Vendredi, 17h30 - Altar
Il ne faut pas jeter le Fetus avec l’eau du bain
Qu’écrire sur Dying Fetus qui ne l’aurait pas déjà été ? Ils se sont imposés sur un créneau particulier : un brutal death technique tellement groovy qu’il en devient presque dansant. Actuellement sous la forme d’un power trio, le fœtus mourant est depuis des années une référence ultime sur scène, synonyme de passer un bon moment d’agression cathartique. On dit que même les meilleurs ont parfois des jours « sans », qu’en serait-il des Américains : une grosse claque à nouveau ou déception ?
La première chose qui frappe en ce début de set, c’est le volume relativement bas du concert, quelque chose qui arrivera d’ailleurs souvent lors de cette édition 2015, sur l’Altar, la Valley et dans une moindre mesure la Temple, la Warzone étant en général la scène pourvue du meilleur son du Hellfest. Certains concerts pouvaient donc s’écouter sans protection, sous réserve de n’être pas trop près de la scène. Mais pour Dying Fetus, en ce début de concert, le son est vraiment bas, même au niveau de la console, faisant qu’on peine à distinguer les riffs de guitare manufacturés par John Gallagher. De fait, on entend surtout la grosse caisse très triguée de Trey Williams et les cris du public couvrent la voix de John lorsqu’il parle au public entre les morceaux ! Ce défaut de volume s’atténuera progressivement, mais mettra un certain temps à disparaître.
Satan maudisse ma mauvaise langue, tout porte à croire que Dying Fetus est pareil à lui-même en cette fin d’après midi à Clisson : ça tabasse sévère, entre la machine de guerre qu’est John Gallagher à la fois à la guitare comme à la voix, et parfaitement secondé à la basse et sur les growls torturés par Sean Beasley. On l’entend d’ailleurs nettement plus que d’habitude, car il est souvent (et malheureusement) sous mixé en concert. On peut donc prendre cette amélioration avec plaisir, et apprécier son jeu de basse survitaminé.
Au niveau de la setlist, rien de bien extravagant, Dying Fetus ayant une setlist très rodée depuis qu’ils tournent pour leur dernier album Reign Supreme. Avec de véritables tubes death comme « From Tomb To Waste », ce concert devient vite un calvaire pour les cervicales des spectateurs de l’Altar. Les Américains nous ont cependant réservés une surprise : une nouvelle chanson se tape l’incruste dans le set, révélant une orientation plus véloce, mais toujours aussi efficace. Voilà qui rassurera les fans du combo, ils n’ont pas oublié comment écrire de bonnes chansons ! On peut donc attendre le prochain album avec sérénité.
Avec Dying Fetus, le temps passe trop vite, on arrive déjà à « This Treachery Will Die With You », et son fameux solo complètement hors de propos avec sa tonalité joyeuse ! C’est à croire qu’il est impossible d’être déçu par ces Américains d’un talent presque insolent. Tout porte à croire qu’ils auraient mérités le créneau de Bloodbath, et de jouer quelques chansons dansantes en plus ! Merci pour ce moment !
Compte rendu par Tfaaon (Facebook)
Photos : Nidhal Marzouk / www.nidhal-marzouk.com © 2015
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