Vendredi 21 juin – Temple – 16h45
Diamond Head
"Diamond Head retrouve le succès qu'il aurait toujours dû avoir"
Quel étrange choix de la part de l'organisation d'avoir programmé Diamond Head sous la Temple. Mais on ne va pas se mentir, si une Mainstage aurait été à la hauteur du talent du groupe et de sa longévité, la Temple offre beaucoup plus de proximité et va permettre aux festivaliers de passer un excellent moment de heavy metal, au son de son dernier album, The Coffin Train. Embarquons donc dans le train de la mort !
En guise d'introduction, c'est le thème de "Mars" de Gustav Holts qui retentit, pendant que les musiciens prennent place peu à peu. Et à peine celui-ci terminé, Brian Tatler et ses compères se déchaînent sur le classique "Borrowed Times", une excellente mise en bouche. Certes, il semble qu'une bonne partie du public connaisse Diamond Head seulement grâce à "Am I Evil?" (les mouvements de foule lorsque le groupe jouera ce titre en conclusion le confirmeront), pourtant l'ambiance est déjà là dans les premiers rangs.
Il faut dire que le charismatique Brian Tatler (guitare), tout sourire pendant le set, ne s'économise pas et semble réellement heureux de cette première date au Hellfest pour Diamond Head. De son côté, Rasmus Bom Andersen est un monstre vocal, atteignant sans difficulté des notes particulièrement aigües avec un timbre de voix très personnel. Le chanteur, qui nous impressionne déjà sur album, est bluffant sur les planches, faisant par ailleurs largement oublier le chanteur historique du groupe, Sean Harris. Karl Wilcox (batterie), bien qu'en arrière-plan derrière son kit, s'amuse régulièrement à boire de l'eau et à la cracher en l'air tel un geyser en marquant les temps forts à la grosse caisse.
Les autres musiciens sont de leur côté beaucoup plus discrets, mais leur présence est nécessaire pour sculpter le son de Diamond Head. C'est notamment le cas du bassiste Dean Ashton, récemment intronisé dans la formation, qui apporte un groove monumental aux riffs du groupe, notamment sur les titres les plus récents tels que "Bones" ou "The Messenger".
A ce sujet, les titres extraits des deux derniers opus du groupe n'ont pas à rougir face aux classiques de la formation, comme ce "Belly of the Beast" up-tempo qui donne sacrément envie de bouger ou "Death By Design" et son intro à la Maiden. Brian Tatler prouve s'il en était besoin quel formidable guitariste il est, et à quel point Diamond Head a été sous-estimé tout au long de sa carrière.
Rasmus fait le show, exhortant le public à chanter " Hellfest " en lieu et place de "Helpless" sur le refrain de ce dernier. Mais c'est bien "Am I Evil?" que l'audience semble attendre. Ce titre popularisé par Metallica donne l'occasion aux festivaliers de se déchaîner en scandant les "Yes I Am!" du refrain.
En cinquante minutes, il est certain que Diamond Head a glané de nouveaux fans qui ne connaissaient que ce dernier titre auparavant. Avec une prestation énergique, une grande proximité avec le public et un bonheur non dissimulé, Diamond Head retrouve le succès qu'il aurait toujours dû avoir et démarre la seconde moitié de sa carrière sur les chapeaux de roue.
Photos : © Valentin Laurent (Hysteria) 2019
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe