Dimanche – 12h50 – Mainstage 2
La venue d’Orphaned Land à cette onzième édition du Hellfest constitue une bonne bouffée d’air frais, les Israéliens bénéficiant de quarante minutes pour proposer leur metal à sonorités orientales et diffuser leur message de tolérance et de fraternité inter-religion.
L’introduction de « Ocean Land » nous plonge dans l’univers du combo puisque les samples d’instruments traditionnels du Moyen-Orient retentissent dans la sono. A l’arrivée de Kobi Fahri (chant) et de ses musiciens, la foule s’emballe et suit les consignes du leader pour taper en rythme dans les mains. Cependant, sur ce premier titre, les parties growlées du chanteur manquent de puissance et quelques imperfections en termes de justesse sont également à déplorer. Comme pour en rajouter, la grosse caisse de Matan Shmuely (batterie) couvre une partie du spectre sonore, notamment les guitares et la voix. Heureusement ces soucis techniques seront vite réglés, mais ils auront gâché le début du set d’Orphaned Land.
Kobi Farhi ne tarde pas à délivrer son message d’amour et de tolérance entre les peuples et les religions, notamment pour annoncer « All is One ». D’ailleurs, dans l’assemblée, flottent presque côte à côte drapeaux libanais et israéliens, ce que ne manque pas de souligner le chanteur.
Avec un temps de jeu réduit, Orphaned Land propose un set varié, où les piliers de sa discographie sont mis en avant, comme l’excellent « The Kiss of Babylone », qui reçoit un très bon accueil de la part du public, qui chante et tape dans les mains sans se faire prier. On sent d’ailleurs qu’une bonne partie du public qui se trouve devant la Mainstage 2 est familière avec l’œuvre du combo israélien bien que quelques curieux aient fait le déplacement pour découvrir cette formation désormais incontournable du metal progressif aux sonorités orientales. On regrette cependant l’absence des instruments traditionnels sur scène, remplacés par des samples, ou encore celle de danseuses libanaises habituellement invitées par Orphaned Land sur scène pour concrétiser leur message de dialogue inter-religieux.
Si Kobi Farhi est bien entendu l’objet de tous les regards, les musiciens ne sont pas en reste. Bien que plus effacés scéniquement, Chen Balbus et Idan Amsalem (guitares) proposent leurs riffs alambiqués, bien soutenus par la basse de Uri Zelcha, désormais membre le plus ancien du groupe avec Fahri.
« Sapari » est un autre incontournable de la setlist et l’un des temps fort de ce set, proposant un bel équilibre entre Mabool et The Never Ending Way of ORrwarriOR. Le metal à consonance orientale du combo fait mouche malgré l’horaire encore matinal, et pour une bonne partie du public, permet de passer un agréable moment. Le set touche à sa fin sur « Norra El Norra » aux accents folkloriques, que le public reprend encore en chœur en tapant dans les mains, alors que Kobi Farhi s’empare d’une pancarte « All is One » dans la fosse. Comme régulièrement au cours de leurs concerts, c’est l’outro de « Ornament of Gold » qui achève le set, avec son thème fédérateur que le public chante à tue-tête, en balançant les mains de gauche à droite.
Si cette prestation d’Orphaned Land a été globalement réussie, on regrette toutefois que les conditions sonores n’aient pas été au niveau, surtout en début de set. De plus, l’absence des instruments traditionnels qui apportent une réelle plus-value sur scène est également à déplorer. Mais malgré tout, Orphaned Land est parvenu à séduire le public et, bien aidé par une très belle setlist, a mis une très bonne ambiance dès le début de ce troisième jour. Désormais, il ne nous reste plus qu’à espérer les revoir rapidement en salle, avec un temps de jeu plus long et le successeur de All is One à défendre.
Setlist Orphaned Land
Ocean Land (The Revelation)
All is One
The Simple Man
Barakah
The Kiss of Babylone (The Sins)
Olat Ha’tamid
Sapari
In Thy Never Ending Way (Epilogue)
Norra El Norra (Entering the Ark)
Ornaments of Gold (outro)
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe