Dimanche, 14h20 - Altar
En ce début d’après-midi, le choix du concert auquel se rendre est compliqué pour bien des festivaliers. En effet, Russian Circles jouant au même créneau horaire que Ne Obliviscaris et Dark Tranquillity, le dilemme est grand. Pourtant, ceux qui ont choisi d’assister au concert des Australiens ne vont pas le regretter.
Sous une Altar pleine à craquer, six musiciens accueillent le public, et s’apprêtent à délivrer un peu plus de 40 minutes de leur metal progressif extrême, via un set de 4 longs morceaux, principalement tirés de leur dernier effort Citadel.
Ne Obliviscaris fait partie de ces groupes pour lesquels il est très difficile de mettre une étiquette, et de décrire la musique, tant celle-ci s’avère riche, complexe, et puisant dans différents styles. On ressent néanmoins avant tout que ce groupe aime le Metal et qu’il souhaite en faire profiter son auditoire. Reste donc à voir ce que va donner l’exercice du live pour leur première date en France.
Force est de constater que le premier morceau "Devour Me, Colossus (Part I) : Blackholes", d’une durée de 12 minutes, va mettre tout le monde d’accord: des riffs puissants et une diversité musicale qui a fait la réputation du groupe sur leurs deux albums.
Car c’est cette richesse et variété qui rythme la musique de Ne Obliviscaris: le groupe semble capable de transcender les foules avec des riffs d’une grande puissance, mais également de les transporter sur des passages plus aériens, où violon, basse, batterie et chant montent progressivement pour atteindre un climax libérant à nouveau une violence extrêmement bien maitrisée.
Cette dualité est appuyée par la présence de deux chanteurs sur scène: Tim Charles pour la voix claire, accompagné de son violon, et Marc "Xenoyr" Campbell pour les growls, le tout accompagné d’un son d’excellente qualité tout au long du concert.
S’en suit le second titre "Phyrrhic", également tiré de Citadel, effort de presque 10 minutes. La présence du violon se veut ici par moments plus inquiétante, en soutien de la voix de Xenoyr, mais va également sublimer un morceau d’une intensité unique en son genre, qui prouve définitivement que le groupe domine son style.
Troisième chanson, à nouveau extraite du dernier opus des Australiens, "Painters of the Tempest (Part II): Triptych Lux" d'une durée de 16 minutes, dont les 3 premières minutes, où se mêlent batterie, chant growl et violon font une véritable démonstration de puissance. Le public en redemande.
Tim Charles se fend de quelques déclarations en français, jamais désagréables : "Ca va le Hellfest ? Très belle fête de la musique à tous ! Très contents d’être là !"… Qu'ils se rassurent, nous aussi !
Enfin, les Australiens délivrent à l’assemblée leur quatrième et dernière chanson, "And Plague Flowers The Kaleidoscope", extraite de leur premier album Portal of I, lors de laquelle les festivaliers s’évaderont pendant pas moins de 11 minutes.
Le retour au silence ramène le public à la réalité, qui aura pu apprécier un set unique, d’une forte intensité.
Ne Obliviscaris n’a décidément pas loupé son entrée en matière sur le sol européen, et a sûrement acquis un grand nombre de nouveaux fans à l’issue de leur premier passage en France.
Mission réussie pour les Australiens.
A revoir au Motocultor en terre bretonne le mois prochain. Et pour celles et ceux qui se rendent au Brutal Assault, rendez-vous le 8 août !
Setlist:
Devour Me, Colossus (Part I) : Blackholes
Pyrrhic
Painters of the Tempest (Part II) : Triptych Lux
And Plague Flowers the Kaleidoscope
Photos : © 2015 Thomas Orlanth
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