Samedi 23 juin 2018 - Warzone - 13h35
Knocked Loose (hardcore punk)
"Knocked Loose peut se retirer le sourire aux lèvres, laissant derrière eux un nuage de poussière témoin de la bataille qu’ils ont orchestrée"
Cagnard au plus haut, traces de marcel et bronzage camionneur un pichet plus ou moins rempli : voilà à quel stade en est le festival et ses participants lorsque Knocked Loose investit la Warzone pour 40 minutes de beatdown ricain jusqu’au bout des griffes. Face au groupe, un public composé de fans acquis à sa cause, et des curieux qui sont aussi là pour ramasser leurs dents. Retour sur une mandale dans les règles.
Autant le dire d’entrée : étant très peu sensible au style délivré par Knocked Loose, l’exercice du report se révèle assez délicat pour moi tant je n’adhère pas à leurs codes musicaux. S’attarder sur le côté déjà-vu voire caricatural de leurs compositions serait donc sombrer dans la facilité. Toutefois, en gardant un œil sur la scène et un œil sur le public, le déroulé des opérations se révèle sous un jour bien différent.
D’un côté, le combo met de toute évidence tout ce qu’il a de cœur à l’ouvrage, prêt à tout donner pour satisfaire les fans venus nombreux. L’humilité des musiciens saute aussi aux yeux, notamment via les quelques mots adressés aux novices du groupe, démontrant que le groupe ne se considère pas en terrain conquis, loin de là. De l’autre côté du troisième mur, le public pourrait néanmoins le laisser penser. La foule est dense et réagit aux moindres invectives de Isaac Hale, entre deux mosh pits et des jets de pistolets à eau incessants.
Si musicalement, la nuance et les variations semblent inexistantes, la communion semble parfaite, et le set ne perd jamais en dynamique malgré l’extinction de la moitié des écrans pendant quelques minutes. Knocked Loose peut se retirer le sourire aux lèvres, laissant derrière eux un nuage de poussière témoin de la bataille qu’ils ont orchestrée - nuage fictif, puisque ce charme inconfortable de la Warzone a disparu avec le pavage de l’avant du pit. KO !
Photos : Nidhal Marzouk
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