Nightwish (+ Arch Enemy et Amorphis) à  l’AccorHotêl Arena (25.11.2015)

 

La réouverture de l’AccorHotels Arena est l’occasion pour le public parisien d’être le témoin de la nouvelle tournée des finlandais de Nightwish, pour la promotion d’Endless Forms Most Beautiful. Il s’agit aussi du premier concert à Paris pour le combo avec l’extraordinaire Floor Jansen. Pour l’occasion, ce sont Amorphis et Arch Enemy qui assurent le show en début de soirée, et on a vu pire comme choix de première partie.

Amorphis


A cause de l’organisation déplorable de l’AccorHotels Arena en ce qui concerne les accréditations, nous ratons malheureusement le début du set d’Amorphis. Ainsi ce sont les notes de "Hopeless Days" qui retentissent à notre arrivée dans une salle peu remplie pour le moment, à cause de l'attente extrêmement longue pour rentrer dans celle-ci. Immense backdrop à l’effigie du dernier album en date, Under The Red Cloud, Amorphis nous envoie dans le visage son metal mélodique sublimé par la voix de Tomi Joutsen qui, s'il a coupé ses dreadlocks, peut au moins se targuer d’avoir le micro le plus original du circuit.

Le public ne semble pas connaître Amorphis pour la plus grande majorité d’entre eux, quel dommage. Hormis Joutsen, les autres membres du combo sont assez statiques. Esa Holopainen est celui qui est mis le plus en avant grâce à toutes les parties leads qu’il assure à la guitare. Le son est assez mal balancé et ne permet pas de rentrer totalement dans l’univers d’Amorphis qui a besoin de cela pour être totalement compris et apprécié. De même sur "Drowned Maid" – titre issu de Tales From The Thousand Lakes – le micro de Tomi Koivusaari n’est pas assez fort pour permettre au public de l’entendre.

Les titres d’Under The Red Cloud restant dans la lignée de ce qu’Amorphis nous offre depuis l’arrivée de Tomi Joutsen, l’inquiétude était inexistante quant à leur capacité à s’adapter sur scène. "Bad Blood" amène de l’émotion et de la fureur grâce aux différentes ambiances du morceau, tandis que "The Four Wise Ones" reste assez classique. Amorphis clôt son set sur le grand classique qu’est "House Of Sleep", qui rassemble un peu plus de voix dans la fosse de l’AHA.

Avec un public pas forcément acquis à sa cause, Amorphis a quand même délivré une belle performance et c’est avec plaisir que nous les retrouverons au Petit Bain en mars prochain !

Setlist :
Death of a King
Sacrifice
Hopeless Days
Bad Blood
Drowned Maid
Silver Bride
The Four Wise Ones
House of Sleep

 

Arch Enemy


Depuis l’arrivée d’Alissa White-Gluz dans le combo suédois, Arch Enemy n’arrête pas de tourner que ce soit en headliner, en première partie ou en festival et la France a la chance de pouvoir les voir très souvent. C’est un petit peu la surprise de les voir avec Nightwish tant les deux groupes sont aux strictes opposés sur le plan musical, une agréable surprise cependant.


Les musiciens prennent place sur la scène pendant que retentit dans les baffles "Khaos Ouverture" qui annonce "Yesterday Is Dead And Gone". Sur ce dernier, Alissa White-Gluz débarque avec sa tenue de scène digne de Vegeta dans Dragon Ball Z. L’énergie déployée par la frontwoman est impressionnante, elle arpente la scène et éructe les paroles telle une diablesse enragée. Il n’y a plus de questions à se poser, elle est le digne successeur d’Angela Gossow et même bien plus. Que ce soit sur les titres de War Eternal ou les titres plus anciens, sa prestation vocale est impeccable et les quelques phrases en chant clair sur "Avalanche" rappellent que dans The Agonist, elle faisait les deux.

A la guitare, Jeff Loomis et Michael Amott s’échangent les solos, et parfois Loomis se permet de jouer une partie n’existant pas sur le morceau originel. C’est extrêmement bien fait de la part d’un musicien qui n’a plus rien à prouver, mais c’est parfois un peu « too much ». Alissa White-Gluz prend la parole à de nombreuses reprises en français, avec son accent québécois, et c’est aussi de cette manière qu’Arch Enemy se met le public dans la poche. Les attentats tragiques de Paris sont bien sûr au cœur des discussions dans la fosse, mais aussi sur scène, et l’hommage de tous les groupes ce soir sera allé droit au cœur des 15 000 (environ) personnes présentes ce soir.

Alissa White-Gluz annonce qu’il est l’heure de son morceau préféré, et tous les fans savent ce qui arrive : "As The Pages Burn". La violence de cette chanson amène quelques pogos, surtout sur le côté gauche de la scène après le petit wall of death pendant "You Will Know My Name". Sur "Under Black Flags We March", elle prend possession d’un drapeau représentant le logo d’Arch Enemy et l’agite devant une foule qui se montre à la hauteur.

Avec un enchaînement "No Gods, No Masters" – "Nemesis" pour terminer son set de quasiment une heure, Arch Enemy peut être fier de ce qu’il vient de réaliser. Ce n’est pas souvent qu’un groupe de death mélodique arrive à électriser une salle de cette taille, chapeau bas.

Setlist :
Khaos Overture
Yesterday Is Dead and Gone
War Eternal
Ravenous
Stolen Life
You Will Know My Name
As the Pages Burn
Under Black Flags We March
Avalanche
No Gods, No Masters
Nemesis

 

Nightwish

Après une prestation du feu de dieu au Hellfest en fermeture du festival sur la Mainstage 2, Nightwish est de retour en France pour trois dates dont Paris, à l’AHA. Il s’agit de la deuxième fois que le combo joue dans cette salle, un bel exploit que peu de groupes de metal réussissent à accomplir. La salle est plutôt bien remplir, la fosse est bien fournie et seul les tribunes hautes ne sont pas ouvertes, soit un total approximatif de 15 000 personnes présentes en cette soirée : un très beau résultat surtout au vu des derniers évènements.

Recouverte par un grand rideau noir le temps de la préparation, la scène s’ouvre à nos yeux quand retentissent les premières notes de "Shudder Before The Beautiful". La scène est assez simple, sans backdrop mais avec des écrans qui plus tard dans le set propageront des images représentant certains titres. Le son est vraiment meilleur qu’au Hellfest où la basse de Marco écrasait tout : cette fois, on peut profiter de la guitare d’Emppu Vuorinen, de la voix angélique de Floor Jansen ou encore de la batterie de Kai Hahto. En parlant de ce dernier, et sans vouloir faire offense à Jukka Nevalainen, on s’aperçoit à quel point son apport sur le son de Nightwish est incontestable. Il se permet de rajouter des éléments techniques à plusieurs reprises, qui peuvent passer inaperçus pour 95% du public, mais qui réveillent mes oreilles de fan.

Premier album avec Floor Jansen, Endless Forms Most Beautiful est bien entendu très fortement représenté ce soir avec sept titres. "Yours Is An Empty Hope" nous prouve qu’avec cet album, Nightwish n’a pas perdu sa capacité à créer des titres assez longs mais diablement efficace, qui allient à la perfection le côté symphonique, des moments ultra heavy et la voix magistrale de Floor Jansen. En presque vingt ans de carrière, le combo de Tampere n’a jamais cessé de tracer son chemin derrière le talent d’écriture et composition de Tuomas Holopainen.

Lors de la date à Lyon, le public a eu le droit à "She Is My Sin" alors que nous avons, nous, le droit à "Wishmaster", choix un peu dommage. Cependant entendre Marco Hietala entonner "While Your Lips Are Still Red" pour la première fois depuis 2009 est un véritable régal, une chanson d’amour dans la ville de l’amour, quoi de mieux ?

La pyrotechnie et les détonations apportent un véritable plus au concert, et on en vient à attendre avec impatience ces moments, à guetter les parties musicales propices et à s’émerveiller devant les flammes qui apparaissent devant nous. On peut se demander cependant comment Floor Jansen arrive à chanter quand les détonations retentissent, parce que l’odeur prend au nez et il est difficile de respirer pour nous qui sommes dans les premiers rangs. Nightwish a pris une autre dimension et à l’image de pas mal de groupes, on vient pour la musique et pour le show.

Retrouver "7 Days To The Wolves" dans la setlist pour la première fois depuis la tournée Dark Passion Play permet de mesurer la difference entre Floor Jansen et Annette Olzon. Il faut dire que malgré les critiques, la chanteuse suédoise savait apporter son grain de voix particulier sur les chansons des deux albums auxquels elle a participé, mais la Néerlandaise s’en sort haut la main en ayant effectivement moins ce côté pop. Dans l’ensemble, les titres de Dark Passion Play et Imaginaerum siéent plutôt bien à Floor Jansen, tandis que cette dernière arrive à reprendre les titres de la période Tarja Turunen à la perfection, allant même jusqu’à les sublimer, à l’image de "Ghost Love Score". Petit bémol sur "Sleeping Sun", qui manquait d’émotion dans la voix.

Les apparitions sur scène de Troy Donockley sont là pour nous rappeler qu’il est maintenant un membre officiel du combo, et que c’est un musicien ultra talentueux. Capable de jouer de la cornemuse, de la flûte, de la guitare et de la mandoline, c’est surtout sa complicité avec les autres membres du groupe – et surtout Emppu Vuorinen – qui fait plaisir à voir. D’ailleurs on peut voir tout au long du live à quel point les membres du groupes sont proches les uns des autres. Rare sont les groupes à jouer autant entre eux sur scène, ça change et ça fait du bien.

Ne faisant pas les choses comme tout le monde, "Last Ride Of The Day" n’est plus le titre final sur cette tournée. A la place, Nightwish nous offre "The Greatest Show On Earth" en entier, 25 minutes de pure folie. Ainsi, Tuomas et Troy sont seul sur scène pour le début du morceau tandis que Floor fait des allers-retours entre la scène et le backstage suivant les parties chantées et celles instrumentales. Cela peut paraître long pour certaines personnes, mais quel tour de force, Nightwish fait ce qu’il veut et jouer "The Greatest Show On Earth" est une manière de prouver qu’ils ont atteint un tel niveau qui leur offre la possibilité de se permettre cela. Chapeau bas.

Après deux heures pile de show, les finlandais peuvent se retirer sur la fin du morceau et on sent à leurs sourires qu’ils sont heureux d’avoir pu partager ce concert avec les Parisiens et les Français en général. C’est une soirée mémorable à laquelle nous avons eu la chance d’assister, trois groupes reconnus dans un AccorHotels Arena agréablement remplis. Merci Nightwish d’avoir voulu continuer la tournée pour ne pas laisser la peur s’installer, et d'avoir permis au public de se rassembler, de chanter, danser dans la joie et la bonne humeur.

Setlist :
Shudder Before the Beautiful
Yours Is an Empty Hope
Ever Dream
Wishmaster
My Walden
While Your Lips Are Still Red (first time live since 2009)
Élan
Weak Fantasy
7 Days to the Wolves
Alpenglow
Storytime
Nemo
Stargazers
Sleeping Sun
Ghost Love Score
Last Ride of the Day
The Greatest Show on Earth



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