Après une journée pop-punk le vendredi, le samedi va muscler les choses avec une journée rythmée par le hardcore, les moshpits et par un public bien différent de la veille. Et comme au Hellfest, ce sont les français de Rise Of The Northstar qui vont nous envoyer la plus grosse mandale de la journée ! Retour sur la deuxième (et dernière) journée du Longlive Rockfest.
Hellions
Ils se sont formés en 2013, ils nous viennent d'Australie, voici Hellions qui ouvrent le bal pour cette seconde journée du Longlive Rockfest, qui s'annonce beaucoup plus hardcore que la première. Pas manqué, Hellions arrache tout dès son entrée sur scène. Une énorme énergie avec un chanteur hyperactif. Ils ont de la chance car par rapport à la veille, le public est relativement nombreux devant la scène pour le premier groupe. D'ailleurs, les mosh-pits arrivent assez rapidement eux aussi. La puissance guitaristique du hardcore, avec le mélodie du punk rock et des percussions lourdes donnent le puissant mélange qu'est Hellions. La fougue des Australiens fait rapidement mouche et les fans sont tout devant pour hurler les paroles dès que l'occasion se présente.
Casey
Le hardcore mélodique / alternatif des Anglais bénéficie d'un rare très bon son sur la Clubstage. Et, chose encore plus rare, plusieurs morceaux sont joués avec un capodastre à la guitare, alors que le guitariste possède quand même plusieurs autres instruments. Ce détail n'est sûrement pas super utile à relever, mais c'est quelque chose qu'il est rare de voir dans ce genre de musique. Ils délivrent une musique émotionnelle pleine de petits riffs et arrangements très posés avec beaucoup de reverb. Les mélodies jouées par les musiciens sont très ambiantes, du style rock progressif, et souvent suivies par des passages beaucoup plus violents, à l'image du punk-hardcore. La voix suit bien entendu très bien à ce niveau. A l'image de tous les autres groupes qui sont passés sur cette scène depuis le début du week-end, Casey dépense pas mal d'énergie pour leurs fans présents en ce tout début de journée. La musique de ce très jeune combo anglais a le mérite d'être très intéressante, ils sont certainement à surveiller de près par la suite.
Make Me A Donut
Les choses se corsent avec l'arrivée des Suisses de Make Me A Donut sur scène. Ils viennent là pour poser sur le public Lyonnais, leur lourd et mélodique djent / metal progressif moderne et ainsi défendre leur nouvelle merveille sortie fin 2015 ; Bright Side. Si l'on écoute les échos de fin de concert, beaucoup de personnes du public ne connaissaient pas le groupe avant le début du set, et la plupart d'entre eux sont finalement conquis à la fin. Rien d'étonnant, si on veut de la lourdeur, MMAD est là. Si on veut de la technique, le groupe est là aussi. De même pour la mélodie et le chant très puissant. Comme on dit, l'habit ne fait pas le moine, et cela vaut aussi pour les noms de groupes. Make Me A Donut sonne comme une blague, mais on se rend vite compte que sur scène, nos voisins suisses ne sont pas là pour plaisanter. La basse reste simple et assure la lourdeur de la musique, même si parfois le bassiste se permet quelques sessions de tapping ou slap intéressantes. Le public peu familier avec ce groupe pour le moment à du mal à suivre quand le chanteur demande de sauter. Pas grave, l'essentiel est qu'ils aient conquis la salle avec leur excellent set. On aurait quand même préféré les voir sur la mainstage, pour un son qui aurait mis leur musique bien plus à son avantage.
In Arkadia
La mainstage justement, c'est les Lyonnais d'In Arkadia qui la baptisent ce samedi. Ils sont plutôt attendus par le public local puisque la salle est à moitié remplie au début du set. En terme de violence musicale, ce sont bien eux qui remportent la palme du festival. Les façons de chanter de Mike et Alix sont complémentaires, entre growl grave et plus aigu. C'est donc une bonne chose pour Mike d'avoir rejoint ce combo de deathcore lyonnais en laissant derrière lui It Cames From Beneath. Après, musicalement c'est sur qu'on a vite fait le tour de ce que propose In Arkadia. On s'ennuie assez vite devant la monotonie de leur set. Heureusement, leurs nouvelles chansons viennent sauver un peu ce concert qui se laissait dépérir malgré une énorme présence scénique des chanteurs. Ce que nous a présenté In Arkadia reste tout de même correct même si il y a eu quelques coups de mou, les nouvelles compositions sont plus travaillées et plutôt encourageantes pour leur futur.
