Vendredi, 16h35 – Mainstage 1
Le cri du rebelle
Le soleil tape fort sur les têtes des festivaliers lorsque Billy Idol entre en scène. Toutes mèches décolorées dehors, la rockstar britannique est prête à retrouver le public français, plus de 20 ans après son dernier passage dans l'hexagone. Les musiciens, notamment le guitariste Steve Stevens, sont en place, le spectacle peut commencer.
Malheureusement, l'entrée en matière n'est pas des plus idéales. Non pas que la chanson "Postcards from the Past", issue de Kings & Queens of the Underground, son dernier album en date, soit mauvaise, mais le frontman a une facheuse tendance à la fausseté. Ce défaut sera gommé sur les titres plus new wave où il peut s'éclater à loisir dans les graves, mais les aigus semblent lui poser problème.
On remarque que le set de Billy Idol fait figure d'ovni sur la scène du Hellfest. Placé entre le metal alternatif de Godsmack et le thrash metal de Sodom, l'artiste ne met pas en avant sa facette agressive, malgré la présence du tube "Rebel Yell", mais surtout son aspect new wave. Ainsi, le clavieriste Paul Trudeau et le bassiste Stephen McGrath peuvent s'en donner à coeur-joie tant ils sont mis en avant.
Cependant, Steve Stevens n'est pas en reste et s'éclate avec sa guitare au manche illuminé. Ses interventions sont toujours concises et propres, preuve qu'il n'a pas perdu son talent. En plus de bien jouer, le guitariste vole presque la vedette au chanteur en s'amusant aussi à chauffer la foule. En revanche, Billy Idol ne fait pas d'ombre à son guitariste lorsqu'il prend lui-même sa guitare pour assurer la rythmique sur "L.A. Woman", reprise de The Doors.
Si l'idée de mettre l'aspect new wave de sa musique en avant n'est pas foncièrement mauvaise, on remarque que la réaction du public est mitigée. Malgré son ouverture aux genres moins extrêmes, le public n'était peut-être pas prêt à voir un tel set, si bien que peu de mouvement se fait voir et que les acclamations, bien que présentes, ne sont pas aussi nourries qu'on pourrait le penser.
Néanmoins, Billy Idol a joué le jeu et s'est fendu d'un concert divertissant, bien qu'imparfait. Sincère, il n'hésite pas à montrer son soutien envers Motörhead, motivant les spectateurs présent à voir leur show qui aura lieu une heure plus tard.
Photos : © 2015 Nidhal Marzouk
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