Samedi - 15h05 - Warzone
D-beat it !
Légendaire. Il n'y a pas de mot plus approprié pour un groupe comme Discharge, figure de proue du crust punk qui a eu une influence considérable sur le metal extrême, que ce soit le proto-black metal de Celtic Frost, le thrash de Sepultura ou la plupart des groupes jouant sur la Warzone cette année ou avant.
Un furieux air de nostalgie envahit la Warzone alors que les géniteurs du d-beat commencent leur set. Sortez votre convecteur temporel, nous sommes de retour dans les années 80, Thatcher est au pouvoir, et chaque chanson de Discharge se veut être un boulet tiré contre l'ordre établi. De fait, on remarque que, malgré leur récente signature chez Nuclear Blast, il n'y a aucune espèce de tentative de leur part de moderniser leur son ou leur jeu de scène, qui reste fidèle aux standards de l'époque qui les a vu naître.
Le son est plutôt précis et les musiciens appliqués, à commencer par le chanteur Jeff Janiak qui vocifère avec le faux air détaché du punk presque caricatural. No future, pas vrai ? Ne soyons pas mauvaise langue, le groupe est pleinement conscient d'où il est et en prend acte, à commencer par l'immense statue de Lemmy placée à proximité de la scène. C'est une occasion saisie par Discharge pour rendre hommage à un mentor, et de lui dédier une chanson.
Sorti cette année, le nouvel album Discharge en a surpris plus d'un. D'abord parce qu'on ne l'attendait plus, huit ans après Disensitise, mais surtout par sa qualité, bien qu'il ne montre aucune espèce de renouvellement musical ou sonore. Mais après tout, ce n'est pas ce qu'on attend de ces Anglais en premier lieu. Nous n'aurons cependant droit qu'à un titre de ce End of Days, contre huit du référentiel Hear Nothing See Nothing Say Nothing. Qui va s'en plaindre ? Personne.
Si le discours habituel sur la société corrompue et la police est bien présent, il ne faut pas non plus oublier que Discharge fait partie de ces quelques groupes de punk à avoir incorporé des soli de guitare dans leur musique, ce qui est loin d'être la norme dans un genre anti-tout, à commencer par la technique. Bref. Discharge est là et tabasse toujours autant : c'est tout ce qui importe et ça fait chaud au coeur.
Setlist :
The Blood Runs Red
Fight Back
Hear Nothing, See Nothing, Say Nothing
The Nightmare Continues
Look at Tomorrow
The End
Hell on Earth
Cries of Help
Hatebomb
Ain't No Feeble Bastard
Protest and Survive
Hype Overload
New World Order
Never Again
State Violence State Control
Realities of War
The Possibility of Life's Destruction
Decontrol
Photos : © 2016 Lionel / Born 666
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