous avions fait découvrir il n'y a pas si longtemps en ces pages   -  ...  Au son énergique des Four Horsemen qui nous parvient depuis la scène («ça ferait une bonne setlist de Metallica, ça !»...), les Troyens se comportent comme de parfaits gentlemen avec notre duo journalistique, se prêtant au jeu des photos, à celui de l'interview collective («on peut dire des conneries ou pas ?...») - qui a d'ailleurs le mérite de nous montrer combien le combo est soudé, même si ses membres ne sont pas tous façonnés dans le même moule - et nous complimentant au passage pour la qualité du travail de La Grosse Radio que certains d'entre eux suivent assidûment...


Bref, un entretien qui ne manque assurément pas de "Cell"!!...

PS : ... et pour ceux qui se poseraient des questions sur l'étiquette que je leur ai collée un peu plus haut, essayez donc vous aussi de définir leur style, pour voir ! Eux, ils cherchent encore ...

 

Embryonic Cells, Sylak Festival 2012 : Max, Djo, Pierre & Dom

Bien le bonjour Messieurs, ça fait toujours plaisir de vous retrouver dans le cadre d'un festival comme celui de Sylak. Vous qui avez connu un peu toutes les configurations possibles et imaginables (on pense d'un côté au 'Metal Corner' du Hellfest en 2011, et de l'autre à tous vos concerts en salles, pubs, en première partie de Misanthrope, Gwar et tant d'autres...), quelles sont les grandes différences pour vous et qu'est-ce que vous préférez en termes de conditions scéniques ?

Pierre (claviers) : Déjà un mot sur le Sylak où on a été super contents, on a été très bien accueillis, on a eu affaire à  une équipe hyper réactive, hyper dynamique, qui nous a bien aidés pour qu’on puisse s’installer le mieux possible. Super cadre, le son sur scène ça le faisait vraiment - et en façade et pour nous - donc on peut dire qu’on a fait un bon set, en tout cas on y a pris du plaisir, on s’est bien éclatés. Quant aux différences de conditions, ben on s’adapte quoi qu’il arrive, on prend ce qu’on nous donne et on essaie de donner le meilleur pour faire « triper » les gens.

Embryonic Cells a maintenant plus de 16 ans d'activité au compteur (voire même 17 ou 18 selon les bios...), comment mesurez-vous aujourd'hui tout le chemin parcouru ?

Max (guitare/chant) : C’est une question intimidante, ça ! « Tout le chemin parcouru »… En fait, dans l’histoire d’Embryonic Cells, il y a plusieurs "strates"... Plusieurs line-ups, chacun marqué de personnalités, d’identités, donc l’écriture de la musique diffère selon l’époque et le line-up qui lui est rattaché. Je nous vois un peu comme un chat, avec plusieurs vies. Je ne sais pas où on en est, je ne sais pas si c’est la dernière vie, toujours est-il que je ne vois pas du tout la distance des années. Je nous vois encore comme un groupe qui a encore plein de trucs à prouver, presque comme un « jeune » groupe, qui a de l’appétit, qui est encore en bas de la montagne. Donc, bizarrement j’ai l’impression d’être presque au début (NdA : Max est pourtant le seul membre fondateur restant dans le groupe !). Le but n'étant de toute façon pas la prise de tête mais de se faire plaisir, de taper la sueur avec les copains.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, le nom 'Embryonic Cells' renvoie immanquablement à Sepultura (le morceau "Dead Embryonic Cells", NdA)... Est-ce là un héritage du passé que vous revendiquez fièrement, est-ce un groupe que vous continuez de suivre aujourd'hui, ou est-ce qu'à certains moments vous n'avez pas eu envie de changer de nom afin de mieux coller à l'univers du groupe ?

