Samedi – 20h45 – Temple
Envie de se reposer après deux jours de concert et de chaleur ? C’est sous la Temple qu’il fallait se rendre. Les Français d’Alcest y étaient attendus dans la soirée, pour une heure de shoegaze et de black metal, en toute tranquillité.
Le groupe arrive sous des halos de lumière bleutée et un long grondement. Devant eux, un public nombreux les attend patiemment. La voix aérienne de Neige remplit la Temple d’un calme presque religieux. Dans les premiers rangs, des festivaliers un peu trop en forme tentent de lancer un pogo, mais personne ne réagit. La foule n’est pas là pour se mettre sur la gueule, comme lors du concert de Turisas une heure avant. Maintenant, il s’agit plutôt d’entrer en transe sur les longs, très longs morceaux d’Alcest.
Les parties instrumentales prennent toute leur ampleur grâce au travail parfait d'Indria Saray à la basse et de Winterhalter à la batterie. Devant eux, la voix de Neige peine à se faire entendre. Bien sûr, c'est l'une des caractéristiques du groupe de mêler voix et instruments, en laissant les deux se fondrent. Mais ici, surtout en growl, elle devient presque imperceptible.
La Temple s’est bien remplie, alors que le frontman s’approche timidement du devant de la scène pour lancer quelques mots rares : "Bonsoir Hellfest, merci à tout ceux qui sont venus. On était déjà là en 2012, merci." Sans sourire, Neige a l’air de tout donner pour sortir de sa zone de confort et offrir ces remerciements à son public.
"Autre temps" commence, puis les rythmes s’accélèrent avec "Oiseaux de proie", un morceau issu du nouvel album Kodama. La voix claire de Neige perce enfin au-dessus des guitares. Les dernières notes seront pour "Délivrance", le morceau hypnotique finit de convaincre le public.
Les membres du groupe partent, seul reste le chanteur qui reste longuement de dos, à genoux devant les enceintes, prostré sur sa guitare. Alcest revient sur scène, au complet, pour un dernier salut, sous des applaudissements aussi longs que leurs morceaux.
Photographies : © Thomas Orlanth - 2017
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