Vendredi – 0h – Altar
Pour les fans de death metal old school, la venue d’Autopsy au Hellfest est un événement de taille puisque le groupe floridien n’avait pas foulé une scène française depuis près de 27 ans. Pourtant, le combo emmené par Chris Reifert fait partie des pionniers du death metal, au même titre que Death, au sein duquel Reifert a d’ailleurs officié en tant que premier batteur sur le désormais culte Scream Bloody Gore. Et le public ne s’y trompe pas puisque dix minutes avant le set des Floridiens, l’Altar est déjà bien remplie, signe que l’audience ne raterait ce show pour rien au monde.
Dès le concert entamé, on sent qu’Autopsy joue la carte old school, n’interprétant que trois titres postérieurs à Macabre Eternal (dont l’excellent « Arch Cadaver », tiré de The Headless Ritual). Si la musique jouée par le combo n’est pas des plus techniques, rappelant un peu leurs compatriotes d’Obituary, on peut dire que l’ensemble est diablement accrocheur et efficace, basé sur un riffing puissant.
Il est toujours surprenant d’avoir face à soi un groupe dont le chanteur tient également les baguettes, puisqu’on peut parfois ressentir un manque de présence scénique. A ce sujet, on se rappelle de la prestation de Nocturnus A.D. à Clisson il y a trois ans, et notamment du manque de présence scénique de Mike Browning. Cette année, le cas ne se reproduit pas avec Autopsy, puisque les musiciens sont tout de même relativement mobiles et occupent bien l’espace scénique, en particulier Joe Trevisano (basse), qui vient régulièrement à la rencontre de Danny Coralles (guitare).
Malgré sa longévité, Autopsy n’a pas une grande expérience de scène. C’est un fait qui peut se manifester par instants entre les titres, puisqu’on note quelques larsens désagréables qui viennent ponctuer les blancs à la fin des morceaux. Mais cela ne gâche en rien le plaisir que l’on ressent à assister à ce set malgré l’horaire tardif. On sent tout de même que Reifert a du mal à remobiliser le public, qui accuse le coup de la fatigue. Pourtant, quelques irréductibles mosheurs lancent des circle-pits sur plusieurs titres, malgré les nombreuses variations de tempo au sein même des compositions.
En effet, Autopsy, ce n’est pas que du death old school, puisque le quatuor lorgne aussi vers des passages doom pesants et poisseux, qui collent parfaitement à l’imaginaire développé dans les compositions. Et c’est justement ces cassures rythmiques nombreuses qui donnent une réelle plus-value à ce concert et évitent que l’ennui ne pointe le bout de son nez ne serait-ce qu’une seconde.
En une heure de temps, Autopsy a su se montrer à la hauteur de sa propre légende, et nous a prouvé scéniquement que son statut de groupe culte du death metal n’était pas usurpé. Le set donné par les Floridien était un concert qu’il ne fallait pas louper, et définitivement l’un des temps forts de cette journée du vendredi.
Setlist :
Twisted Mass of Burnt Decay
In the Grip of Winter
Severed Survival
Strung up and Gutted
Voices
Fleshcrawl
Arch Cadaver
Critical Madness
Burial
Pagan Saviour
Embalmed
Ridden with Disease
Destined to Fester
Gasping for Air
Service for a Vacant Coffin
Photographies : © Lionel / Born 666
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