Djo (batterie) : Le nom a été choisi aux tout débuts, quand le premier line-up « tripait » pas mal Sepultura effectivement - le délire "thrash" un peu ‘old-school’ - donc c’était comme un petit clin d’œil, une référence. Moi personnellement qui suis arrivé dans le groupe il y a peut-être 8-9 ans, c’est sûr que je n’ai pas choisi le nom, mais on n’a même pas eu de concertation depuis, c’est un nom qui est resté. C’est vrai qu’on aurait pu se poser la question, et avec l’évolution du style et du line-up en changer, mais au contraire je pense qu'autant garder le même "blase", au moins ça percute dans la tête des gens : « ah ouais, je les ai vus, en 1987 ou je sais plus, là ! » (rires). Du coup, non, on n’est pas sur l'idée de changer. On a quand même sorti 3 albums sous ce nom, on l’aura ad vitam eternam maintenant… Après, concernant Sepultura, est-ce qu’on les suit encore ? Pas sûr... En fait, ce n'est plus le même groupe, ils ont splitté, ils se sont reformés. On avait choisi le nom d'un de leurs morceaux dans un esprit « à l’ancienne » mais on ne suit plus du tout leur activité actuelle.
Max : Je ne sais plus à quelle époque mais en fait : si, on s’était déjà remis en question une fois. On avait brièvement hésité à changer de nom pour avoir une consonance peut-être un petit peu plus "black" à partir du moment où on a réorienté musicalement un peu les choses en fait... Mais de manière générale on est toujours restés dessus, c'est vrai, et il y a une petite anecdote, un truc qui m’est arrivé cet été : j’étais dans un bar de camping dans un petit village de la Côte d’Azur et j’y rencontre un mec avec un maillot de Slayer je crois, on sympathise autour d’une bière et on cause musique... « Tu joues dans un groupe ? » « Oui, oui, dans un petit groupe, on s’appelle Embryonic Cells et tout » … Et là, il s’avère qu’il connaissait vachement bien, c’est à peine s’il me croyait du coup ! Donc, je me dis qu’il y a un capital, qu’il y a eu du travail et aujourd’hui une reconnaissance, tout du moins une installation, alors après tout pourquoi flinguer tout cet acquis, toute cette base-là... Maintenant on s’y est attachés et je crois que ça va rester comme ça jusqu’à la "retraite" !

Ce ne sont pas les idées de noms qui auraient manqué en tout cas, je crois que vous êtes tous assez inspirés par l'heroïc-fantasy notamment, dans le cinéma, la littérature ou l'Art en général ? Egalement par Lovecraft et autres, c'est ça ?

Max : Pour ma part, puisque c’est moi qui écris les textes, je suis vraiment un féru de littérature de S.F. et de médiéval/fantastique, et au-delà je suis passionné d’auteurs comme Terry Pratchett, Douglas, Tolkien, Heinlein, William Gibson, Lovecraft, Howard, etc… Je trouve une inspiration très forte dans leurs thématiques parce que je trouve qu’elles vont bien au-delà... Enfin je trouve qu’il y a une métaphore à chaque fois. Je dis toujours : une bonne science-fiction est une science-fiction qui parle très bien du présent, quand elle recèle plein de thèmes qui peuvent y être transposés.

On en vient maintenant à votre nouvel album The Dread Sentence... Qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ? Quelle évolution percevez-vous par rapport au précédent Black Seas et à l'ensemble de votre discographie ?

Dom (basse) : Il est mieux, plus rapide, plus fort, mieux produit, la totale quoi ! (s'ensuit une petite discussion sur la chro que votre serviteur en a fait, NdA...)
Pierre : On aura toujours des fans qui préféreront ce qu’il y a eu avant, mais de toute façon on ne renie en rien ce qui a été fait précédemment : on adore tous nos anciens morceaux, et même le nouvel album, ce n’est pas une coupure par rapport à ce qu’on a fait avant, c’est juste des évolutions dans ce qu’on joue. On se développe autrement, c’est tout. On découvre de nouvelles choses, et on essaie de faire de plus en plus fort, de plus en plus beau, de plus en plus « pro », de toujours avancer.

On a un peu le sentiment que dans votre parcours, Black Seas a constitué un tournant, non ?

Pierre : Bah oui, parce que je suis arrivé ! (rires)
Dom : Et puis 20 kilos de matos en plus à déplacer, c’est vraiment un tournant, oui !
Djo : C’est sûr, il y a forcément un tournant ‘Black Seas’ dans le sens où déjà l’enregistrement est devenu plus « pro ». Le premier album Before the Storm avait été complètement enregistré à la maison en mode "salle-de-répète", avec des micros partout, un peu « fait-à-l’arrache »… Pour Black Seas, on est entrés en studio, on est allés à Paris, avec une équipe de professionnels et tout ce que ça peut entraîner au niveau ‘technique’, emploi du temps etc… C’était aussi un choix pour nous d’évoluer, d’avoir un autre type de son qui reflétait vraiment au mieux les compos qui avaient été créées en répète. En définitive, Before the Storm est un album qui me fait toujours plaisir quand je le réécoute aujourd’hui, même si le son est toujours un peu plus ‘old-school’, dans la veine des premiers groupes de black en mode ‘crade’, avec un chant un peu "dégueulasse". Black Seas, c’était un gros travail de préparation avant de rentrer en studio mais au final c’est surtout le son en fait qui change.

Pour vous avoir vus une paire de fois en concert (domaine où vous êtes vraiment dans votre élément, on peut le dire !), et pour avoir écouté tous vos albums jusqu'alors, j'ai un peu le sentiment que la force d'Embryonic Cells, ce serait votre "alchimie" en tant que groupe. Ça peut faire un peu 'cliché' et en même temps je trouve que vous en êtes une parfaite illustration... C'est-à-dire que l'on sent bien qu'individuellement vous pouvez avoir chacun vos influences à vous, mais qu'une fois ensemble la recette prend admirablement, et constitue d'ailleurs une bonne part de votre "patte" (en outre, votre line-up est aujourd'hui admirablement stable...). Êtes-vous d'accord avec tout cela et comment est-ce que cela se passe concrètement au niveau du travail du groupe ?

Dom (basse) : En fait, ça commence, on a le guitariste qui dit : « j'ai une super idée » et il sort des trucs, le batteur arrive derrière et dit : « ouais, faut faire comme ça », après le synthé arrive et dit : « tiens, je rajoute ça » - on lui dit « non ! » (rires) ... Là, ça discute un peu, non mais c'est vrai, il faut être honnête... Et puis le bassiste arrive pour remettre tout le monde d'accord !
 

 

Max 'Cells' live in Sylak 2012

Donc, tout se fait en répète ?

Dom : ouais, ouais en répète, carré et tout. Il y a de temps en temps des idées qu'on retravaille dehors, chez nous, mais pour moi qui fais la basse, je fais vachement confiance à toute la matière qu'apporte Max (guitare). On lui fait confiance pour les thèmes, les mélodies, les riffs etc... Donc, après on fait un tri et on voit ce qu'on peut faire derrière, on discute et puis tout s'enclenche assez bien. C'est vrai, on a un certain ordre dans la composition et qui marche bien. Concernant par exemple la basse sur "Wheel of Pain", il y a des moments où on fait tourner 4 ou 8 mesures, moi pendant ce temps-là je me dis : « tiens, je vais pouvoir apporter encore quelque chose, je vais essayer ça », etc...

Ta basse est parfois, je ne dirais pas en "dissonances", mais elle se détache parfois bien du reste dans ses 'mélodies'...

Pierre : Il faut savoir qu'il a une cassette de Leviathan qui a tourné au moins six fois dans sa bagnole! (rires)
Dom : Je les ai tous écoutés, c'est vrai que le premier reste quand même le meilleur, enfin celui que je préfère...
Djo : Donc, pour résumer, quand on arrive en répète, c'est vrai que Max amène la grosse base de la pyramide. Ensuite, souvent, j'essaie de le "capter" pour qu'on essaie de faire une mise en place batterie/guitare. Et après, la basse et le clavier se rajoutent finalement pour donner une ambiance en fait. Moi et Max, c'est dépouillé, on va jouer sur un riff qui va pouvoir paraître complètement 'thrash', mais selon ce que vont faire Dom ou Pedro (surnom donné à Pierre Le Pape, NdA...), cela va donner une toute autre image. On marche comme ça depuis 5-6 ans, enfin au moins depuis Black Seas et l'arrivée de Pedro, et ça tourne super bien. Pourtant, effectivement, on écoute des trucs vraiment différents.
Pierre : En ce qui me concerne, la différence sur The Dread Sentence, c'est qu'il y a eu un peu plus de travail, à mon niveau, en studio. Par exemple, on parlait de "Wheel of Pain", il y a eu une grosse orchestration dessus que l'on ne retrouve pas sur Black Seas. Et même pour les morceaux acoustiques avec Max (la conclusion de l'album, "Ruins", notamment, NdA...), ça a été plus du travail de studio que du travail de répète. On s'est vus pour mettre au point les structures, pour se mettre d'accord sur 2-3 choses, et après c'est vrai qu'en studio, vu qu'une partie des guitares et basses avaient été enregistrées à la maison, ça nous a permis de tester des choses et de pouvoir choisir suivant telle ou telle piste. On n'est pas non plus fermés, là on évoque une méthode de travail qu'on a construite, expérimentée de nombreuses fois, mais une ou deux fois plus récemment on a essayé un travail avec plus de réflexion : un enregistrement que l'on fait tourner à chacun, où chacun réfléchit à ce qu'il pourrait mettre, donc plus de travail individuel chacun dans son coin. Après, ça dépend des aspirations de chacun, certains qui sont plus 'old-school' vont préférer en répète, faire tourner des riffs, essayer de créer un 'feeling', etc... Pour ceux qui ont l'habitude des choses un petit peu plus produites, c'est vrai qu'il y a un peu plus de travail de conception, même si j'essaie de différencier Embryonic Cells de mon travail sur Melted Space (projet opéra-métal dont nous vous parlions dans nos lignes, NdA), de conserver l'aspect 'live' qui est propre à Embryonic, à part sur "Wheel of Pain", donc, peut-être.

