Dimanche - 14h20 - Mainstage 2
En attendant Prophets of Rage, c’est un autre nom du fusion metal qui va se produire en ce chaud dimanche. Atypique, Skindred vient répandre la bonne parole en cet après-midi. On s’en doute, un groupe laissant une place très importante au reggae dans ses compostions tranche radicalement avec ce que l’on a l’habitude de voir. Pourtant, pas mal de festivaliers se sont déplacés vers la Mainstage 2 pour voir le très attachant Benji Webbe et ses copains. Eh ouais mec !
Humour et bonne humeur vont être de mise pour ce concert de Skindred. Car quoi de plus drôle qu’un groupe de raggae-metal qui débarque sur fond de "La marche impériale" de Star Wars ? Les musiciens, souriants, se mettent en place et ouvrent avec "Under Attack", titre tiré de la dernière production en date, Volume. Enfin, tel un prophète, arrive Benji Webbe hurlant un « Hello Hellfest ! » avec ce timbre de voix si cher au mouvement de Bob Marley.
Le groove ultra efficace de la musique de Skindred fait mouche en quelques instants et les festivaliers transforment la fosse en concours de sauterelles, la main levée vers le ciel et suivant le rythme. Impossible de citer toutes les déclarations du frontman tellement ce dernier est en transe. On retient quand même un discours, certes un peu utopique et naïf, avant le tube "Kill The Power" : « Mes amis, le Hellfest est un lieu de tolérance ! Si tu n’aime pas les gens, tu n’es pas à la bonne place, si tu n’aimes pas les personnes noires, tu n’es pas à la bonne place ». Discours poignant, quoi qu’on en dise, que Webbe termine par un signe de croix.
Un attitude presque inédite dans un lieu comme le Hellfest, mais comment rester de marbre et stoïque face à des propos sortant d’une bouche qui paraît tellement sincère ? Une sincérité qui se traduit également dans l’exécution du set. On dirait que chaque musicien joue ce concert comme si c’était le dernier. Le barbu Mikey Demus prend un plaisir monstrueux sur sa gratte, Arya Goggin assure un groove excellent derrière ses fût et le plaisir Dan Pugsley résonne chaque fois que ses doigts touchent sa quatre cordes. On sent une véritable cohésion entre ces quatre hommes et ce n’est peut-être pas par hasard si le line-up de Skindred n’a pas connu le moindre changement en quinze ans.
La setlist est assez classique pour qui connaît la bande et on retrouve telles que "Sound The Siren", "Ninja" ou encore "Pressure". Mais l’on retient surtout cette magnifique tournée de t-shirt sur la fin du show lorsque le chanteur demande à la fosse de faire l’hélicoptère à l’occasion du gros "Warning". Le public, qui est réactif et impliqué, depuis le début du set se laisse volontiers prendre au jeu et c’est un moment jovial auquel on assiste.
Jovial, touchant et professionnel. Voici des mots qui résument bien cette prestation, qui a un petit goût de trop peu pour qui apprécie ou a apprécié en ce moment. Appuyé par un son de qualité, un frontman expert en communication, une sincérité évidente et une setlist efficace, Skindred a prouvé qu’il était un grand nom du fusion metal.
Photographies : © Nidhal Marzouk 2017
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