Samedi, 11h05 - Temple
Black metal, I presume ?
Après un vendredi de très haute volée à Clisson, il est déjà temps de rempiler pour la deuxième journée de ce Hellfest 2015, avec Doctor Livingstone qui assure l’ouverture de la Temple. Et c’est avec surprise qu’on constate la présence d’accessoires sur scène, chose relativement rare à cette heure du festival. Nous faisons face à deux pupitres noirs comme la nuit, et peints d’un unique œil rouge qui fait très franchement penser à l’œil de Sauron du regretté J.R.R Tolkien. Et l’ombre du père du Seigneur des Anneaux continue de planer sur la Temple, car nous voyons arriver deux êtres mystérieux vêtus comme des Nazgûls, qui prennent immédiatement place sur les pupitres. La messe peut commencer…
Ces Français originaires de Montpellier jouent du black metal, avec un sérieux alliage de crust qui est tout sauf déplaisant. On retrouve d’ailleurs cette influence crust à la fois dans les riffs de guitare comme dans les hurlements de nos deux Nazgûls. Perchés sur leurs tribunes, ils haranguent la fougue avec ces poses de gourous. Et quand ils ne hurlent pas, ils se contentent de d’incantations en voix parlée dans le micro, ce qui continue de donner une atmosphère occulte à ce concert, en début du jour qui éclaire encore largement la Temple.
En plus de cela, le son est encore une fois plutôt bon pour une ouverture de Hellfest, c’est vraiment plaisant, et satisfaisant pour les petits groupes qui ne se font plus saborder par un son mauvais, comme cela est arrivé de nombreuses fois par le passé, au Hellfest comme sur d’autres festivals, d’ailleurs. Franchement, on aura beau dire que deux robes noires, c’est peu cher pour se payer un jeu de scène, mais force est de constater qu’elles sont bien utilisées, et apportent un réel cachet au groupe associées aux pupitres. Qui l’eut cru ? Vous voulez mettre l’ambiance dans un concert de métal, et vous croyez qu’il faut sauter partout, scander dans le micro, taper des mains ou encore slammer dans le public. Non, achetez un pupitre et des haillons noirs, et le tour est joué ! Une belle preuve qu’en musique, on peut faire beaucoup avec pas grand-chose.
On regrette juste que les chants clairs, aux intonations religieuses, ne soient pas harmonisés pour en augmenter l’effet mystique, en plus de donner une épice de plus à savourer dans ce set de Doctor Livingstone. Du côté du public, on constate en tout cas que la harangue a fonctionné, à grands coups de beuglements et cornes pointées vers le groupe. On peut légitimement se demander si les Français auraient réussis à maintenir l’attention sur un temps de jeu plus long, mais qu’importe : au Hellfest, le pari est gagné !
Setlist :
Compte rendu par Tfaaon (Facebook)
Photos : ©2015 Thomas Orlanth
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