J'ai toujours été admiratif, sur vos albums, de la grande place accordée aux séquences ou plages entièrement instrumentales, où vous laissez s'exprimer brillamment les talents notamment de Dom à la basse ou de Pierre aux claviers... Cela est-il venu naturellement ou bien au contraire est-ce que toi Max tu dois les réfréner un peu sinon ils voudraient en mettre encore plus des caisses à chaque album ?

Max : Moi j'ai l'impression que dans le groupe je fais partie des 'pro-instrumentales', c'est-à-dire que la plupart du temps, chaque fois qu'il a fallu en jarcler, j'ai toujours été à les défendre, voire je suis même à l'origine de bon nombre d'entre elles, si l'on excepte celles de Pedro tout seul...

Pedro (heu, pardon, ... Pierre !)  : C'est quelque chose sur lequel on s'est toujours mis d'accord. Par exemple sur The Dread Sentence on s'est dit : pourquoi ne pas mettre une intro et une plage instrumentale pour clôturer l'opus? Donc à partir de là je travaille de mon côté, je leur fais des propositions et après on se réunit pour en discuter, faire du "bricolage" ensemble... De façon à ce que la plage instrumentale en question, même si c'est moi qui vais en être l'artisan qui la construit, corresponde aux attentes de tout le groupe et que ce ne soit pas - entre guillemets - « l'œuvre d'un seul ». De manière générale, on parlait de nos différences, c'est vrai que les instrumentales un peu "planantes" font un peu partie, elles, du tronc commun, des influences communes que l'on peut avoir tous ensemble.

Le style "Embryonic", c'est un peu - pour le décrire - ce black à la fois d'ambiance, sombre, atmosphérique, avec une pointe de mélancolie parfois (en témoignent encore sur ce dernier album des pépites comme "Wheel of Pain" ou "Soul of Mine"), et en même temps ces gros riffs de gratte, une musique énergique, puissante et surtout accrocheuse au niveau de la guitare et de la batterie, ce souci du refrain fédérateur par endroits, etc... (et à ce titre, cette fois ce sont des titres comme "By Fire" ou "Shall Be Lords Again" qui font mouche)... On vous rattache du coup également à la scène thrash (même si vous l'étiez beaucoup plus dans les premières années du groupe comme vous le disiez)... Comment vous-mêmes définiriez-vous votre musique au final ? Et quelles en sont les composantes les plus importantes à votre sens ?

Pierre : Bon, "black symphonique" on évite, hein, parce que sinon on va se fâcher... (rires)  (NdA : étiquette que conteste effectivement Djo, le batteur du groupe, et qui ne convient pas réellement à 100%  aux Cells, il est vrai...).  "Thrash-black"?... je ne sais pas...
Djo : "Black n' roll"?!
Max : Oh, c'est pas très 'black n' roll'... (à part "Azathoth", peut-être, NdA...)
Djo : En fait, pour résumer on est fans des gros riffs accrocheurs propres au thrash et propices au 'headbanging' mais après on peut vraiment partir en blasts plus 'black'... On essaie vraiment d'articuler les deux genres : thrash et black, avec une pointe d'atmosphérique. On « tripe » le thrash mais à partir du moment où tu as un clavier dedans, tu changes forcément de style de toute façon, et c'est volontaire !

 

Pierre Le Pape, Embyonic Cells live Sylak

Un de vos "hymnes" les plus emblématiques reste le redoutable "Azathoth" sur Black Seas... Vous rappelez-vous dans quelles circonstances ce morceau a été écrit ? Quelques anecdotes peut-être ?

Max : "Azathoth", c'est typiquement le genre de morceau qui est court, efficace, taillé pour la scène, et il s'est composé avec Djo et moi, en salle de répète, en 'jammant'. Et il s'est assemblé en cinq minutes, de manière très intuitive.
Djo : Au niveau du rythme de batterie, je crois que je devais être genre en pleine période d'Inferno de Motörhead, donc un truc qui pue la route, le goudron, la Harley ... Max a suivi et voilà ! Mais c'est marrant, c'est ce genre de "tubes" que les gens peuvent nous demander et qui, c'est vrai, marchent bien sur scène - c'est pour ça qu'on la fait depuis plusieurs années - et en même temps c'est des trucs pas vraiment préparés, pas vraiment travaillés, sortis comme ça...
Pierre : De ce morceau je garde le souvenir d'un coup en répète où on est arrivés, vous nous avez dit : « oh, on a un truc, on a truc, c'est vachement rigolo, vachement sympa ! »  (il imite le gimmick de batterie), ça a tourné quatre fois et hop !
Max : Et par contre, je ne savais pas sur le coup les paroles que j'allais mettre dessus. Les paroles arrivent toujours bien après, même s'il peut y avoir un concept général ou une idée directrice. Là, un truc nouveau, c'est que les paroles commencent à arriver avant... Pour le prochain album, ce sera comme ça.

Et ça traitera de quoi ?

Max : Sexe, mort, femmes.... (rires)
Pierre : Là, c'est une grande première pour le groupe ! (NdA : les autres membres du groupe semblent assez surpris, et difficile de dire si Max était sérieux ou seulement en partie... A vérifier le moment venu!)

Vous avez beaucoup travaillé avec Fred Rochette (ancien musicien de Fifty One's notamment et légendaire producteur), que ce soit pour la réalisation ou le mix de vos albums. Pouvez-vous nous parler un peu de votre collaboration, et sur une note un peu moins heureuse est-ce que vous savez si les choses se sont arrangées un peu pour lui ? (on se rappelle qu'il avait été victime d'un vol de matériel assez conséquent, NdA...)

Max : On l'a revu régulièrement, mais comme on n'est pas non plus des "super-bon-copains" on ne lui a pas demandé s'il avait récupéré son matos. Mais le Fred il buvait des bières, il avait le sourire. Je sais qu'il a plein d'activités, il tourne avec plusieurs groupes différents donc il mène sa barque. J'ai cru comprendre, ou lire, que ça se passait plutôt bien pour lui, qu'il prend vachement de plaisir à faire ce qu'il fait. Concernant notre expérience avec lui, elle a été intéressante parce qu'il ne vient pas forcément de notre école musicale, il n'est pas figé dans des paradigmes ou dans des clichés, donc il nous chahute un peu, il nous bouscule et puis il ouvre un peu les volets, en fait, dans notre piaule... Donc, ça nous a fait du bien. Il apporte une certaine fraîcheur en quelque sorte.

Bon, l'inévitable question concernant la scène française. Déjà votre scène locale à vous, de là d'où vous venez, Troyes dans l'Aube, qui a longtemps eu une réputation plutôt de contrée du hardcore... Est-ce que ça a évolué depuis et quels groupes nous conseilleriez-vous de découvrir ? Et sinon à l'échelle nationale, vos coups de cœur ? Comment voyez-vous l'évolution du genre sur notre sol ?

Dom : Je vais militer pour un groupe dans lequel j'étais, Visceral Dissection. C'est quand même du death assez bien évolué, assez bien chiadé, assez bien 'pêchu' ! C'est un peu un incontournable.

Pierre : Dans les groupes plus nouveaux, il y a Sons of Secrets, qu'on croise régulièrement, c'est des copains. Moi, plus personnellement, j'ai travaillé avec eux pour la réalisation de leur prochain EP. Sur le plan national, je suis très fan de Hacride, Destinity, Klone,... Des gens qui font de la très bonne musique.

