Samedi - 15h01 – Mainstage 01
Le soleil est au zénith, inondant de sa chaleur la Mainstage 1 dont les parterres se remplissent doucement mais sûrement. Les Américains d'Ugly Kid Joe ont reprit du service depuis 2012 après treize années d’absence (de 1997 à 2010) suite à leur séparation et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils envoient encore !
Le public est « chaud » quoiqu'un peu assommé par la température caniculaire mais vite revigoré par les tuyaux d’arrosage rafraichissant auxquels se joignent les lampées de bières (presque) fraiches, de breizh thé et autres nectars du Hellfest. En observant la bannière affichant un petit diablotin rouge devant un pentagramme violet, on se dit que le ton est donné : les musiciens d'Ugly Kid Joe ne sont pas gentils et vont le faire savoir !
Les Californiens commencent directement avec un son puissant, des riffs bien « heavy ». Les cordes vibrantes des guitares font entendre une technique qui n’a d’égal que le punch que dégagent les musiciens : on n’est pas dans l’excès, c’est propre, tonique, bref ce sont des pros et ça se voit !
Toutefois, certains d’entre eux jouent assez tranquillement et manquent un peu de vie. Ils devraient prendre exemple sur le batteur, Zac Morris (le bleu du groupe) à moitié dénudé arborant fièrement un caleçon américain (un brin patriotique nous le concèdons) qui est complètement déchaîné.
Après avoir enchaîné des titres bien hard rock tels que « Neighbor » ou « Milkman’s son » (issus de leurs premiers albums America's Least Wanted et Menace to Sobriety), un morceau avec des accords beaucoup plus mélodiques débute, suivi d’un chant doux et clair dont les tonalités frôlent le lyrisme ; les pogos s’arrêtent, et c’est une marée de bras qui se hissent vers le ciel en se balançant de droite à gauche… On est emporté au rythme de cette vague humaine, et en même temps scotché sur place face à la pureté de cette prestation vocale qui se déroule sous nos yeux… Vous l’aurez deviné, « No One Survives » en provenance de Stairway to Hell, l’album qui a marqué le retour en force du groupe, constitue un énorme coup de cœur !
Bon trêve de plaisanterie, Ugly Kid Joe n’est pas un ange et il est temps que le diable sorte de sa boîte. Whitfield Crane, la voix du groupe invite le public à refaire la marée humaine mais en passant la deuxième vitesse (ô joie, cela ferait presque l'effet d'un ventilateur !) et continue avec des chansons plus rapides. Soudain c’est un débordement général lorsque les premières notes de « Ace of Spades » retentissent : des centaines d’index et d’auriculaires se lèvent à l’unisson pour rendre hommage à Mr Kilmister, leader de Motörhead disparu il y a bientôt deux ans.
Ugly kid Joe est un groupe qui aime intéragir avec son public à travers des échanges enthousiastes. Un coup le chanteur enjoint les festivaliers à taper dans leurs mains en sautant tous ensemble (ils auraient pu aussi bien jouer à « réveiller les morts »), et par la suite, il va évoquer les années où le groupe était venu jouer dans l’hexagone en vantant les mérites des spectateurs français ce qui fait toujours plaisir.
Ugly Kid Joe c’est un bad boy qui a du cœur, un groupe qui en a également mais surtout un public très réceptif, avec lequel communique mutuellement leur énergie. Même si les Américains gagneraient à se lâcher davantage à l’instar de leur nouvelle recrue, avec eux c’est vraiment la cour de récré !
Crédit photographies : Nidhal Marzouk 2017
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Setlist
1. Intro
2. Neighbor
3. Milkman's Son
4. Panhandlin' Prince
5.Ace of Spades (Motörhead cover)
6.Cat's in the Cradle (Harry Chapin cover)
7. Funky Fresh Country Club
8. No One Survives
9. Everything About You