*Un an quasi jour pour jour après Gamma Ray/Freedom Call/Secret Sphere au Trabendo, retrouvez les tribulations de Tib et Ju de Melon à l'Elysée Montmartre. Au menu : Rhapsody of Fire ! Pour un retour de feu...*
Ju : 9 ans. Cela faisait 9 ans que Rhapsody n'était plus passé en France. 9 longues années durant lesquelles le groupe a connu moultes péripéties légalo-judiciaires, récupérant au passage ce fameux "Of Fire" tant décrié. Changement de nom, de label, 2 albums poussifs, 4 ans de silence et un retour remarqué l'an passé avec The Frozen Tears of Angels chez Nuclear Blast.
Un come back fracassant qui ne pouvait s'accompagner que d'une large tournée européenne dont quelques shows en France. Et environ une semaine après s'être produit à Lyon, Rhapsody of Fire revient donc enflammer la scène parisienne de l'Elysée Montmartre devant une foule en délire.
Tib et moi-même faisons donc partie du large public "sold out" présent ce soir-là, et c'est devant à la barrière (c'est pratique de pouvoir rentrer avant en fait *siffle*) que nous allons vivre une soirée pour le moins inoubliable. Avec, avant cela, deux groupes en apéritif, ayant la lourde tâche de faire patienter un public n'attendant qu'une seule chose : la prestation de nos légendaires italiens fers de lance du power metal symphonique.
Tib : En ce froid mardi 15 février, rendez-vous est donné aux fidèles parmi les fidèles pour un show qui doit défier tous ceux que l’on a pu voir jusqu’à maintenant ! Près de neuf ans sans concert en France, le grand retour des italiens de Rhapsody of Fire se doit d’être impeccable, puissant et magique ! Après Lyon, c’est au tour des parisiens d’avoir la chance de voir leurs idoles si longtemps absentes des scènes pour des causes que je ne citerais pas ici.
Le foule s’amasse vite devant l’Elysée Montmartre, d’ailleurs cela a été annoncé, le show de ce soir est sold out, une confiance des fans qui rappelle que le groupe de ce soir n’est pas un groupe lembda : c’est RHAPSODY. Tout le monde sur place a un souvenir ému de son premier CD, ou de la première fois qu’il a entendu "Land of Immortals" ou "Emerald Sword", le cultissime morceau du quintet italien.
Bref, suite à un petit arrangement de notre très cher Ju, il s’avère que l’on peut entrer une demi-heure avant la foule. Du coup, premières photos, prise du pouls de Fabio (un poil rapide), passage au merchandising (coucou à Mina de The Rain I Bleed) et installation aux premières loges.
Ouverture des portes à 18h30, pour un début de show à 19h (c’est réglé comme un coucou suisse tout ça !). A voir le remplissage rapide, aucun doute que ce sera salle comble, comme prévu.
Ju : Vexillum, kézako ? J'avoue que moi-même, soit disant spécialiste de heavy power speed, je ne connaissais pas cette jeune formation qui vient tout juste de sortir son premier album (The Wandering Notes, en janvier dernier). Ma foi, pour un début, c'est plutôt convaincant.
Le temps de 6 chansons bien ficelés accompagnées d'une présence scénique bien huilée, le jeune combo transalpin nous fait voyager entre Iron Maiden (l'intro du morceau "The Traveller" rappelant clairement "The Trooper", tout comme ce jeu basse très Steve Harris), Helloween voire Edguy. Leur grand tube "Avalon" finissant d'ailleurs avec de faux airs à la "Land of the Miracle".
Nous sommes tout de même conquis par l'énergie positive de ces écoss... euh italiens en kilt. Ils sont heureux d'être là, nous aussi remarque, donc tout va bien. Il ne nous reste plus qu'à les découvrir sur album afin de vérifier si les morceaux sus-nommés ou autres "The Blood and the Craven" tiennent leur promesse en studio.
Tib : Le noir se fait, début du concert de Vexillum, un groupe italien inconnu qui sera une bonne surprise en fin de compte. Ils nous servent un happy power metal frais, quelques notes de folk par ci par là, un chanteur à la voix juste qui colle aux morceaux.
Petite précision, ils seront tous habillés en kilt écossais : « Oh my God, Scottish Ttalians !!! », mais impossible de savoir s’ils l’ont porté à l’écossaise jusqu’au bout.
Les titres joués par le groupe alternent speed et quelques mid tempo, la plus représentative étant "Avalon", superbe. Et après six titres, c’est déjà au tour de Visions of Atlantis de faire son show.
