Après deux dates en première partie, il était plus que temps pour Delain de venir défendre The Human Contradiction en tant que tête d’affiche avec un temps de jeu conséquent. Enorme soirée au programme puisqu’en plus Amberian Dawn et The Gentle Storm assurent les premières parties. De quoi combler un public fana de metal sympho dans un Divan du Monde archi-comble.
Amberian Dawn
Ce sont les finlandais d’Amberian Dawn qui ont la tâche d’ouvrir cette soirée. Avec un nouvel album, Innuendo, qui est une très bonne surprise, c’est avec un grand plaisir que nous accueillons le quintet sur la scène du Divan du Monde. Backdrop aux couleurs d’Innuendo, Amberian Dawn fait son entrée sur scène et entame son set avec le titre "Fame & Gloria" qui ouvre aussi l’album. Le son est puissant mais permet un rendu fidèle des instruments même si le clavier de Tuomas Seppälä est un peu en retrait et c’est dommage au vu de l’importance de ceux-ci dans le mix final. D’autant plus que Tuomas Seppälä est le seul compositeur de la musique d’Amberian Dawn.
Au micro depuis 2013, Capri Virkkunen fait une entrée remarquable vocalement. Les aigus sont appuyés, distincts et terriblement envoutant. Elle maitrise à la perfection les titres plus anciens comme "Circus Black" et "River Of Tuoni" en y ajoutant sa petite touche personnelle. Dans le public, l’accueil est plutôt timide, on sent que le groupe est assez inconnu pour la plupart des gens mais cela n’empêche pas Amberian Dawn d’être pro et carré dans sa prestation.
Les trois titres d’Innuendo joués ce soir, "Fame & Gloria", "Ladyhawk" et "The Court Of Mirror Hall" passent haut la main l’épreuve du live et prouvent qu’après Magic Forest décevant, Amberian Dawn est de retour sur les chemins de la réussite en studio.
Setlist :
Fame & Gloria
Magic Forest
The Court of Mirror Hall
Circus Black
Ladyhawk
Cherish My Memory
River Of Tuoni
The Gentle Storm
Projet composé de deux très grands de la musique à tendance symphonique, Arjen Lucassen et Anneke Van Giersbergen, The Gentle Storm a pris le monde par surprise avec la sortie de The Diary. Un double album décomposé en deux parties avec d’un côté la partie « gentle » très jazzy et instrumentales et la partie « storm » plus classique. Après une première date française dans cette même salle en début d’année, ils sont de retours en ouverture de Delain.
Dès les premières notes de "Heart Of Amsterdam", on est en droit de se demander qui est le plus attendu ce soir. Arjen Lucassen n’est pas présent ce soir mais Anneke Van Giersbergen est bien avec nous et l’accueil que lui réserve le public parisien ce soir montre bien la dimension iconique qu’elle peut avoir dans le monde du metal symphonique. Hormis Anneke, il y a du beau monde sur scène puisque c’est Marcela Bovio (Stream Of Passion) qui assure les chœurs, Merel Betchold (Delain) qui assure la guitare sur la tournée et Johan Van Stratum (Stream Of Passion) à la basse. Deux concerts en une soirée pour la toute nouvelle guitariste officielle de Delain qui est une pépite sur scène balançant des sourires à tout rompre et headbanguant comme si sa vie en dépendait.
La setlist du jour est partagée entre des morceaux de The Diary et des morceaux d’autres projets d’Anneke Van Giersbergen dont deux de The Gathering, un d’Agua de Annique et un du Devin Townsend Project. Les deux morceaux de The Gathering reçoivent un accueil incroyable du public mais ce sont véritablement les quatre titres de The Gentle Storm qui feront le plus tourner les têtes ce soir. "The Storm" amène une véritable furie sur scène, tous les membres du groupe headbanguant en rythme, Marcela Bovio apportant une dimension supplémentaire grâce à ses chœurs et sa présence scénique.
Sur scène, Anneke Van Giersbergen attire tous les regards grâce à sa voix si magique et si envoutante ainsi qu’avec sa présence scénique et son sourire.
The Gentle Storm termine son set de la plus belle des manières avec "Shores Of India" qui clôt un set de quarante-cinq minutes incroyable. The Diary est un des albums phare de 2015 et on espère maintenant que cela ne soit pas qu’un coup d’essai mais bien un projet durable.
Setlist :
Heart of Amsterdam
Brightest Light
The Storm
Eléanor (The Gathering cover)
Witnesses (Agua de Annique cover)
Strange Machines (The Gathering cover)
Fallout (Devin Townsend Project cover)
Shores of India
Delain
Si The Gentle Storm avait chauffé le public, ce n’est rien en comparaison de la folie qui envahit la fosse du Divan du Monde dès l’arrivée des musiciens de Delain. Emmené par Martijn Westerholt (clavier) et Charlotte Wessels (chant), Delain est devenu un groupe assez incontournable dans le monde du metal symphonique derrière les trois mastodontes que sont Nightwish, Within Temptation et Epica.
Avec déjà deux passages en France depuis la sortie de The Human Contradiction, en première partie de Within Temptation puis de Sabaton, c’est la première fois que Delain est de passage en tant que tête d’affiche pour promouvoir cet album. Et avec six titres joués ce soir, l’album sera effectivement très bien représenté. Bien sûr, les autres albums ne sont pas oubliés ce soir, chacun étant représenté au moins deux fois.
Backdrop au couleur de The Human Contradiction, Martijn Westerholt (clavier) et Ruben Israel (batterie) sur une plateforme en hauteur leur permettant d’être vu par tout le monde, c’est un groupe soudé et conquérant qui se dresse face à nous. Ayant un côté très pop sur album, la musique de Delain prend tout son sens sur scène en étant beaucoup plus heavy. Le duo de guitariste Timo Somers – Merel Bechtold nous gratifie de riffs massifs et les deux sont très complémentaires, se partageant les parties leads et haranguant la foule présente.
De son côté, Charlotte Wessels est toujours aussi envoutante de par sa prestance, son charisme et son chant. Capable de magnifiques envolées comme sur l’extraordinaire "Sleepwalkers Dream", elle sait aussi se faire beaucoup plus dans la retenue comme on peut l’entendre sur le tout nouveau morceau joué ce soir "Turn The Lights Out" qui est très popisant notamment sur le refrain mais qui donne déjà un très bel aperçu du successeur de The Human Contradiction. Les morceaux de ce dernier opus passent l’épreuve du live à la perfection, que ce soit "Army Of Dolls", "Stardust" et le non moins génial "The Tragedy Of The Commons" habituellement chanté en duo avec Alissa White-Gluz d’Arch Enemy.
Même si Charlotte Wessels est très fortement mise en avant dans l’imagerie du groupe (pochettes et merchandisings notamment), sur scène nous avons à faire à un groupe extrêmement soudé et content de jouer pour son public. Ici pas de syndrome Within Temptation où Sharon Den Adel vole les spotlights. Chaque musicien se voit mis en avant et n’ayant pas peur d’aller sur le devant de la scène pour amuser la galerie notamment.
La salle est comble et il fait une chaleur étouffante dans ce Divan du Monde. Charlotte Wessels en joue en demandant au public de sauter tout le long d’un morceau pour que la température augmente encore plus, ça en devient insoutenable mais la communion entre le groupe et les fans présents est incroyable. L’enchaînement "The Gathering" (malheureusement sans Marco Hietala) - "Not Enough" achève les cervicales de la fosse et le groupe se retire ensuite sous les applaudissements du public.
Le sextet fait son retour pour asséner "Mother Machine", "Stay Forever" et enfin l’hymne du groupe depuis le dernier album du même nom, "We Are The Others". Après 1h30 de concert, Delain peut s’éclipser avec la joie du devoir accompli. Entre la ferveur du public, la chaleur étouffante et le professionnalisme du groupe, nous avons eu le droit ce soir à un concert exceptionnel.
Setlist :
Go Away
Get the Devil Out of Me
Army of Dolls
Lullaby
Stardust
Milk and Honey
Here Come the Vultures
April Rain
Sleepwalkers Dream
Don't Let Go
Turn the Lights Out (New song)
The Tragedy of the Commons
The Gathering
Not Enough
Encore:
Mother Machine
Stay Forever
We Are the Others