Vendredi - 1h05 - Warzone
The Damned. L'immense légende du punk anglais, ce genre de groupe que l'on n'espère plus voir une fois dans son existence et qui pourtant, quarante ans après leurs débuts, foulent encore les planches. Neuf ans après leur dernier album, So, Who's Paranoid ?, le groupe de Dave Vanian (chant) débarque montrer ce qui lui reste dans le caisson pour terminer en beauté cette première journée.
Malheureusement, le public est fatigué. La chaleur de ce vendredi aura eu raison de nombre de festivaliers et lorsque Captain Sensible (guitare) vient plaquer les rythmiques de "Melody Lee", la fosse devant la Warzone n'est qu'à moitié remplie. Et on aura du mal à se remettre dans le bain. Le côté légende ayant clairement eu raison du choix horaire, il aurait été peut-être plus judicieux de mettre Rancid sur la dernière plage, les survivants en partie endormis ayant bien besoin de se faire tabasser une ultime heure.
Car si les musiciens de The Damned s'en donnent à coeur joie, leur punk sera bien plus doux que ce qui a pu passer auparavant, là où on aurait bien besoin de rage pour tenir jusqu'à 2h. Ce qui n'est pas non plus une surprise, tant au fil de leur carrière, The Damned ont flirté avec d'autres genres, enrichissant le style jusqu'à le dénaturer aux yeux des puristes (ce qui explique peut-être en partie les désistements du public, au-delà de la fatigue). On a donc droit à un cocktail troublant, allant vers des aléas très pop et teenage rock, tout en gardant dans l'attitude un côté punk.
Tout ceci tient malgré tout la route, est interprété avec brio, et reste un mélange plus qu'intéressant à écouter. Un choix peu judicieux pour une fin de journée éprouvante, mais un groupe qui vaut largement le détour, et que l'on conseillera d'aller découvrir en salles. The Damned est encore loin d'être mort, et mettra des étincelles à tous ceux voulant remonter aux racines du genre.
Photographies : © Lionel / Born 666 - 2017
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