Dimanche – 16h45 - Warzone
Au milieu de la programmation très axée metalcore de la Warzone pour le dernier jour, le set du groupe New Yorkais Candiria a tout d'un OVNI. Sur le papier, il y a de quoi être très intéressé par cette formation qui propose une fusion entre punk hardcore, metal, rap et même jazz. On se retrouve donc devant la scène pour pouvoir juger de la qualité en live de ce mélange audacieux, où l'on retrouve d'ailleurs de grands espaces, le public s'agglutinant dans les zones d'ombres pour éviter de cramer sur place. Satané soleil.
Dès "300 Percent Density" le ton est donné, ça va être puissant. John LaMacchia et Julio Arias délivrent du riff de bourrin pendant que Carley Coma (seul membre d'origine) hurle dans son micro. Les têtes se mettent immanquablement à headbanger, et on se laisse très vite prendre au jeu. Pas spécialement éloigné du style metalcore, le premier titre n'en reste pas moins un opener efficace. Quand arrive "Mereya", premier ambassadeur de While They Were Sleeping, le dernier album sorti fin 2016, le style du groupe se diversifie énormément.
Sans perdre une once de groove au change, on dit bonjour au chant clair et aux breaks jazzy positionnés régulièrement entre des enchaînements de riffs acharnés. Les titres restent très énergiques, et on commence même à voir des départs en mosh pit dans les premiers rangs les plus téméraires durant le terrible "Blood". Enfin, Carley adopte lors de certains passages un débit de paroles très rapide, incorporant une composante rap metal dans la musique de Candiria et achevant ainsi le mariage des genres.
Le style du groupe est très varié et ses membres en jouent beaucoup, s'amusant souvent à déboussoler la part du public qui ne connaît pas les compos en jouant sans retenue sur les contre-temps. Il faut dire que sur des titres comme "Paradigm Shift", qualifier les rythmiques de touffues est un euphémisme, et si on y ajoute la basse de Michael Macivor souvent en roue libre, on n'est souvent pas loin des formations les moins accessibles de l'univers du prog. Avec l'énergie du punk hardcore en plus, garantissant malgré la chaleur encore très intense beaucoup de répondant côté public.
Groovy par moments, subtil et travaillé à d'autres, le tout en restant intrinsèquement violent, Candiria a su proposer un set à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'eux. Avec ses nombreux breaks jazzy jalonnant les morceaux, leur style assez unique, que certains n'hésitent pas du coup à définir comme du jazz metal, fait de leur prestation l'un des concerts catalogués dans les originalités de cette édition 2017, aux côtés d'Igorr ou encore Perturbator. Tous très précis dans leur jeu, qu'il s'agisse de l'exécution d'un riff ou de polyrythmies complexes, comme d'improvisation dans une envolée subite, les musiciens ont assuré le show pour un public malheureusement trop peu nombreux.
Setlist :
300 Percent Density
Mereya
While They Were Sleeping
Blood
Wandering Light
The Nameless King
Signs of Discontent
Paradigm Shift
The Whole World Will Burn
Crédits Photo : @Thomas Orlanth
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