Dimanche 23 juin - Warzone - 15h05
Morning Again
Retour de Morning Again et son hardcore politique sur la Warzone
Quel cagnard ! Le soleil cogne sans retenue dimanche après-midi, et comme c’est bien souvent le cas à la Warzone, l’ombre est une denrée très rare et particulièrement convoitée. Encore plus quand le groupe qui est programmé est Morning Again, dont le dernier passage en France date de plus d’une vingtaine d’année. Certains festivaliers n’étaient même pas nés, rendez-vous compte ! Fidèle à ses positions politiques engagées et intransigeantes, la formation s’est reformée suite à l’élection de Donald Trump, avec un nouvel EP à la clé.
John, Kevin et Gerado sont toujours aux commandes du combo, accompagnés par Stephen Looker en seconde guitare et Josh Williams à la batterie. Pas trop de mouvements récents de line-up, les deux derniers membres évoluant déjà dans le groupe depuis presque dix ans : on peut donc s’attendre à une formation efficace et qui va droit au but sans perdre de temps. Dans le mille ! Dès le premier titre c’est ambiance gros défouloir sur scène et dans la foule, ça mosh dans tous les sens, pendant que Kevin et son t-shirt Beastie Boys vocifère ses paroles vegan. Le tout sous un soleil de plomb et une chaleur assommante, ce que le groupe ne va pas tarder à déplorer en demandant à plusieurs reprises que l’on arrose la foule.
Le problème quand il fait chaud comme ça sur la Warzone, où les zones d’ombre sont trop rares, c’est que l’on ne tient pas bien longtemps au milieu de la fosse, mosh pit ou pas. Fatalement, la foule reste peu dense et massivement concentrée en hauteur près de la zone restauration, sacrifiant un peu d’ambiance et surtout de son pour rester relativement au frais. Heureusement, les pompiers sortent rapidement la lance à incendie, offrant à la foule des rafraîchissements vraiment bienvenus pendant le set. Les lances seront réinvoquées à quelques reprises sur le côté gauche de la Warzone, et ce quasiment jusqu'à la fin du set. Sans elles, le public aurait eu du mal à rester profiter du metalcore de qualité de la formation floridienne.
Morning Again sert un débit d’énergie maîtrisé, avec des breaks bien ficelés et gérant bien l’intensité, qui anticipent et préparent des changements de rythmique travaillés. On apprécie la variété de celles-ci, souvent acérées et rapides façon metalcore mais parfois également très dansantes, à la limite de puiser dans les influences orientales. Il y a largement de quoi trouver son compte, même en étant réfractaire aux vocaux, qui restent eux toujours bien énervés (à l'image des textes). Mention spéciale à “God Framed Me”, brûlot anti-conservatisme religieux et ses “Trash Your Cross !” scandés en boucle. Morning Again pioche sans surprise dans son dernier EP, Survival Instinct, mais s’autorise aussi une reprise de Sepultura largement validée par le public, “Refuse/Resist”. Retour réussi pour le groupe, qui a assuré un set remarquablement énergique malgré les conditions météorologiques difficiles.
Photographies : © Julie Warnier / Draksmoon 2019
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