The Amsterdam Red Light District
On essaiera pas de chercher trop longtemps où ils ont trouvés ce nom, n'est-ce pas, mais en tout cas les Lyonnais de TARLD font monter la température très rapidement sur la clubstage avec leur rock 'n' roll survolté. La basse est assez puissante pour combler l'absence du guitariste pendant le second morceau. Elio au chant, qui trouve à juste titre le public un peu froid, l'invite à se réchauffer en levant la main et en checkant les personnes autour. Petit geste qui rassemble, et on est repartis. Il est complètement hystérique et saute en fosse rejoindre les pogos, au point d'en casser son micro. Il finit le set avec le micro du bassiste et continue à sauter et grimper aux murs. La musique du combo lyonnais alterne riffs rock 'n' roll et riffs beaucoup plus rapides. C'est vachement entraînant mais ça ne fait tout de même pas l'unanimité devant ce public plutôt axé hardcore pour ce samedi.
Annisokay
Rempli par un public bien différent de la veille, le Longlive accueille sur la clubstage le groupe de metalcore Annisokay. Actuellement en tournée avec POLAR. et The Word Alive, c'est notamment vers ce dernier nom que la musique présentée par les Allemands s'oriente. Mais ils ne se contentent pas d'imiter leurs aînés. Annisokay délivre une énergie et une puissance bien plus marquée que la moitié des groupes de la scène metalcore actuelle. Les Allemands savent alterner entre chanson survoltée et moments plus calmes. L'harmonie entre la partie criée de leur frontman à lunettes et le chant clair est incontestable. Le scream est plutôt puissant et maitrisé tandis que le chant clair du guitariste se veut, certes, banal mais loin d'être barbant. Un groupe plein d'avenir dont le nouvel opus sortira très prochainement et qui se pose comme une relève d'une scène quelque peu essouflée.
Napoleon
Après onze heures de route depuis l'Allemagne et à peine trois heures de sommeil, les britanniques de Napoleon prennent possession de la mainstage pour le plus grand plaisir d'une bonne partie d'entre nous. Les fans devant connaissent toutes les paroles des chansons sorties sur les premiers EP et singles du groupe, Wes Thompson ne se privera pas de descendre à maintes reprises dans le pit photos pour faire participer le plus possible le public au chant et leur laissera même carrément le micro quelques fois. Niveau guitare, ce que fait Sam Osborn est simplement impressionnant. Le metalcore mélodique, mélangé au djent moderne de Napoleon met totalement en valeur le talent de cet homme. Ses doigts se baladent à une vitesse folle, et c'est beau. L'allure scénique de Wes, de près, fait fortement penser à celle de Winston McCall (Parkway Drive). Napoleon délivre un super set mais peut-être pas assez carré. Ce qu'il manque à ce groupe c'est clairement un guitariste rythmique pour supporter les folies leads de Sam.
Alea Jacta Est
La France est fortement à l’honneur au cœur de ce festival et en ce deuxième jour, ce sont les Toulousains d’Alea Jacta Est qui font faire honneur à nos couleurs avec un concert absolument fou sur la Clubstage. Si vous avez suivi nos pérégrinations sur Facebook notamment sur la vidéo filmée lors du concert, vous avez dû voir que le public était complétement fou ! Le hardcore du combo est ce qui se fait de mieux sur le territoire et c’est un immense plaisir de voir la prestation d’Alea Jacta Est sur ce festival. Dix ans d’exercices et deux albums au compteur, le quintet maitrise la scène comme peu de groupes en sont capable et on voit même quelques membres de groupes étrangers venir pointer le bout de leur nez dans la salle pour assister à la boucherie qui se déroule sur la Clubstage. Messieurs, on se revoit très vite au Hellfest et au Gibus Live en Septembre !
Hundredth
La crème de la crème des formations hardcore/mélodique est présente dans ces deux jours de festival, et Hundredth en fait clairement partie. Le groupe sévi depuis plusieurs années et ne cesse de faire parler de lui. Pourtant il est dur de passer après Alea Jacta Est qui a livré une prestation dévastratrice. Les Américains débutent d'ailleurs leur set sur la mainstage avec une salle à moitié remplie, mais une large majorité du public connait et adhère à la formation états-unienne. Le groupe est surtout porté par le charisme et la carrure de son frontman. Malgré sa petite taille, Chadwick Johnson ne cesse de se mouvoir sur une scène qu'il a littéralement prise pour acquis. Il impressionne par sa présence et la portée de sa voix qui porte vers le haut un groupe dont les compositions sont faites pour être jouées en live plus qu'à être écoutées.
Hypno5e
Sorte d'ovni à côté des autres formations présentes sur le festival, Hypno5e est pourtant un groupe plus qu'impressionnant et tellement percutant. La beauté des compositions du groupe français est respectée et prend même une dimension autre. Le son de la clubstage est au top, même si le groupe aurait mérité une performance sur la mainstage tant les riffs délivrés par les Français sont dévastateurs, les accords maitrisés à la perfection, transpirant le talent. Mais le son des Français est propre, et démontre que quel que soit l'environnement auquel ils ont à faire face, ils savent se montrer à la hauteur. Et même bien plus. Sur leur titre d'ouverture, "East Shore : In Our Deaf Lands", Hypno5e montre toute l'étendue de son talent, avec des riffs survoltés. Côté public, les connaisseurs sont peu nombreux mais la majorité des coreux présents trouvent leur compte lors des passages plus violents et au travers de la voix d'Emmanuel, aussi bien lors des parties clairs que criées. La musique variée et unique d'Hypno5e fait adhérer la foule à sa prestation qui fut magistrale, et l'on a déjà hâte de retrouver le groupe en tête d'affiche en fin d'année. Une vraie claque pour un festival qui avait besoin de variété.
The Word Alive
Pour un groupe habitué à jouer dans des salles de l'envergure de la mainstage, il est légitime de retrouver The Word Alive sur cete scène à partir de 19h. Ils viennent défendre leur nouvel album, Dark Matter, et joueront en majorité une setlist tirée de celui-ci. Néanmoins, c'est sur le titre "Lighthouse" que le groupe se montre plus à son aise, avec une chanson qui semble qualibrée pour le live. L'introduction du morceau amène le public à reprendre en coeur des paroles scandées également durant le refrain, où Tyler "Telle" Smith est plus mis en avant que le reste. Pourtant, The Word Alive n'est pas que le groupe d'un seul homme et les musiciens savent se démarquer comme il le faut, notamment avec une justesse de la part de leurs guitaristes, qui ne sont pas là uniquement pour faire joli et qui participent activement à chaque partie des morceaux. C'est par leur gros tube "Life Cycles" que le groupe conclut son set, une partie de l'auditoire connaissant le titre et donnant de la voix pour une ultime fois, alimentant la bonne prestation livrée par les Américains ce soir.
POLAR.
Suite au non-professionnalisme total d’un groupe français la veille à Paris, les anglais de POLAR. n’ont pu jouer que 17 minutes. Ils sont aujourd’hui remontés comme des pendules et la Clubstage du Transbordeur (ainsi que le public) va prendre en pleine face la rage du quintet. Avec un tout nouvel opus dans les bacs, No Cure No Saviour, c’est un savant mélange entre ces deux opus que nous offrent les britanniques. Le set commence avec "Blood for Blood" issu de ce nouvel opus et on se rend tout de suite compte de l’évolution musicale du combo qui tend à un son plus tiré vers le metal que vers le hardcore, et qui offre à Adam Woodford plus d’espace pour du chant clair. A plusieurs reprises, le chanteur se fera porter par le public au premier rang en éructant les paroles aux visages des fans qui n’en demandent pas tant. POLAR. fait partit de ces groupes qu’il faut voir en live, qu’il faut rencontrer pour comprendre le génie derrière les musiciens. Et que dire de "Black Days", LE tube de POLAR., quelle folie sur la Clubstage.
Nasty
Véritable groupe phare du beatdown hardcore, les Belges de Nasty envahissent la mainstage dans l'intention de faire grimper la température. Mais la folie qui sied pourtant au groupe est malheureusement peu suivie par une salle qui n'adhère pas totalement au set, malgré une ambiance bouillante. Pourtant, la prestation du groupe n'est pas en cause. La fureur "Shokka" passe très bien en live et est reprise par les premiers rangs qui n'hésitent pas à se monter les uns sur les autres pour pouvoir crier dans le micro du chanteur. Pourtant, l'auditoire ne se montre pas hyper chaud malgré un set propre. C'est surtout la grosse présence scénique de Matthias qui impressionne aussi bien pour sa voix que dans sa gestuelle. Il alternera entre discours en français pour le public et discours en anglais pour les groupes ici ce soir, essayant de nouer une sorte de dialogue avec ce public Lyonnais. Sans nulle doute qu'un concert de Nasty ne prend du sens qu'à l'aide d'un auditoire déjà acquis, afin que ce grain de folie puisse exister et s'exprimer pleinement.