Tib : Soyons honnêtes, je n’attendais pas vraiment ce groupe, et j’ai même préféré les jeunes de Vexillum. Néanmoins la chanteuse, Maxi, a une très jolie voix (à défaut d’une jolie garde-robe), et tiendra la dragée haute à son compère masculin, plus... rentre dedans disons ! Le groupe jouera notamment quatre titres de son futur album Delta (à paraître fin février 2011 chez Napalm Records et dont Alexis alias Sanguine_Sky nous reparlera).
Je laisse le soin à Ju de compléter cette seconde première partie de la soirée.
Ju : Mais je t'en prie Tib (*lâcheur va* lol) ! N'étant pas le spécialiste numéro un du groupe (dommage qu'Alexis ne fusse point là), je ne m'épancherai que peu sur la musique du combo. Des compositions ma foi fort sympathiques, accrocheuses, avec des musiciens bien en place mais rien non plus de bien transcendant. En fait, cette partie de la soirée s'est quelque peu transformée dans mon esprit en Nuit des Sosies, jugez-en plutôt...
*moment de folie* Maxi Nil, ravissante chanteuse au demeurant (sauf pour la robe), ressemble en effet a s'y méprendre à Sharon den Adel (Within Temptation), son collègue chanteur masculin a des faux airs d'un Timo Tolkki aux cheveux plus courts et plus clairs, le bassiste est le sosie quasi parfait de Kyle Gas (Tenacious D) avec sa perruque, le guitariste peut être imaginé en Roy Khan (Kamelot) avec la mèche émo, le batteur a un look à la Tony Parker et le claviériste un fort côté Nicolas Canteloup. What the fuck? Oui, je sais, ce paragraphe est totalement useless.
Plus sérieusement, une prestation très pro de nos amis autrichiens avec une belle performance vocale de Maxi. Mario Plank, chant masculin, ayant eu plus de mal à convaincre (timbre de voix parfois agaçant malgré une bonne énergie scénique), nous ressortons avec un avis mitigé que beaucoup partageront d'ailleurs : le groupe ayant clairement moins séduit que nos jeunes italiens précédemment observé.
Citons tout de même quelques chansons interprétées par le groupe, quelques unes du nouvel opus d'ailleurs avec la plutôt efficace "Delta" pour débuter et le très bon "Memento" en conclusion - assez épique avec ses choeurs en latin. Parmi les belles réussites du set, citons donc la belle ballade "The Poem", assez prenante et offrant un duo de chant bien sympathique dans une intimité enfin retrouvée. 9 morceaux pour 45 minutes, Visions of Atlantis aura rempli son contrat, mais forcément nous ne pouvions en attendre plus ni mieux...
Tib : Avec un petit quart d’heure de retard, le noir total se fait enfin ! Hurlements et premières notes de l'intro "Dar-Kunor" vont permettre au groupe d’introduire sa musique en douceur. Et c’est parti avec "Triumph or Agony", premier titre d'une longue série pour ce soir : d'emblée la foule se montre ultra réceptive et les musiciens ont tous le sourire. Pour ça ils sont heureux c’est sûr, depuis le temps qu’on les attend !
Difficile de citer un titre à part entière, sachant que la set-list ce soir sera quasi parfaite, un vrai condensé d’efficacité Rhapsodienne : de l’énervé "Knightrider of Doom" au profond "Lamento Eroico", du mythique "Land of Immortals" au récent (mais excellent) "Reign of Terror", toute la discographie est passée en revue ! Quel plaisir de voir en live "Holy Thunderforce", "Dawn of Victory" et surtout "Emerald Sword" en final.
J’en viendrais plutôt directement à la prestation scénique de messieux Turilli, Lione et consorts ! Fabio est tout simplement au top de sa forme ; sa voix puissante, juste de bout en bout, aura su toucher chacune des personnes présentes ce soir-là ! Tantôt profonde et grave sur "Lamento Eroico" (sublime), tantôt crié et forcé sur "Reign of Terror" (quelle puissance).
Les autres membres ne sont pas en reste, de brillantes démonstrations pour les gratteux, Luca Turilli en tête, suivi de près par Dominique Leurquin. Notre autre français Patrice Guers nous gratifiera même d’un très bon solo de basse ! Alex Holzwarth nous fera la démonstration de toute son expérience à la batterie tout le long du show, les tambours ont tremblé sous ses coups pour donner toute la puissance des titres de Rhapsody en live ! Alex Staropoli, plus discret, ne démérite cependant en rien.
Et lorsqu'on arrive déjà à "Emerald Sword", c’est un show qui se conclut de la plus belle des manières, mais trop court (toujours). Que dire alors pour conclure ? Que cela aura été un concert d’une qualité exceptionnelle : des samples utilisés à bon escient, un décor sobre mais une bonne humeur communicative, sans oublier une set list on ne peut plus représentative, quoi de plus pour un fan comme votre serviteur ?
