Samedi 22 juin, Mainstage 2, 15h55
Böhse Onkelz
Honnête, solide, mais sans surprise
Ce samedi après-midi est relativement calme sur les Mainstages, la programmation privilégiant les groupes relativement grand public de heavy FM et de hard rock. Mais qui dit grand public ne dit pas nécessairement superstard. La preuve avec Böhse Onkelz, groupe parfaitement inconnu en France, qui a pourtant bientôt trente ans de carrière outre-Rhin.
Sans que ce soit la cohue, il y a pas mal de monde vu l’horaire pour le quatuor allemand. Celui-ci, originaire du milieu punk à ses débuts, joue cet après-midi un hard rock qui s’apparente plus à du rock un peu heavy. C’est sympathique, énergique (sans pour autant atteindre la folie furieuse que peuvent connaitre les punks), mais c’est extrêmement soft comparé à ce que le festival offre à côté. On note un ou deux morceaux plus énervés, mais globalement, cela reste un peu gentillet.
Créé en 1980, avec près de trente ans de carrière – oui, il s’est séparé dix ans avant de se reformer en 2014 – le groupe n’a que trois quarts d’heure pour tenter de montrer l'étendue de sa discographie au public de Clisson. Ce sera donc un album, une chanson, la formation réussissant ainsi à mettre en avant onze de ses 18 albums studios.
Le public n’est pas en délire mais il a l’air d’apprécier et réserve un bon accueil aux quatre Allemands. Lesquels ont l’air ravis d’être là et impressionnés par le Hellfest. « C’est notre première fois en France, explique le chanteur et bassiste Stephan Weidner. Quarante ans sur les routes et c’est notre putain de première fois. Alors merci. » Il félicite également le festival pour son « excellent travail ».
Plutôt communicatif, il explique le sens de plusieurs chansons, ce qui est une heureuse initiative pour tous ceux qui n’ont pas pris allemand en LV1 ou LV2. Si l’une d’elles « a été écrites un des ces jours où la nuit est trop longue, et où il y a trop d’alcool, de coke et de filles », d’autres se veulent plus sérieuses. Le groupe joue ainsi une de ses chansons qui avait fait beaucoup parler Outre-Rhin, « Keine Amnestie für MTV » (« Pas d’amnistie pour MTV » ), une attaque en règle de la chaine musicale américaine avec qui le groupe a eu des relations mouvementées, notamment quand MTV avait remis en avant des accusations toujours démenties d’appartenance à l’extrême droite vieilles de quinze ans. Pour le coup, la chanson est plus énervée que le reste du set, et on y sent bien les relents punks.
La suivante, « Fahrt zur Hölle » (« Allez au diable »), est, elle « dédiée à la presse allemande », et toujours dans cette veine plus agressive, avec en prime un petit solo de guitare, et un pogo qui se lance en milieu de fosse. Les quelques soli qui parsèment le concert sont d’ailleurs efficaces et de bonne facture.
La fin approche, le chanteur évoque à nouveau leur émotion d’être là, assurant que « c’est un honneur » et que le concert a été « incroyable », avant de lancer un ultime morceau assez puissant, « Danke für Nichts ». Incroyable, nous n’irons pas jusque-là, le concert ne restera pas dans les moments les plus mémorables de cette édition, mais c’était un moment agréable entre deux shows plus violents, et bien que sans surprise, la prestation de Böhse Onkelz aura été tout à fait honnête et solide.
Setlist
Lack und Leder
Gehasst, Verdammt, Vergöttert
Keine ist wie du
Play Video
Ich bin in Dir
Das ist mein Leben
Leere Worte
Keine Amnestie für MTV
Fahrt zur Hölle
Dunkler Ort
Der nette Mann
Danke für Nichts
Photos : Régis Peylet. Reproduction interdite sans autorisation du photographe