Rise Of The Northstar
Que dire sur le concert des Français de Rise Of The Northstar si ce n'est que ce fut une innommable tuerie. Si In Arkadia remportait la palme du concert le plus violent musicalement, ROTNS remporte celle du concert le plus dingue et le plus énergique du week-end. A n'en pas douter, le public du Longlive Rockfest attendait avec impatience le combo Parisien. La salle était quasiment pleine et le pit déchaîné pendant que ROTNS délivrait son surpuissant set de hardcore. Présence de fou de la part du chanteur, guitares lourdes en rythmique et mélodiques en solos, une basse qui fait trembler les murs et on est parti pour prendre une immense gifle avec nos coreux locaux. Comme sur CD, on commence avec « What The Fuck » et « Welcame », soit l'enchaînement de morceaux parfait. Puis on passe sur les classiques du groupe comme « Again And Again ». Déjà que musicalement, Rise Of The Northstar est incroyable sur scène, mais alors ce chant rempli de hargne rajoute un effet de puissance inégalable. Nos fans de la culture nipponne signent ce soir là, le meilleur et le plus puissant concert du week-end. ROTNS a enflammé le public comme aucun groupe n'avait réussi à la faire depuis le début du Longlive Rockfest.
Northlane
Loin d'être des petits nouveaux sur le circuit, les Australiens de Northlane prennent place sur la mainstage sur les coups de 21h50. C'est une grande partie de Node qui est jouée ce soir, et dès les premières notes on comprend qu'une grande partie du public présent ce soir est venue pour eux. Le jeu de lumière éblouit la scène du Transbordeur, amenant dans un sens à sublimer le set du groupe. La basse est monstrueuse, le djent délivré par les Australiens est puissament ressenti grâce à un son irréprochable. Mais le groupe alterne avec d'anciennes compositions, notamment en décidant de jouer "Masquerade", où la partie initialement tenue par Drew de Stray From The Path est ici interprété par Dre Faivre, chanteur d'Hellions. L'autre morceau non tiré du dernier opus est "Quantum Flux", titre pourtant casse-gueule en live, mais qui pourtant nous montre ici un Marcus Bridge qui évolue en assurance et en justesse. Il est monté d'un cran et réinterpréte à sa manière les anciennes chansons du groupe. Après un set de sept titres, le groupe quitte la scène mais l'on est sûr d'une chose, c'est que Northlane n'a pas fini de faire parler de lui et livre des prestations de plus en plus agréables et satisfaisantes au gré du temps.
Celeste
Les lumières s'éteignent, le brouillard prend place et les membres ne sont plus visible que par un faisceau lumineux de couleur rouge. Le contraste est réel et voir un groupe plutôt axé black metal au Longlive parait être un pari osé. Pas totalement réussi, cependant. Quelques fans sont présents ce soir et se font entendre, notamment durant la préparation des membres qui ont prit leur temps avant de démarrer. Le son des instruments durant la performance est d'ailleurs un peu forte, cachant une voix qui parait peut-être secondaire mais qui a pourtant son importance, notamment lorsque l'on sait que les textes de Celeste sont exclusivement en français et abordent des thématiques prégnantes. Pourtant, on reste un peu de marbre tout au long de la performance des Lyonnais. Rien n'est à jeter chez ce groupe aux compositions superbes, mais la difficile accessibilité d'une musique reservée à un public bien particulier entraine indubitablement une adhérance très limitée de la part du public. La température retombe également dans la fosse. Celeste est un groupe vraiment à part, un pari osé pour le Longlive, qui a voulu montrer que le festival n'avait pas qu'une seule orientation.
Satanic Surfers
Satanic Surfers, groupe suédois de punk/hardcore mélodique qui sévit depuis 1989 opère en guise de fermeture de festival. Malheureusement une bonne partie du public s'est éclipsée après le concert de Northlane donc l'audience attendue n'était pas forcément au rendez-vous, pour un groupe de pourtant grande ampleur. Quoi qu'il en soit, Satanic Surfers a vraiment tout donné sur scène. C'est l'amour de la musique, l'amour du punk. Leur set est super propre et musicalement très bon dans son style. Des riffs typiquement punk, mais encore plus accrocheurs. Un chanteur qui en veut et qui donne tout, et surtout de la bonne humeur. Une bonne manière de clôturer ce festival même si l'on aurait préféré voir l'enchaînement Hypno5e et Rise Of The Northstar en tant que deux derniers concerts, avec Satanic Surfers juste avant eux.