Ghost convertit la scène Saturn
C’est avec un set matinal et sous un soleil radieux que le groupe suédois est venu fouler les terres françaises pour la première fois depuis la sortie d’Infestissumam, son deuxième album. Malgré un cadre peu adapté, le groupe a une fois de plus convaincu les festivaliers avec une musique efficace et accrocheuse.
Armé d’un solide soutien médiatique et de deux albums de qualité, Ghost est confiant de jouer devant un public français avide de voir ce groupe qui n’en n’est qu’à son troisième passage dans l’hexagone, prêt à célébrer une nouvelle messe noire, avec un Papa Eremitus II, chanteur déguisé et maquillé en pape zombie, et ses goules prêtes à répandre la peste.
Pourtant, le cadre n’est pas des plus favorables à cette ambiance macabre. Si jouer le jour du seigneur est cocasse pour les Suédois, le soleil radieux et le plein air ne se prêtent pas aux ténèbres dont parle le chanteur à la voix fluette. Mais les musiciens font fi de ces détails et donnent une performance du feu de Dieu lors des 40 minutes qui leur sont allouées, à grands renforts de guitare rythmique et de basse, qui rendent l’ensemble plus heavy et plus agressif que sur album. Cela n’empêche pas à la Nameless Ghoul en charge de la guitare lead de s’adonner à des solos simples mais terriblement accrocheurs, avec ce son cristallin et cette reverb qui fait des merveilles sur le titre instrumental introductif "Infestissumam".
Sur le devant de la scène, Papa Eremitus II, malgré son déguisement amusant, respire la classe. Il arrive à savamment doser mimiques grossières et retenue, afin de ne jamais tomber dans le ridicule complet tout en restant dans son rôle, avec une certaine dose de second degré. On remarque qu’il est bien plus bavard qu’au Hellfest 2011, avec des remerciements chaleureux prononcés avec un fort accent suédois. Notons qu’il a pris la peine de se renseigner sur le nom de la ville où il était, ce qui n’est pas le cas de la majorité des groupes étrangers présents sur place.
Coté setlist, les deux albums que le groupe a sorti sont représentés de manière équivalente, avec quatre titres chacun. D’Opus Euponymous, on retrouve l’accrocheur "Stand By Him", joué pour la première fois en France, et le tubesque "Ritual". Du petit dernier, Infestissumam, sont notamment joués le dantesque "Year Zero" et "Monstrance Clock" pour finir le set.
Avec une prestation convaincante et un public enthousiaste, Ghost montre une fois de plus qu’il est tout à fait à l’aise sur scène. Reste à voir s’il saura multiplier les prestations en France.
Setlist :
Infestissumam
Per Aspera ad Inferi
Con Clavi Con Dio
Stand by Him
Prime Mover
Year Zero
Ritual
Monstrance Clock
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Photos : © 2013 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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