22h55 - Vendredi 21 juin - Altar
Aux portes de l'enfer !
Que faire après le très bon show de Helloween alors qu'on a pas envie de voir la légende Def Leppard exploser en vol avant Avantasia (oui j'avoue n'avoir jamais été grande fan de Def mais bon, quand même quoi...) ? Un petit tour vers les tentes, voir ce qui s'y passe, et se rappeler qu'on avait beaucoup aimé dans le temps l'album Slaughter of the Soul (ça nous rajeunit pas), pierre angulaire du death mélodique à la suédoise où les In Flames ou Dark Tranquillity commençaient à peine à pointer leur nez. Point de ces deux groupes au Hellfest cette année (à grand regret pour le second auteur d'un album de malade), mais les vétérans de At the Gates dont la présence sonne comme un évènement pour les fans de musique énervée, pas un hasard s'ils ont été placés en quasi tête d'affiche de la Altar avant les bouillants Six Feet Under.
Lorsqu'on arrive sur place, le show a déjà débuté et le son s'avère pour le moins... brut... très brut ! Fort, assourdissant même lorsqu'on se rapproche, et bourriné à son paroxysme. Infernal à souhait. Pas de doute, c'est du death, bien moins mélodique que son appélation le suggère, qui nous est délivré ce soir par les scandinaves. En même temps, cette démonimation peut sembler galvaudée lorsqu'on compare avec les albums suivants de la fameuse mouvance de Göteborg, At the Gates c'est quand du bien direct dans ta gueule même si quelques mélodies de guitares viennent tamiser le tout.
Arrivant pendant "Terminal Spirit Disease" (ci-dessus), je regrette d'avoir loupé le début "Slaughter of the Soul" / "Coma", deux de mes chansons préférées de ce fameux album culte qui sera joué en majeure partie ce soir pour notre plus grande joie. Gros coup de coeur personnel pou "Need" performée avant le rappel, un titre sur lequel chacun se déchaine comme rarement. Le public a encore du jus en ce vendredi soir, et ça se voit !
Si le show se déroule donc dans des conditions sonores disons forts correctes mais bien bruyantes (RIP à ceux qui ont oublié leurs boules quiès), il ne marque que peu de temps mort y compris dans les interventions plutôt rapides mais convaincantes du frontman Tomas "Tompa" Lindberg (plus connu aujourd'hui pour son projet grind Lock Up, ATG n'ayant plus sorti de disque... depuis le fameux Slaughter justement !). Derrière lui et sa voix fort éraillée, les jumeaux Björler envoient le bois tout en technique de même que les autres musiciens présents sur une scène qui parait presque trop étriquée pour eux.
Seul fait d'arme assez particulier d'un concert certes sympathique mais que l'on jugera plutôt linéaire sur la longueur, le vibrant hommage (voir ci-dessous) rendu au regretté Jeff Hanneman le temps d'une reprise assez étonnante car extraite de l'EP Haunting the Chapel, prédécesseur du cultissime Hell Awaits. On se rend ainsi compte que ce "Captor of Sin" a largement influencé At the Gates, comme les premiers Slayer d'ailleurs, notamment dans la brutalité du son.
A n'en pas douter, chacun sous la Altar a apprécié ce show tout en... force ! Nous n'en attendions pas moins de la part de nos légendaires suédois. Une parfaite transition entre les deux machines power mélodiques de Helloween et Avantasia, ou l'art de se défouler au bout de la nuit... ce sera toujours mieux que les simagrées interminables de Joe Elliott et sa bande sur la Mainstage 1 (dont nous subissons la fin rallongée à notre retour vers les grandes scènes).
Setlist :
Slaughter of the Soul
Cold
The Swarm
Terminal Spirit Disease
Raped by the Light of Christ
Suicide Nation
Under a Serpent Sun
Captor of Sin (Slayer cover)
Windows
World of Lies
All Life Ends
Need
Blinded by Fear
Nausea
Kingdom Gone