Slash au Hellfest 2019

 Dimanche 23 juin – Mainstage 1 – 21h50

Slash feat. Myles Kennedy and the Conspirators

"Un set millimétré qui manque de spontanéité"

Alors que le soleil se couche tranquillement en cette dernière journée du Hellfest 2019, le public est massivement présent devant les Mainstages. Est-ce dû au concert imminent de Slash ou bien les festivaliers sont-ils d'ores et déjà en place pour Slayer et Tool qui vont lui succéder ? Nous n'avons pas la réponse, mais lorsqu'à 21h50 pétantes résonnent les premières notes de "The Call of the Wild", la fosse est clairement compacte.

Il faut dire également que Slash, Myles Kennedy et les Conspirators nous avaient fait une belle impression quatre ans plus tôt à Clisson et qu'il est appréciable de voir que le guitariste au chapeau haut-de-forme poursuit avec beaucoup de régularité sa carrière solo même depuis son retour chez les Guns N' Roses.

Pourtant, si les premiers rangs sont tout de suite dans l'ambiance, on ne peut s'empêcher de remarquer que tout est millimétré et manque de spontanéité. Depuis les allers-retours incessants de Slash le long de la scène, ses poses de guitar hero sur la petite estrade située au-devant des fans, ou encore les interventions téléphonées de Myles Kennedy, l'ensemble manque d'imprévu.

Certes, le vocaliste d'Alter Bridge chante remarquablement bien, mais manque d'un certain charisme pour tenir cette grande scène et le public qui lui fait face. Le problème vient aussi en partie de la setlist mal construite. Si l'on excepte "Back From Cali", tous les tubes des Conspirators ou du reste de la carrière de Slash sont relégués en fin de set, qui concentre "Doctor Alibi", "Nightrain" (Guns N' Roses), "Anastasia" ou "World on Fire". Cet enchaînement de tubes est certes sympathique à entendre, mais on aurait aimé qu'ils soient mieux répartis dans le set pour maintenir l'intensité tout du long.

"Nightrain" reste d'ailleurs le seul titre sur lequel la foule semble se lâcher et chante en chœur avec Myles. Un "Sweet Child O' Mine" ou "Paradise City" aurait certainement pu décupler cet effet, mais on ne peut reprocher à Saul Hudson de vouloir mettre avant tout sa carrière solo en avant.

Lorsque "Doctor Alibi" retentit, c'est également le moyen de rendre un hommage appuyé à Lemmy mais malgré tout le respect que l'on peut porter à Todd Kerns, bassiste du groupe, celui-ci n'a ni la voix ni la prestance du défunt leader de Motörhead (qui rappelons-le, chantait ce titre sur le premier opus solo de Slash).

Certes, le son est bon, les lumières ont un rendu visuel superbe et Slash reste un monstre sacré du rock. Mais on ne peut s'empêcher de regarder sa montre durant ce set, en espérant que Slayer vienne rapidement réveiller les esprits et mettre un grand coup de pied dans la fourmilière.

Setlist
The Call of the Wild
Halo
Standing in the Sun
Back From Cali
My Antidote
Serve you Right
Boulevard of Broken Hearts
Mind Your Manners
Driving Rain
Doctor Alibi
You're a Lie
Nightrain (Guns N' Roses cover)
Anastasia
World on Fire

Photographies : © Lukas Guidet 2019
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe



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