Motocultor 2011 – Vendredi 19 Août 2011 - Theix (56) – BZH – FRANCE
Ah le Motocultor ! Sa région, son ambiance inégalable, ses découvertes de groupes hors normes et inclassable avec son affiche toujours aussi éclectique nous faisant passer du Black Metal de Marduk aux groupes Punks comme les Buzzcocks en passant par le Rap parodique et provocateur de MC Circulaire sans oublier les ménestrels et troubadours de Naheulband ou les Hardcoreux de Hatebreed.
Pour moi le Motocultor, c’est notre Metalcamp à nous. On est là pour la musique bien sûr mais aussi pour passer un bon moment dans une région sublime. On n’est pas stressé à enchaîner 3 à 4 scènes à la fois dès les premières heures du matin, et subir le choix Cornélien d’aller voir tel ou tel groupe. Ici les concerts se suivent à la queue leu leu…On peut visiter le pays autour de Vannes, la ville fortifiée, ses plages perdues au fin fond des presqu’îles toutes plus belles les unes que les autres. Prendre son temps en terrasse autour d’une bière à l’apéritif, pour rejoindre le site vers les 14h00 sans avoir rien raté et être accueilli par des bénévoles tous plus gentils et professionnels les uns que les autres.
Chaque jour, c’est à peu près 1000 personnes qui se retrouvent dans une ambiance de fête de village métallisé. Vous ne pouvez pas y perdre vos amis, au contraire, vous ne pouvez que vous en faire encore plus. Le Motocultor devrait être sponsorisé par Facebook !!
MALKAVIAN
J’arrive pour Malkavian qui viennent de Nantes et qui remplacent Ataraxie à 15h30. Il fait chaud, très chaud. Je crois même que je n’ai pas eu aussi chaud depuis des mois… Remplaçants de dernière minute, ils arriveront à nous motiver en nous délivrant leur trash/death. Une excellente prestation qui nous permet de rentrer dans l’ambiance du Festival.
Cette année la petite scène (Supositor Stage) se trouve à côté de la scène principale. Cette dernière, la Dave Mustage, est celle de la Hellfest 2007, appelée Gibson Stage à l’époque sur laquelle ont foulé les pieds des groupes comme Korpiklaani (au Motocultor l’année dernière), Behemoth, Walls of Jericho, Napalm Death ou encore les magnifiques Neurosis !!
Le merchandising est en face des scènes et le bar et le restaurant sur le côté. On est à 4 kilomètres du centre de Theix en plein champs, au milieu de petits bois.
Les pirates de Swashbuckle ont eu une panne sur l’autoroute et ne joueront pas. Tant pis, « The Show must go on… ».
ZUBROWSKA
Zubrowska avec ces deux chanteurs envahissent la scène pour délivrer un Grindcore puissant et massif. Arriver à jouer une musique extrême en pleine canicule mérite le respect. « Satan is Love » fera décoller les festivaliers qui commencent à arriver. Et comme ils diront à la fin « Nous sommes de Toulouse, nous sommes aussi de l’Ouest ! ».
HELLSCRACK
Hellscrack, c’est bon, c’est du bon Rock ‘n Roll avec une pincée d’esprit Punk. Et puis quand on peut oser interpréter « Shakin’ All Over » des Who avec autant de rage, on peut se permettre de créer les premiers Circle Pit de la journée.
Sur « Ace of Spade » le batteur explose une de ses baguettes sur sa batterie que n’aurait pas renié les Stray Cats. Le groupe de Loire-Atlantique sait y faire pour mettre de l’ambiance.
Le guitariste tatoué comme un membre de Rose Tattoo nous envoi des solos venu du Bush Australien…
BETRAYING THE MARTYRS
Les Betraying the Martyrs déboulent sur scène comme des furies. On a beau faire dans « Le Metal Chrétien » (je préfère l’appellation « Spiritual Metal ») mais donner toutes ses tripes pour donner les premiers frissons de puissance à la Dave Mustage.
Le Deathcore est explosif, les musiciens sautent en rythme sur la voix gutturale de leur nouveau chanteur Anglais…
Ils savent prendre les poses, ça bastonne dans le pit contre des ennemis invisibles. Le rythme est saccadé, violent afin de donner de la puissance aux titres. Le chanteur tatoué jusqu’aux oreilles est démonstratif et sait se mettre le public dans sa poche en demandant le premier « Wall of Death » de la journée…oh doux Jesus je dois aller me confesser !
CANNABIS CORPSE
Cannabis Corpse (et leur nom qui fait plus penser à une blague) délivre un Death Trash puissant à l’ancienne. Les paroles des titres font plus référence à la première partie enfumée du nom du groupe, plutôt qu’au monde de film d’horreur de l’autre groupe dont vous connaissez bien le nom.
