Samedi – 16h45 – Temple
Ce n'était un secret pour personne : avec la venue de Skepticism sur la scène de la Temple, il ne fallait pas s'attendre à une prestation débordante de joie de vivre. Les Finlandais officient dans un funeral doom tout ce qu'il y a de plus plombé, et l'ambiance mortifère s'installe dès l'entrée en scène des musiciens.
Vêtus comme pour un enterrement, les Finlandais entrent en scène et délivrent une musique lente et dominée par les claviers et les roulements de tambours. Lasse Pelkonen (batterie) utilise d'ailleurs des baguettes timbales, qui ont pour effet d'accentuer la résonance des notes et d'alourdir encore l'ambiance, déjà marquée par le chant monocorde et torturé de Matti Tilaeus.
Ce dernier, rose blanche à la boutonnière et noeud papillon dénoué autour du cou, s'en sort à merveille et semble littéralement pris dans l'ambiance plus que pesante délivrée par le combo. De plus, Skepticism a la chance de bénéficier de bonnes conditions sonores, malgré les rythmiques grasses et puissantes que délivre le guitariste de la formation. N'oubliant pas les mélodies, principalement apportées par les nappes de claviers de Eero Pöyry, les Finlandais évoquent une version extrême du Paradise Lost des débuts, plus lancinante et mortuaire.
Seulement, si la prestation des musiciens et du leader est complètement habitée, et que la mélancolie s'est emparée d'une bonne part de l'audience, il faut reconnaître que la recette développée par Skepticism tend à s'essouffler sur la durée. Aussi, malgré des compositions de qualité et une belle interprétation noire et dépressive à outrance, l'ennui s'empare d'une partie des spectateurs, tandis que l'autre moitié de la fosse assiste toujours au concert de façon statique, les yeux fermés comme en transe.
Au final, on ressort de la Temple avec un sentiment mitigé suite à la prestation que vient de donner le combo finlandais. Si la puissance, la gène presque malsaine et la lourdeur, inhérentes au style pratiqué par le groupe, sont bien présentes, on se demande si un set de cinquante minutes, qui plus est en journée (et donc avec un jeu de lumière inefficace) était bien approprié à la situation. Nul doute qu'un concert en salle, dans une ambiance intimiste et mortuaire, permettrait de découvrir dans de meilleures conditions la musique pratiquée par les Finlandais, qui a pu parfois sembler longue et presque ennuyeuse.
Photographies : © Thomas Orlanth 2017
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