Pour son unique passage français hors festival, Parkway Drive pose ses bagages au Radiant-Bellevue et si la configuration de la salle ne leur permet pas d'utiliser tout leur matériel de scène, les australiens vont tout de même mettre une sacrée gifle à une salle pleine à craquer de fans, l'un des grands moments de cette année 2018 à n'en pas douter. Pour cette date glissée entre plusieurs festivals, le plateau s'est agrémenté de Thy Art Is Murder, Emmure et Miss May I pour un résultat plutôt mitigé.
Miss May I
Le combo américain entre en scène pour commencer à chauffer la salle, malheureusement le son restera à côté de la plaque tout le long de leur set, rendant les morceaux très difficilement identifiables et donc sans réelle possibilité de s’investir dans la musique de Miss May I. Le groupe est très à l’aise sur scène et on sent une vraie volonté d’en découdre avec le public lyonnais qu’il avait déjà rencontré plus tôt dans l’année au Warmaudio. Une bonne entrée en matière qui aurait gagné à avoir un bien meilleur son.
Emmure
Le désormais projet solo de Frankie Palmeri était déjà passé à Lyon en fin d’année dernière à l’occasion du Never Say Die Tour pour un concert assez oubliable. Il en sera de même ce soir, réduisant le contact avec le public au strict minimum en laissant le beatdown parler. Un set froid, sans réelle âme ni cohésion entre les musiciens, les morceaux interprétés sont très répétitifs et on finit par très vite s’ennuyer pourtant sur un set assez court ! Dommage, en espérant qu’un jour Emmure remonte la pente.
Thy Art Is Murder
Le deathcore australien de Thy Art Is Murder résonne à nouveau en ouverture de Parkway Drive, comme un rappel à la date du Transbordeur 2 ans plus tôt, où ils étaient accompagnés également d’Architects ! Le public est venu en nombre pour le combo de CJ McMahon et bien leur en a fait, c’est un set d’une violence et d’une efficacité rare qui fera trembler le Radiant Bellevue plein à ras-bord, le son est de très bonne facture et le chaos dans le pit est déjà bien présent. La reprise de "Du Hast" de Rammstein fait toujours un gros effet sur le public et c’est un plaisir de voir le charisme de CJ irradier la salle. Un très bon moment qui se confirmera encore au Download Festival deux semaines plus tard.
Parkway Drive
Pour son seul passage en salle française de l’année au milieu de sa tournée d’été, les australiens ont choisi pour notre plus grand plaisir Lyon ! Si on peut se demander pourquoi le choix du Radiant Bellevue et non du Transbordeur, on est tout de même très heureux de les accueillir dans cette très belle salle malgré l’absence de leur pyrotechnie habituelle et surtout de la batterie tournante. En promotion de Reverence, Parkway Drive va littéralement annihiler le public lyonnais. Un concert de haute voltige où même les morceaux plus downtempo comme "Cemetery Bloom" ne lâcheront jamais le public. En mettant à l’honneur le nouvel album, on constate que le virage amorcé par Ire va parfaitement au groupe avec des titres résolument taillés pour le live, en témoigne l’entrée sur l’enchainement "Wishing Wells" et "Prey", mettant directement le feu à la salle avec un groupe aux anges d’être là.
Le public est déchainé et hurle chaque parole. "Carrion", seul rescapé de Horizons qui fête ses 10 ans cette année, crée le vrai déferlement de violence de la soirée, quant à la fermeture du concert sur les deux tubes de Ire "Crushed" et "Bottom Feeder", Parkway Drive a décidément choisi de faire les choses bien et de détruire physiquement et vocalement son public. Une heure de concert hors du temps, les australiens se sont à nouveau confirmés comme les saints-patrons du metalcore australien, on voudrait les revoir encore et encore !
Photographies : © Lukas Guidet 2018
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