Vendredi 21 juin - Temple - 11h05
Khaos Dei
Khaos Dei ouvre magistralement la scène Temple
On est vendredi matin, le ciel est couvert et un vent frais amène un temps inhabituellement doux sur le site du Hellfest. Le festival est encore peu densément peuplé et la tente de la scène Temple s'apprête à accueillir sa première formation de ce millésime 2019, Khaos Dei, groupe de black venu du Sud-Ouest. Les musiciens se tiennent prêts à lâcher leurs chevaux de bataille et déclencher les foudres de la guerre sur la petite foule déjà présente.
Des lumières balaient la scène avant l'arrivée des quatre membres du groupe, prêts à en découdre avec les plus matinaux et courageux des festivaliers. Premier concert devant la scène Temple, Khaos Dei se trouve assez logiquement devant une foule clairsemée, et ce même si la performance de Freitot qui vient de se terminer dans la tente Altar voisine avait déjà commencé à attirer un peu de monde. L’heure est matinale et la météo particulièrement clémente, poussant le plus gros des gens déjà sur le site à rester hors des tentes. Mais pour les blackeux venus investir la scène, peu importe : le set basé sur le second et dernier album Opus II, Catechism est bien destiné à emporter le public.
Les rythmiques sont efficaces, lourdes et parfois même martiales (notamment pendant les phases guerrières de leurs titres), base parfaite pour accompagner ces riffs à la fois si énervés et mélancoliques, si puissants et mélodiques : des riffs en somme dans le plus pur style black. Ça joue bien, l’exécution est vraiment propre, notamment sur ces breaks de qualité qui parsèment les morceaux les plus longs ("Ou vous tomberez"/"À l’enfant du diable"). Patrick “Nacht” et Fabrice “Kha-Lash” se font bien plaisir sur scène en prenant de temps en temps la pose : on peut dire que Khaos Dei ouvre magistralement la scène Temple !
Le mix est globalement bon, chaque instrument est bien présent et discernable dans l’ensemble sonore entre les beats de grosse caisse, les accords de guitare et les hurlements de Nacht. L’ambiance torturée et martiale chère au groupe est là et palpable, mais on regrettera tout de même un réglage vocal pas complètement nickel, rendant les textes (en français, s’il vous-plaît) plus difficilement intelligibles qu’en studio. C’est dommage car même si l’ambiance guerrière et sombre reste bien présente, on perd inévitablement en gravité et en intensité sur une partie des titres, alors même que les textes sont justement riches, poétiques et bien écrits.
En tant que set d’ouverture de la Temple, Khaos Dei a su proposer un concert très appréciable. La foule est restée peu nombreuse jusqu’à la fin de la demi-heure de set, mais les fidèles ont pu apprécier la performance du groupe et se laisser envoûter par leurs clameurs guerrières et leurs complaintes. On a hâte de retrouver Khaos Dei pour ses prochains travaux.
Photographies : © Valentin Laurent (Hysteria) 2019
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