Vendredi - 22h55 - Temple
Quel que soit leur genre, les légendes sont toujours légion au Hellfest et le black metal n’échappe pas à cette belle règle. En ce milieu de soirée c’est donc un mastodonte qui s’apprête à se produire sur la Temple : Marduk. Nombreux sont les amateurs et curieux à s’être déplacés pour le concert de ce grand nom aux prestations parfois discutables mais qui ne laissent jamais de marbre.
C’est dans une atmosphère presque angoissante que Marduk débarque sur la Temple. Lights de fond rouges, pentagrammes clignotants surplombant la scène, fosse plongée dans le noir… Le ton est donné. Quatre coup de caisse claire et "Frontschwein" qui ouvre les hostilités. Les musiciens sont à fond dans l'histoire. Evil donne de la voix et ses trois collègues déploient une énergie vraiment impressionnante. Côté son, rien de bien méchant à signaler si ce n’est une batterie un peu trop forte.
Côté public, on voit ce mélange entre non habitués du genre ou du groupe et les fans purs et durs du combo, reprenant de bon coeur les paroles. L’ambiance devient un poil plus festive lorsque le frontman annonce le deuxième titre de la soirée : "The Blond Beast". Black’n’roll, ce morceau bien accrocheur fait bouger les têtes. Plus classique, "Of Hell’s Fire", montrant au passage la belle maîtrise de la double grosse caisse de Fredrik Widigs, est également très appréciée. D’autres titres plus récents comme "The Levelling Dust" s’ajoutent à la setlist et le retour de la fosse est plus ou moins positif.
D’une façon générale, on sent le public un petit peu fébrile face à cette déferlante de black metal. Beaucoup d’ailleurs profitent du rappel pour aller sous l’Altar et se positionner pour Autopsy. Enfin cela fait peut-être suite au fait que ce rappel est anormalement long et qu’on commence à se demander si Marduk va revenir, curieux. C’est finalement avec un « Comment vous allez le Hellfest ? » qu’Evil et ses hommes reviennent sur scène pour envoyer "Watherland" tiré de la dernière production en date.
C’est sur le classique "Panzer Division Marduk" et des lights un peu fofolles que le concert s’achève. Chaque musicien salue le public dans une ambiance plutôt rigolote puisque c’est sur "Blurote Rosen" (1929) de Marek Weber que les quatre messieurs quittent la scène. Constat plutôt mitigé à la fin de la prestation. A titre personnel, je ne suis pas un inconditionnel de black ni de Marduk, mais j’avoue avoir passé un très bon moment. Il était toutefois judicieux d’aller demander à quelques festivaliers, manifestement fins connaisseurs, ce qu’ils en ont pensé. Beaucoup parlent alors d’un show « un peu trop mou » et dénoncent le côté « commercial des dernières compositions en date ». D’autres encore soulignent un son « trop propre » qui ne « correspond pas à Marduk ».
Mitigé est donc le mot qui convient à nouveau. Mais il faut aussi être objectif : si l’ambiance et la setlist n’ont pas contenté tout le monde, on ne peut reprocher à Marduk de ne pas avoir été investi dans sa prestation ou de ne pas avoir échangé avec son public.
Setlist:
Frontschwein
The Blond Beast
Of Hell's Fire
Materialized In Stone
The Levelling Dust
Throne of Rats
Cloven Hoof
To the Death's Head True
Souls for Belial
Wartheland
Legion
Panzer Division Marduk
Crédit photographies : © Thomas Orlanth et © Lionel / Born 666
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