Samedi 22 Juin – Temple – 20h45
Jo Quail
"Une belle découverte tout en douceur et en subtilité"
Suite à l'annulation de Myrkur pour cause de grossesse, c'est Jo Quail, artiste méconnue de la plupart du public qui assure le remplacement sous la Temple. Pourtant, on reste dans un environnement musical relativement similaire, puisque Joe Quail fait partie des musiciens qui accompagnent Amalie Bruun, tête pensante de Myrkur, en tournée.
Jo Quail s'avance sur scène et s'empare de son violoncelle électrique. Il n'y aura pas d'artifice pour ce set, seulement la musicienne, son instrument et un rayon de lumière bleu (un percussionniste la rejoindra toutefois en fin de concert). Dans ce contexte fort épuré, il n'est pas facile d'adhérer immédiatement à l'univers de la Britannique.
Pourtant petit à petit, celle-ci créé des œuvres à base de boucles qui se complexifient au fur et à mesure que l'œuvre se développe et deviennent peu à peu enivrantes. La musicienne parvient rapidement à proposer des thèmes épiques, parfois dissonants et ambiants qui se rattachent à la musique savante contemporaine. Peu de chose à voir avec Myrkur finalement si ce n'est ce désir d'un art épuré et qui touche directement l'auditeur.
Entre les titres, Jo Quail s'excuse presque de ce set improvisé au pied levé, avec un gros capital sympathie et une timidité touchante face aux festivaliers qui sont restés pour découvrir son travail. Pourtant, rares sont les artistes capables d'une telle prouesse, à savoir séduire sans répéter, sans artifice et sans jouer un seul riff. La violoncelliste confie d'ailleurs avant d'entamer l'un de ses titres que celui-ci n'a été joué qu'une seule fois auparavant. Face à tant de dévotion, on regrettera les réflexions sexistes totalement déplacées de certaines barriques avinées qui confondent festival metal et fête de la saucisse à Hambourg.
Malgré cela, Jo Quail a beaucoup de mérite d'assurer ce set et bénéficie d'un son cristallin qui met en valeur sa musique. Une belle découverte tout en douceur et en subtilité, ce qui est relativement rare sous la Temple, il faut bien l'avouer.
Photographies : © Valentin Laurent (Hysteria) 2019
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