"On a de la chance de pouvoir être aussi productifs !"
Galneryus est un groupe de speed power mélodique japonais à la carrière prolifique créé en 2001 par le guitariste Syu, le claviériste Yuhki et le batteur Junichi. Depuis, le premier chanteur Yama-B ayant quitté le groupe, c'est Masatoshi "Sho" Ono qui officie derrière le micro depuis 2009.
Pour la première fois de passage en Europe et donc en France, c'est avec grand plaisir que nous avons pu les interviewer puis assister à une conférence de presse avant un concert privé au Covent Garden Studios d'Eragny.
Ju de Melon : Il s'agit de la toute première tournée européenne de Galneryus en Europe, comment cela a-t-il pu être rendu possible ?
Syu : C'était en effet notre rêve de jouer en Europe, tout cela s'est fait grâce à notre manager Buddy et au booking car nous seul nous n'aurions pas pu mettre cela en place. Nous sommes très heureux d'être là pour quatre dates.
Bientôt neuf albums en 11 ans de carrière, vous avez eu une activité très prolifique. Comment expliquez-vous cela ?
Je dirais qu'on a de la chance de pouvoir être aussi productifs car ce n'est pas forcément une normalité non plus dans le marché japonais. Ce n'est pas quelque chose de facile, c'est beaucoup de travail mais on essaye de s'y tenir. C'est pour nous en quelque sorte une responsabilité vis à vis de nos fans, on se doit de rester actifs donc c'est un peu notre but de produire un album par an ou presque. En tant que musiciens, c'est aussi un peu notre gagne-pain, il faut donc écrire sans cesse si on veut manger ! (rires)
Sho a remplacé Yama-B au poste de chanteur en 2008, Galneryus a du donc changer ses habitudes à partir de cet instant...
Oui c'est vrai, et depuis 2009 le line-up actuel est en place. Yama-B est parti car notre musique ne correspondait plus vraiment avec ce qu'il voulait faire, notre ancien bassiste aussi est parti peu après car il était guitariste à la base et voulait donc se concentrer sur son instrument de prédilection. Aujourd'hui nous sommes vraiment avec le line-up parfait pour le groupe.
L'actualité est brûlante pour Galneryus puisque le neuvième album, Vetelgyus, est à venir en septembre. Peut-on s'attendre à quelques surprises en son sein ?
C'est difficile à dire mais il y aura quelques nouveautés je pense, notamment au niveau de la mélodie qui sera parfois plus d'inspiration irlandaise ou celtique. Il y aura aussi pas mal de passages et de chansons instrumentales, comme par exemple le morceau éponyme qui sera une longue chanson sans chant de huit minutes. Sur cet album, il y aura également deux compositions de Yuhki notre claviériste, et je pense que ce sera vraiment là que les surprises seront plus évidentes avec des passages plus accrocheurs voire d'inspiration disco par instant. Il y aura aussi une chanson inspirée par le "clap sound", un style que j'aime bien.
Une sortie européenne est-elle prévue ?
Nous on veut bien (rires) ! Rien de prévu pour le moment mais si vous avez des contacts on est preneurs ! (rires)
Sur le précédent album, la chanson titre "Angel of Salvation" était très épique symphonique du long de ses presques 15 minutes. J'imagine qu'elle est devenue une sorte de référence pour vous ?
Cette chanson c'est un peu un miracle pour nous ! Elle a un sens très spécial pour nous, on en est très fiers et elle s'avère parfaite pour nos concerts. C'est peut-être le morceau qui représente le mieux le style de Galneryus aujourd'hui. C'est un équilibre et une fusion parfaite entre le speed mélodique et le classique pour nous, elle est très inspirée du travail de Tchaikovsky et c'était une expérimentation formidable à mener.
Vous avez composé énormément de chansons depuis vos débuts, j'imagine qu'il n'est pas forcément facile d'en choisir un nombre limité pour les concerts ?
Oui en effet, ça dépend aussi des concerts. On cherche surtout à mettre un avant les nouvelles chansons ou celles plus récentes, et quand on a plus de temps nous essayons également d'incorporer nos chansons du passé les plus populaires.
Une question pour Sho avant de conclure cet entretien. Le style speed power est très exigent pour un chanteur, comment entretiens-tu ta voix ?
Sho : Avant d'intégrer Galneryus, j'ai longtemps chanté du J-Pop et je ne prenais pas trop soin de ma voix. Par contre depuis que je suis entré dans le groupe, cela est devenu indispensable pour moi... Je crois que le secret c'est de beaucoup dormir et de prendre le moins de médicaments possibles. J'utilise seulement le Kampo, un procédé de médecine chinoise très populaire au Japon, mais cela ne marche que sur des périodes courtes, il ne faut pas en abuser.
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Extraits de la conférence de presse réalisée après l'interview et avant le concert, les réponses ont exclusivement été apportées par le guitariste Syu :
Avez-vous été influencé par la musique et le metal japonais ?
Syu : En fait nous avons plus été influencés par la musique heavy des années 80 comme Loudness, surtout Yuhki notre claviériste. Ensuite j'ai bien sûr beaucoup aimé X Japan dans ma jeunesse, je dois beaucoup à Yoshiki.
Est-ce que vous connaissez et appréciez certains groupes européens ?
Oui beaucoup de groupes ou artistes européens nous ont influencé, c'est un peu la base du power metal japonais. Personnellement j'ai beaucoup aimé les guitaristes Yngwie Malmsteen, Michael Schenker et David Gilmour, puis des groupes comme Stratovarius, Arch Enemy, Helloween ou Gamma Ray.
Vous avez composé pas mal de chansons pour des génériques de mangas ou animés, est-ce différent d'une composition de chanson originale ?
En effet c'est très différent. Quand on écrit ce genre de chansons, c'est qu'on nous a demandé de le faire, elles ne naissent donc pas par hasard. On se doit de respecter une ligne directrice et la mélodie principale du thème déjà existant et l'histoire originelle pour les paroles. On a donc essayé de respecter à chaque fois le monde représenté par le manga, donc on lit beaucoup et on travaille plus chacune de ces chansons que les autres.
Comment se porte la scène musicale au Japon ?
Ce n'est pas une scène forcément très populaire auprès des gens mais par contre il y a beaucoup de groupes, ce n'est donc pas facile de subsister car les gens s'intéressent plus à la pop ou à d'autres musiques plus traditionnelles ou modernes. Du coup le nouvel album a été composé aussi afin d'attirer des gens qui écoutent plus de j-pop, c'est pour cela qu'il sera parfois plus catchy.
Y a-t-il selon vous une différence entre le public japonais et le public européen ?
Disons qu'on découvre avec plaisir le public européen sur cette tournée, du moins allemand pour l'instant puisqu'on a juste donné un concert à Cologne. Ce qui est sûr par contre c'est qu'il y a plus de fans de metal en Europe, je pense donc qu'ils seront plus réactifs à notre musique, c'est pour cette raison qu'on est venu ici s'amuser avec le public européen ! (rires)
Aviez-vous déjà joué en Europe auparavant avec d'autres groupes ou projets ?
A part Taka (basse) et Sho, nous avons déjà joué en Europe. Nous avons d'ailleurs pas mal de bons souvenirs, moi même j'ai joué à Paris avec Animetal et je garde d'excellentes images en tête. J'espère que nous allons en ramener de belles avec le groupe, pour le moment c'est très bien parti pour.
Merci à Matthieu de 33 Degrees pour l'organisation de l'interview et à Eliza pour la traduction japonais-français
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Photos : © 2014 Béranger Bazin / Lykh'arts
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