Le Graspop, LE rendez-vous annuel des metalheads belges! Pour sa 19ème édition, les organisateurs ont décidé d'innover. Tournant jadis avec quatre scènes (dont une seule en plein air) et 80 groupes, cette édition voyait l'agencement de la plaine être modifier par l'arrivée de deux nouvelles scènes en plein air (au détriment d'un des chapiteaux). Le line-up s'est également étoffé en conséquence, avoisinant maintenant les 100 groupes.
Nous vous proposons un "best-of" personnel de cette édition du renouveau du festival belge!
Vendredi 27:
Alestorm
C’est à Alestorm que revient la lourde tâche d’ouvrir les hostilités de cette édition 2014 du Graspop. Et jamais auparavant nous n’avions vu autant de monde se masser devant la Main Stage à une heure si matinale (11 h 40 !). Si certains festivaliers assument déjà une belle gueule de bois après la soirée de jeudi, Alestorm choisit de soigner le mal par le mal en enchaînant les chansons à boire (dont l’excellent "Drink", premier single du nouvel album à paraître début août). Christopher Bowes (chant et clavier) toujours aussi drôle dans ses interventions ne cache pas son bonheur de voir déjà une telle foule massée devant lui tout en envoyant une petite pique à l’organisation (« Chaque fois qu’on joue au Graspop, on joue sur une scène de plus en plus grande, mais à un horaire de plus en plus pourri ! »). Les premiers mouvements de foules se déclenchent assez tôt dans le set et voient leur apothéose lors du Wall of Death réclamé par le chanteur au début de "Captain Morgan’s Revenge". Alestorm vient de signer là rien de moins que l’un des meilleurs concerts du festival, un exploit à cette heure !
Setlist d'Alestorm:
• The Quest
• Drink
• The Sunk'n Norwegian
• Shipwrecked
• Nancy the Tavern Wench
• Keelhauled
• Wolves of the Sea
• Captain Morgan’s Revenge
Steel Panther
On reste dans la bonne humeur avec le groupe suivant: Steel Panther! Si, lors de leurs concerts en tête d’affiche l’humour et les longs speechs des Américains peuvent être très lourds et usants, sur la durée d’un set de festival ils constituent une respiration parfois bienvenue. Même si vous ne comprenez pas l’anglais, les mimiques de Lexxi Foxx (basse), le déhanché de Satchel (guitare) ou les acrobaties de Michael Star (chant) devraient vous faire décrocher quelques sourires. Si ça ne suffit pas, peut-être que les nombreuses paires de seins révélées par les spectatrices feront l’affaire? Et au delà du côté visuel, la musique n’est bien évidemment pas laissée de côté avec notamment des extraits du très bon All You Can Eat ("Gloryhole","Pussywhipped",…) qui passent parfaitement l’épreuve de la scène aux côtés des désormais classiques "Death to All But Metal" et autre "Community Property" repris en chœur par le public ! Un set festif qui convient donc parfaitement à l’ambiance d’un festival.
Setlist de Steel Panther:
• Pussywhipped
• Party Like Tomorrow Is the End of the World
• Asian Hooker
• Gloryhole
• Girl From Oklahoma
• Community Property
• 17 Girls in a Row
• Death to All but Metal
• Party All Day (Fuck All Night)
Samedi 28:
Carach Angren
Après une première journée passée presque exclusivement devant les deux Main Stages, c’est dans l’ambiance bien plus intimiste (toute proportion gardée, on parle du Graspop…) du Metal Dome que nous assistons au set des Néerlandais de Carach Angren. Une ambiance qui sied à merveille à leur Black Metal symphonique et horrifique. Surprise sur scène, on ne retrouve d’un groupe de Metal « traditionnel » que le chanteur guitariste et le batteur. Les deux autres musiciens s’occupant respectivement du clavier et du… violon ! Plutôt surprenant pour du Black Metal, mais le groupe emmené par son charismatique chanteur Seregor nous offre un set solide avec un son irréprochable. On a connu plus joyeux pour démarrer la journée, mais l’intensité du show ne laisse pas de place au regret.