Djo : Niveau local, c'est un peu difficile, ou même national... Tu as tellement de groupes qui vont se créer, tous styles confondus et puis qui vont 'splitter'. Le métal, ça va, ça vient... A Troyes, c'est vrai qu'il y a une petite mouvance 'hardcore' depuis quelques années. Sinon, au niveau national, on sait qu'il y a 4-5 groupes qui tirent leur épingle du jeu, vraiment. Mais autrement il y a tellement de groupes, tu vois heureusement qu'on peut se produire sur ce genre de festivals ou dans des bars ou autres, car j'ai quand même l'impression depuis plusieurs années que c'est difficile de jouer, de trouver des dates... Car il y a une telle explosion de groupes, et à l'inverse tellement d'endroits qui ferment... Alors, moi pour la scène nationale je suis assez fan d'Ad Hominem. Je sais que pour plusieurs raisons, ils ne sont pas forcément appréciés mais musicalement moi c'est ma grosse-grosse came ! Des monstres !

Max : Hmmm, Cult of Violence, l'autre groupe de Djo, bien sûr ! D'un point de vue national il y a le retour de Seth, je n'ai pas encore eu le temps de me pencher vraiment sur la question, mais ça me paraît de très bonne augure (nous en discutons brièvement, d'autant que certaines lignes de guitare sur le morceau "Wheel of Pain" m'évoquent beaucoup 'Les Blessures de l'Âme'...)

Un mot sur le projet 'Melted Space' de votre claviériste, avec qui nous avons déjà eu l'occasion de nous entretenir à l'époque ? Max, tu y fais une apparition (vocale sur un titre, NdA), qu'as-tu pensé de ce projet et de cette expérience ? Et les autres, l'avez-vous écouté ? (rires)

Pierre : Ils l'ont subi ! (rires)

Max : J'ai suivi d'abord de loin l'évolution du projet de Melted Space avec Pedro. Il y a vraiment des moments où je me suis dit « merde » , j'ai vraiment cru qu'il était en train de se noyer, parce que c'était tellement une architecture gigantesque, où il y a plein de pièces, plein de recoins, tellement d'intervenants, ... Je savais que Pedro pouvait mener le truc, qu'il en avait les moyens, mais il y a un moment où je me suis quand même vraiment demandé s'il allait s'en sortir ! Et je crois que ça a été un soulagement pour lui quand la galette est sortie, et pour moi ça a été un vrai plaisir : c'est sympa, on entend parler d'un truc pendant des mois et des mois, en plus on a la chance d'y participer, et puis écouter le résultat chez soi..., j'ai été très agréablement surpris. En tout cas, c'est devenu rapidement, en notoriété et dans le style, une référence qui est dans le haut du panier, ça me paraît indéniable.

Djo : C'est vrai... C'est pas mal ! C'est vraiment pas mal ! (rires)

Un dernier mot peut-être sur les projets, l'actualité à venir pour Embryonic ? Et un petit message pour nos auditeurs de La Grosse Radio peut-être ?

Djo : Là, on est en pleine promotion du troisième album The Dread Sentence, donc enquiller à fond les dates, avec le maximum de visibilité qu'on puisse nous donner et se donner nous-mêmes. Les projets, on est en train de composer pour le quatrième...

Pierre : Toujours évoluer, essayer différents types d'articulation, même sur scène. Pour le prochain album, tout en conservant la 'patte' qu'on a construite ensemble, essayer de nouvelles choses, c'est encore trop imprécis à l'heure actuelle pour en parler concrètement.

Max : Pour conserver mon appétit, pour ma part, j'ai besoin de ne pas trop dessiner les choses. J'aime bien fonctionner à la spontanéité, y mettre un peu d'intuition, et puis c'est comme un bébé : on ne sait jamais la gueule qu'il va avoir ! Ça dépend aussi avec qui on bosse... Autant il y a quelques années j'étais un peu fermé sur moi-même : « non, j'ai mon idée, etc... », autant avec les années, la maturité, la vieillesse, la sagesse peut-être, je commence tout doucement il me semble à avoir plus d'oreille que je n'ai de bouche, donc je laisse les gens faire pour moi, et sur The Dread Sentence il y a même des gens qui ont pris des décisions pour moi concernant mon son. Et ça m'a plu de me laisser guider comme ça ... Concernant nos buts, tourner le plus possible, on aime les gros festivals, on aime les caves bien sales, je crois qu'on est un groupe de toutes échelles, et on les aime toutes, avec tout type de public, tout type d'orga. Avant tout, on fait tout ça pour la scène... Pour terminer, La Grosse Radio, un gros-gros merci pour votre soutien, bravo pour tout le boulot et continuez comme ça !

 

Max 'Cells' et le rituel du sang sur Azathoth, live Sylak

 



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