Samedi - 14h20 - Valley
Lorsque le quatuor Bongripper s’avance sur la scène de la Valley pour proposer quarante minutes de set, la tente semble bien pleine. Mais à y regarder de près, on s’aperçoit rapidement qu’une bonne partie de l’audience n’est pas là pour profiter pleinement du doom/sludge instrumental des Américains, mais bien pour s’abriter de la chaleur écrasante qui envahit le site. Pourtant, Bongripper va renforcer cette sensation d’oppression et d’écrasement avec un sludge lent, gras et puissant, qui peut par instant rappeler Monkey 3.
C’est un choix des plus curieux, mais dès le début du set, les Américains n’ont pas installé de micro sur le devant de la scène. Alors certes, le combo joue une musique instrumentale, mais l’absence de moyen de communication instaure une réelle distance avec le public qui semble avoir du mal à rentrer dans le set du groupe. D’autant plus que Bongripper a également choisi de n’interpréter que deux titres particulièrement longs pendant ce set, et que l’enchaînement entre « Worship » et « Endless » se fait par l’intermédiaire d’une rafale de larsen plus ou moins agréable.
Les rythmiques pachydermiques se suivent, souvent mises à mal par un déluge de fuzz qui agresse rapidement l’oreille. Le son est en effet particulièrement massif et les riffs sonnent de façon répétitive pour mieux hypnotiser les festivaliers. En dépit du manque de communication, certains spectateurs parviennent toutefois à se laisser porter par la musique et, les yeux fermés, headbanguent au rythme lancinant assené par Daniel O’Connor (batterie).
Outre les conditions sonores qui compliquent l’écoute et l’immersion, on peut reprocher au combo de ne pas assez varier le propos et de donner l’impression que leur musique tourne en rond. Chez une bonne partie de l’audience, on sent d’ailleurs la lassitude succéder à la curiosité et nombreux sont ceux qui quittent la tente prématurément.
Il est certain qu’avec une telle prestation, Bongripper a pris des risques. Mais avec une musique parfois hermétique et un spectre sonore flirtant parfois avec le bruitisme, les Américains ne se sont pas facilité la tâche, avec un concert qui semblait réservé uniquement au seul cercle des initiés.
Setlist :
Worship
Endless
Photographies : © Draksmoon - Julie Warnier 2017
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
