First Lille is Deadly
Pour finir leur tournée européenne en tête d'affiche, Testament a choisi Lille, ville dans laquelle les Américains n'avaient jamais joué auparavant. C'était ainsi l'occasion de se lâcher et de proposer un set bien différent du reste de la tournée Dark Roots of Earth avant de rentrer en studio. Pour les accompagner étaient présents les Parisiens de No Return, qui ont su se démener et obtenir les grâces du public.
No Return
Les hostilités commencent dès 18h30 avec l'arrivée de No Return sur scène. En bonne forme, le groupe a une demi-heure pour enchaîner les titres et tenter de gagner l'attention du public lillois. Pour cela, Mick Caesare, nouveau chanteur du groupe, se démène pour faire bouger l'audience. C'est réussi, le frontman se montre exemplaire et charismatique, en plus d'être bien en voix.
Conquis, le public peut apprécier les six titres joués ce soir, dont trois sont issus de Fearless Walk to Rise, dernier album en date du groupe. Ils s'intègrent tous sans accroc au reste des chansons, qu'elles soient récentes comme "Inquisitive Hegemony" ou plus anciennes, comme le classique "Vision of Decadence".
Quelque part entre le thrash moderne et le death mélodique, la musique de No Return se fond parfaitement avec celle de Testament. Les fans ne sont pas dépaysés, les musiciens n'ont pas perdu leur talent d'interprétation (notamment Alain Clément, leader du groupe) et l'ambiance est parfaite pour se chauffer avant de thrasher dans son froc.
Setlist :
Stronger than ever
Inquisitive Hegemony
News Items
Paint your World
Submission Falls
Vision of Decadence
Testament
Une demi-heure plus tard entrent en scène les thrashers californiens, prêts à assurer une heure et demie de set riche en rebondissements. Si les précédentes visites de Testament en France visaient à promouvoir Dark Roots of Earth, dernier album en date, le groupe a ici décidé d'en jouer un peu moins (seulement deux titres), afin de mieux privilégier ses classiques.
Ainsi, The New Order (1988) se tape la part du lion dans le set avec pas moins de six chansons, dont les rares "Eerie Inhabitants" et "Trial by Fire". Entre autres raretés, Testament joue aussi "Souls of Black", précédée par un solo de basse réussi de Steve DiGiorgio ou encore "Alone in the Dark", qui n'avait pas été jouée en France depuis le Hellfest 2008.
Cette dernière aura probablement donné quelques cheveux blancs à Chuck Billy. Le groupe ne devait initialement pas la jouer, mais est revenu sur scène pour répondre à la ferveur des Lillois. Cependant, Eric Peterson, guitariste rythmique, n'est pas remonté sur scène. De fait l'audience a pu assister à une prestation unique à quatre membres, Alex Skolnick faisant tout le travail à la guitare avec aisance.
Ce dernier fera d'ailleurs encore une fois part de l'étendue de son talent. Toujours appliqué et propre dans son jeu, le soliste fait des merveilles à tous les étages. Harmoniques distillées çà et là, qui viennent éclaircir les titres les plus sombres tels que "D.N.R. (Do Not Resuscitate)" et "3 Days of Darkness" ou un sweeping bien interprété sur "The New Order". Le fait que le groupe joue beaucoup de titres de cet album permet également aux deux guitaristes de faire parler leurs envies mélodiques. L'intro clean de "Trial by Fire" se déguste ainsi sans qu'aucun fan ne bronche.
Toujours à l'aise au poste de frontman, Chuck Billy, bien plus en voix que lors des précédentes venues en France, n'a de cesse de sourire et de féliciter le public lillois, en s'excusant d'avoir attendu presque 30 ans pour venir. Il ne manquera pas non plus de faire chanter l'audience, que ce soit sur les refrains comme celui de "More Than Meets the Eye" ou les solos comme celui de l'indispensable "Over the Wall". La réponse du public est immédiate et positive, qui ne manque pas de mosher pendant la bien nommée "Into the Pit" et de slammer tout le long du concert.
Bien orchestré et à la fois spontané, le concert de Testament conclut leur tournée de la meilleure des manières. Avec un son puissant laissant chaque membre s'exprimer, le groupe a pu s'éclater sur scène et montrer le talent de chacun de ses membres, dont Gene Hoglan, qui s'est aussi fendu d'un petit solo de batterie en intro de "First Strike Is Deadly". Un concert de qualité que les Lillois ne sont pas prêts d'oublier.
Setlist :
Over the Wall
Rise Up
More Than Meets the Eye
Native Blood
The Preacher
First Strike Is Deadly
Solo de basse
Souls of Black
Eerie Inhabitants
The New Order
Trial by Fire
Into the Pit
Practice What You Preach
D.N.R. (Do Not Resuscitate)
3 Days in Darkness
Disciples of the Watch
Rappel :
Alone in the Dark
Photos : © 2015 Phenix Photography
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