Dimanche – 14h20 – Mainstage 2
Alors que Maximum Overload, le dernier opus de DragonForce date déjà d’il y a deux ans, 2016 est marquée par la sortie de Killer Elite, premier best-of pour la formation britannique de power metal. Et d’ailleurs, c’est bien un set balayant toute leur carrière que les shreddeurs du combo nous offrent, omettant toutefois leur dernier opus sus-nommé.
Le set démarre sur les chapeaux de roues avec « Holding On », qui démontre une fois de plus toute la dextérité des musiciens. Dès ce premier titre aux allures de grand huit et où les notes dévalent les manches de guitare à vitesse grand V, on constate qu’un son extrêmement brouillon sort des enceintes. Marc Hudson, le chanteur du groupe, peine à se faire entendre sur les parties graves, mais ses parties aigües sont totalement surmixées, ce qui est particulièrement désagréable et empêche les festivaliers de profiter réellement de la musique.
D’ailleurs à la fin de ce premier titre, le combo s’arrête de jouer pour régler quelques problèmes techniques et le vocaliste, peu à l’aise pour meubler devant le public du Hellfest, passe rapidement le micro à Fred Leclercq (basse) qui peut s’exprimer avec humour devant ses compatriotes. Le bassiste détend l’atmosphère et fait presque à lui seul un one-man show. « On est venu jouer au Hellfest en 2009, je suis revenu me bourrer la gueule les années d’après ». Ne manquant pas d’humour, le musicien (qui par ailleurs s’apprête à sortir son premier album avec Sinsaenum, son projet death metal) se fait souhaiter un joyeux anniversaire un peu en avance entre deux titres et ne cesse de flatter le public du Hellfest.
D’ailleurs, il faut dire que pendant les titres, ce dernier est particulièrement actif et accueille le déluge de notes par de beaux circle pits. Mais « Heroes of Time » ou « Cry Thunder » sont encore une fois victime d’un son écrasé par les grosses caisses de Gee Anzalone (batterie). L’enthousiasme des musiciens fait cependant plaisir à voir. Herman Li et Sam Totman courent partout sur la scène et montent sur de petites estrades pour envoyer leurs soli sous stéroïdes. Et même Vadim Pruzhanov (claviers) s’approche du devant de la scène à l’aide de son clavier portable pour jouer les keyboard heroes. Basse en main, Fred Leclercq ne s’économise pas non plus et confiera entre deux titres avoir cassé une corde dans l’action, ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant.
Mais s’il y a un titre que toute l’assemblée attend, c’est « Through the Fire and Flames », tube de DragonForce, popularisé par le jeu Guitar Hero. Ce titre, également desservi par un son affreux, est l’occasion pour Totman et Li de faire preuve d’un duel de guitare toujours aussi serré, mais avec beaucoup d’autodérision. Marc Hudson est encore une fois un peu à la peine sur les parties vocales les plus aigües, même si l’on ne peut lui reprocher de s’investir et de chauffer le public.
Au final, avec seulement cinq titres de joués, la faute à des soucis techniques récurrents tout au long du set, c’est une prestation en demi-teinte que l’on retiendra de la part de DragonForce. Si le combo a payé le prix de conditions sonores déplorables, on a apprécié les échanges entre le bassiste du groupe et le public, qui ont instauré une vraie proximité entre les festivaliers et les musiciens et ont permis de mieux digérer la pilule d’un set entaché par des problèmes techniques trop nombreux.
Setlist DragonForce :
Holding On
My Spirit will Go On
Heroes of Our Time
Cry Thunder
Through The Fire and Flames
Photographies : © Nidhal Marzouk 2016
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