Ju : Magique. Epique. Unique. Et aucun hic. Si nous devions résumer cette féérie de concert, je pense que ces mots se suffiraient à eux-même. "Mighty Warriors from Paris and all over France", vous avez été témoins d'une prestation à couper le souffle. Ni plus ni moins. Et ce du début à la fin...
Alors oui, à cause d'un léger retard, "Eternal Glory" ne sera pas de la partie. Alors certes, certains viendront regretter l'absence de quelques morceaux dans la setlist, mais il aurait fallu un show de 4h pour contenter tout le monde. Cependant, en 1h40 environ, l'essentiel aura été dit. Et en beauté. L'un de ses premiers canons : Fabio Lione, absolument impérial aussi bien vocalement que scéniquement. Emouvant à en pleurer sur "Lamento Eroico" voire même sur "Guardiani del Destino", le frontman fait passer sa langue maternelle avec une fibre sensorielle hors du commmun. A l'aise de rage sur "Reign of Terror" (chant black maîtrisé, rien à redire) ou sur les passages bien directs d'un "The March of the Swordmaster". Totalement inaltérable sur les nombreuses envolées épiques bien connues du groupe où à aucun moment une fausse note ne sera constaté. En communion avec son public, Fabio nous a fait une véritable démonstration de chant, tout en essayant même de nous faire participer... mais que sommes-nous comparés à lui ?
Niveau zicos, Rhapsody of Fire semble n'avoir rien à envier à personne. Luca Turilli nous a impressionné, lui que l'on disait parfois brouillon en live nous a rendu ce mardi une copie très propre, avec un quasi sans faute si ce n'est le début d'un solo un peu rippé sur le pourtant très réussi (comme le reste) "Dawn of Victory". Cependant, son compère Dominique Leurquin a totalement rempli son rôle, doublant parfaitement les parties du maître et soutenant une rythmique à la fois puissante et précise : une vraie fierté française... tout comme Patrice Guers, un tueur de bassiste aux doigts de fer et au toucher exemplaire, un jeu souvent basé sur une certaine agressivité qu'il communique volontiers avec les fans. Lui aussi peu ou pas d'erreur, c'est ce qu'on appelle un métronome. Quant aux Alex, deux styles différents mais une discrétion efficace. Même si Holzwarth nous a gratifié d'un bon solo batterie tandis que Staropoli est resté plus en retrait, totalement habité par ses notes de clavier...
Quel bain de jouvence que ce concert pour les fins connaisseurs du combo... quel son également, mes aïeux ! Ah on peut dire que l'ingé du son a fait du grand travail, produisant un son très metal et totalement sans consession. Que de moments de bravoure également, entre les refrains criés par la foule ou ces passages musicaux de folie... le solo de "On the Way to Ainor" restera pour sûr l'un des grands moments technique de la soirée, étant réalisé avec maestria du début à la fin par le duo Luca/Dom. Dommage qu'il n'en soit pas allé de même sur "Unholy Warcry" (on aurait aussi aimé - ou pas - Christopher Lee sur scène mais bon ceci aurait été surprenant)...
Un seul mot : merci. Je crois que tout est dit là...
Setlist :
1. Dar-Kunor
2. Triumph or Agony
3. Knightrider of Doom
4. The Village of Dwarves
5. Unholy Warcry
6. Guardiani Del Destino
7. Land of Immortals
8. On The Way To Ainor
9. Tharos' Holy Rage (Holzy's Drums Solo)
10. Dawn of Victory
11. Lamento Eroico
12. Holy Thunderforce
13. Dark Prophecy (Patrice's Bass Solo)
14. Sea of Fate
15. The March of the Swordmaster
16. Reign of Terror
17. Emerald Sword
Tib : Après le concert, la soirée se termine par une séance photos en backstage avec les membres du groupe. Petite discussion avec Luca Turilli, liner devant la caméra improvisée de Ju et retrouvailles avec deux des membres d'Asylum Pyre sans oublier Olivier d'Ariès de T.A.N.K.. Une soirée inoubliable, j’aimerais y être encore et je pense ne pas être le seul !
Ju : Bah non, tu n'es pas le seul, je confirme et re-confirme. A souligner la grande gentillesse du groupe qui nous a accueilli quelques instants dans sa loge, un grand merci à Nadia (alias Mme Turilli) et Roger au passage. Luca nous y parle d'ailleurs avec franchise et nous annonce que, au-delà du prochain Rhapsody of Fire déjà prévu, il allait se concentrer un temps sur son ou ses projets solo... quant à Rhapsody in Black, le projet semble malheureusement avoir été remis dans les tiroirs (dommage). Bref, à partir de cet instant, plus rien ne peut nous arriver et on n'a plus qu'à attendre une chose : la prochaine fois. En espérant qu'elle vienne plus rapidement car 9 ans c'est long, terriblement long...
Un grand merci à Nidhal / Yog Photography pour les photos