Vendredi 22 Juin – Altar – 21h50
Suffocation (death metal)
"Gros son, technique et blast sont de la partie"
Après le très beau concert donné par Sólstafir sur la Temple voisine, changement de registre avec le brutal death de Suffocation. Comme lors de leur dernier passage parisien en co-headline avec Venom Inc., c'est Ricky Myers qui se charge du chant, Frank Mullen (chanteur historique) ayant annoncé avoir quitté le groupe, après de nombreuses années où il boudait déjà les concerts.
D'ailleurs, Suffocation va donner à peu de choses près le même concert qu'en mars dernier à Paris. En effet, la setlist est relativement similaire, mettant l'accent sur les premiers opus, sans oublier ...Of the Dark Light le dernier album du combo. Seul "As Grace Descends", joué à Paris et tiré du très bon Pinnacle of Bedlam, n'est pas interprété à Clisson. Le seul autre changement par rapport à mars dernier, c'est de voir Ricky Myers le crâne rasé.
Pour le reste, gros son, technique et blast sont de la partie, devant un public bien plus nombreux qu'il y a quelques mois au Petit Bain. Les festivaliers ne s'y sont pas trompés, le brutal death de Suffocation donne l'occasion à la fois d'admirer l'un des meilleurs représentants du genre, mais aussi de se défouler lors de joyeux circles pits ou autres pogos.
Sur scène, tout le monde est précis, à l'image d'un Eric Morotti (batterie) plus carré qu'un métronome, ou de Terrance Hobbs qui bouge ses longues dreads dans tous les sens sans mettre une note à côté. Côté fréquences graves, Derek Boyer joue comme à son habitude avec sa basse presque posée au sol. Au micro, si Myers n'est pas Frank Mullen côté charisme, il n'a pourtant que peu de choses à lui envier en terme de puissance vocale.
Côté communication, il est vrai que le combo assure le strict minimum, étant par ailleurs parfaitement concentré sur son interprétation et impossible à prendre en défaut. Hormis quelques "Hellfest, how ya doin'?" balancés par Myers entre les titres, il faudra attendre la fin du set pour que le chanteur soit plus loquace, en présentant "l'un des premiers titres écrits par Suffocation", "Catatonia" (présent sur l'EP Human Waste sorti en 1993 et repris sur Despise the Sun). Les fans de la première heure sont par ailleurs particulièrement gatés car Suffo met l'accent sur son premier opus, Effigy of the Forgotten. Si seul Hobbs est rescapé de cette période, cela ne semble pas déranger les quatre autres musiciens, tous impliqués dans le set.
Avec une petite heure de jeu, Suffocation a montré une fois de plus qu'il était l'un des meilleurs groupe de death metal à tendance brutale et technique. Tout juste pourrait-on reprocher un set très proche de celui donné au printemps dernier, dans un lieu par ailleurs bien moins intimiste. On attend désormais de voir ce qu'il adviendra du combo et si Myers sera officiellement intronisé au chant pour les prochaines sorties studios.
Setlist Suffocation :
Thrones of Blood
Funeral Inception
Clarity Through Deprivation
Pierced from Within
Effigy of the Forgotten
Return to the Abyss
Entrails of You
Jesus Wept
Liege of Inveracity
Catatonia
Infecting the Crypts
Photographies : © Julie Warnier – Draksmoon 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