Leur look leur sied à merveille, ils ont dû dévaliser le vieux stock de jeans des Exodus ou Metallica des années 80’. Une bonne prestation qui nous a permis de manger de la poussière. Un jeune groupe à suivre de près.
KLONE
Klone a peu de présence sur scène. Ils ont pourtant l’air heureux d’être là. Les musiciens ont du mal à trouver leurs marques sur les planches malgré une musique qui ne demande que ça. Ils ont du mal à nous faire bouger sur des titres parfois un peu Stoner, parfois Rock. Il manque peu de chose pour transcender les titres afin de nous faire passer un excellent moment. Peut-être un choix artistique volontaire de leur part, après tout...
KING LIZARD
Les Glamouzes Anglais de King Lizard vont nous donner un bon show assez drôle. Leur Hair Glam Metal vintage nous fait passer un bon moment à l’heure où le Soleil commence à tomber dans le Golf du Morbihan.
Le chanteur a volé les lunettes de Bono mais sait se placer devant la scène avec le magnifique Back Drop derrière la batterie représentant une généreuse poitrine qui n’attend que ça… Et puis, il est temps d’aller recharger les batteries au bar tout en écoutant leur interprétation de « Johnny Be Good ». Ok c’est plus vraiment à la mode, mais ça fait plaisir. Alors « Let’s Go !!! ».
EMBRYON
Embryon et son chanteur qui nous fait penser à un Jerry Lewis sorti tout droit d’un asile psychiatrique. Il change de vêtement à chaque chanson mais il aurait très bien pu porter une camisole tellement il a une certaine présence d’un savant fou sur scène.
A la fin du show le chanteur et le guitariste de King Lizard montent sur scène avec eux pour s’occuper des chœurs. La musique d’Embryon est assez déstructurée malgré des riffs de guitares explosifs et intéressants.
ORPHANED LAND
Orphaned Land arrive sur scène tel le messie… effectivement Kobi Farhi, le chanteur, monte sur les planches pieds nus et vêtu d’une longue tunique blanche tel le Christ près du lac de Galilée en train de distribuer des pains. Le son est très bon.
Les mélodies nous plongent dans un Orient lointain. Un peu redondant à la longue mais somme toute enivrantes de parfums exotiques et épicés. « Sapari » nous donne envie de se trémousser les bras en l’air au rythme arabanisant de sa mélodie tout comme « Ocean Land » où Kobi prend une voix bien grave et Death. Sa gestuelle est emprunté à celle que l’on donne souvent à Jesus mais lui nous dit « Je ne suis pas le Christ »…
« Norra El Norra » fait danser le public dans un délire oriental au rythme des sauts des musiciens. Un bon moment de plaisir partagé par un public ravi. C’est sûr qu’ils savent mettre rapidement le public dans leur poche. C’est parfait pour partir dans le royaume des Mille et Une Nuits sous un ciel étoilé.
69 CHAMBERS
69 Chambers viennent de Zurich et s’ils ont amené du chocolat il doit être fondu depuis bien longtemps…
La chanteuse guitariste en minijupe et décolleté plongeant fait chauffer les batteries des appareils photo. La voix est un peu décalée, assez underground, et les breaks arrivent au moment où on s’y attend le moins. Difficilement classable, on aurait mérité autre chose à minuit. Une prestation assez soporifique à la longue.
MARDUK
Changement de décor. Marduk a plus de 40 minutes de retard mais c’est en grands professionnels qu’à peine arrivés sur le site et en à peine 10 minutes ils se maquillent et montent sur scène dans une ambiance sombre sous des lights aux tons bleus avec des fumigènes qui avancent sur la scène comme la brume rampante dans un cimetière abandonné.
L’ambiance est créée, le son n’est pas parfait et le groupe arrête de jouer un court instant afin de régler le son des guitares. Les suédois reviennent pour nous délivrer leurs titres dans une ambiance malsaine. Les lights blancs tournoyants éclairent la scène sur « Accuser/Opposer », « Burn My Coffin » ou « Wolves » comme dans une danse macabre.
Du dernier EP, « Warschau 2: Headhunter Halfmoon » vient hanter notre nuit bretonne. A la fin on aura le droit à un « Panzer Division Marduk ». Malgré un son moyen, Marduk aura su piocher dans une grande partie de sa discographie.
En une journée le Motocultor nous fait passer des passages de la Bible sur la vie d' Abraham des Betraying the Martyrs à "Fuck me Jesus" de Marduk... Ouch...
Bon, il est très tard et il est temps d'aller se coucher pour reprendre des forces car le lendemain ça continue...
Lionel / Born 666