Vendredi 22 Juin - Mainstage 2 – 14h20
Sons of Apollo (metal progressif)
Les fils du soleil en scène...
Pour son premier concert sur le continent européen, Sons of Apollo était particulièrement attendu par les festivaliers amateurs de prog. Le supergroupe fondé par Mike Portnoy et Derek Sherinian (ex-Dream Theater tous les deux) avait su nous convaincre en studio avec un premier album solide. Il ne restait plus au combo qu'à transformer l'essai sur scène, ce que le quintette américain n'aura malheureusement pas réussi à faire, la faute à un leader à la peine vocalement et à des conditions sonores peu flatteuses.
C'est pourtant une belle setlist que nous propose le combo, en ouvrant son court set par "God of the Sun" et ses ambiances orientales. Mais dès ce début de concert, les claviers de Derek Sherinian sont totalement en retrait et les rafales de vent semblent clairement mettre à mal l'ingé-son du groupe. Ajoutons à cela un Jeff Scott Soto qui peine à atteindre les notes les plus aigües (visiblement le chanteur aurait été malade), et il ressort une impression en demi-teinte sur la première partie de ce concert. La seconde n'est guère mieux pour le vocaliste qui paraît très maniéré sur "Alive" et "Coming Home".
Sur le plan instrumental, tout est pourtant irréprochable et Ron Thal tire brillament son épingle du jeu, avec des soli impressionnants tout en restant dans la justesse et l'émotion, comme sur le pont de "Signs of the Time". Il reste d'ailleurs le vrai point fort de ce combo en live. Et malgré les difficultés techniques, on sent une vraie cohésion entre les musiciens, notamment entre Ron Thal et Billy Sheehan qui totalisent à eux deux pas moins de vingt cordes ! De même, Soto vient régulièrement chanter sur le micro de Mike Portnoy, ajoutant un peu de dynamique à l'ensemble. Sherinian de son côté semble totalement en retrait scéniquement, à mille lieues de sa réputation de claviériste rock n' roll. Un comble pour le co-fondateur du groupe.
On apprécie de voir que le combo se lance dans l'interprétation de "Labyrinth", l'un des meilleurs titres de Psychotic Symphony. Mais la réaction du public, en pleine torpeur lors du passage instrumental en raison de l'aspect technique et difficile d'accès, n'améliore pas l'impression laissée par le combo. Les festivaliers réagissent bien mieux aux titres catchy et directs que sont "Alive" et "Coming Home", bien qu'il s'agisse des morceaux les moins intéressants du répertoire du groupe. Alors que sur d'autres dates, le groupe a intégré une reprise de Dream Theater, "Lines in the Sand", le temps de jeu alloué aux Américains au Hellfest ne leur en a pas laissé la possibilité, ce qui aurait à coup sûr réveillé l'audience.
Au final, malgré une setlist intéressante, la prestation de Sons of Apollo au Hellfest aura laissé un arrière-goût amer en bouche. Peut-être en attendions-nous trop, mais les mauvaises conditions sonores, alliées à un Jeff Scott Soto qui aura clairement été le maillon faible sur ce concert, n'auront pas aidé à rentrer dans ce set. Sons of Apollo n'est peut être pas tout à fait adapté à un contexte de festival et de plein-air, aussi le quintette aura certainement à coeur de se rattraper lors des dates prévues en salle à l'automne.
Setlist :
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Labyrinthe
Lost in Oblivion
Alive
Coming Home
Photographies : © Nidhal Marzouk 2018
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