Setlist de Carach Angren :
• An Ominous Recording (intro sur bande)
• Lingering in an Imprint Haunting
• Haunting Echoes From the Seventeenth Century
• The Funerary Dirge of a Violinist
• Spectral Infantry Battalions
• Bitte Tötet Mich
• The Carriage Wheel Murder
• Bloodstains on the Captain’s Log
Prime Circle
Le premier set de la journée pour votre serviteur sera Prime Circle. J'avoue ne jamais avoir entendu parler de ce groupe de rock fortement influencé par leurs compatriotes de Seether, et, bien que ce ne soit pas la découverte du siècle, leur musique est bien goupillée, me permettant de tenir sans encombres jusqu'au début du show de Powerwolf. J'avoue ne pas être un grand amateur de ce type de rock, mais les fans, eux, ont certainement apprécié ce concert à sa juste valeur! Il faut dire que le frontman est bon, interprétant ses lignes avec aisance et justesse et bénéficiant, qui plus est, d'un son permettant de mettre en valeur la qualité de son organe, et les diverses compositions sont accrocheuses sans être révolutionnaires. Les minutes accordées aux sud-africains passent ainsi plutôt rapidement. Une découverte sympathique, en somme.
Setlist de Prime Circle:
• Closure
• Evidence
• Let the Night In
• Gone
• Yeah
• Breathing
• Doors
• Out of This Place
• Never Gonna Bring Us Down
• Not Alone
Powerwolf
Du côté de la Main Stage 2, Powerwolf fait son retour au Graspop deux ans après un premier passage remarqué bien que trop court. Les Allemands disposent cette fois d’un temps de jeu un peu plus long et surtout, d’un public bien plus familier avec leur répertoire. Attila Dorn (chant) n’a donc pas à le demander pour que la foule chante les refrains de la plupart des titres (à l’image de ce "We Drink Your Blood" fédérateur). Bien que les shows de Powerwolf soient toujours les mêmes depuis 2 ans, jusqu’aux interventions et aux blagues que le chanteur sort à chaque concert, on passe quand même un très bon moment grâce à un set faisant la part belle aux albums Preachers of the Night (2013) et Bible of the Beast (2009). L’un des points forts des concerts des loups allemands est qu’il se passe toujours quelque chose sur scène, entre les poses ultra-clichés (assumées) de Matthew et Charles Greywolf (guitares) ou les interventions de Falk Maria Schlegel (clavier) qui, lorsqu’il ne joue pas, se poste à l’avant de la scène pour faire réagir le public. Un show sans surprise, mais réussi notamment grâce à son ambiance.
L'avis rapide de Sanguine_sky : Sixième concert du groupe allemand pour moi, et l'impression d'assister toujours au même show (blagues, décor, setlist, que du recyclé depuis deux-trois ans) est vite venue à bout de mes nerfs et de ma patience. C'est donc après dix-quinze minutes d'ennui complet que je me décide à voir ce qu'il se passe du côté d'Amenra.
Setlist de Powerwolf :
• Lupus Daemonis (sur bande)
• Sanctified With Dynamite
• Coleus Sanctus
• Amen & Attack
• Sacred & Wild
• Resurrection by Erection
• Raise Your Fist, Evangelist
• Werewolves of Armenia
• We Drink Your Blood
• Lupus Dei
Amenra
Après une moitié du (trop) prévisible set de Powerwolf, c'est avec curiosité que je me dirige vers Amenra et là, surprise : voilà enfin une musique qui m'attire bien plus! Difficile de décrire ou de résumer le style pratiqué par ce combo belge mystérieux, dont le chanteur éructe avec rage et puissance... dos au public. Le Sludge / Doom aux teintes Hardcore se déroulant sous le Metaldome demande un peu de temps avant de pouvoir complètement rentrer dans cet univers Ô combien particulier. Projetant des images sur un écran, le tout sur une scène presque entièrement plongée dans le noir aux quelques rares lumières blanches permettant de voir plus ou moins furtivement les visages des membres de la formation, on peut dire qu'Amenra sait de quelle façon rendre son show intrigant et ainsi coller parfaitement aux ambiances sinistres proposées musicalement. Une prestation en cohérence tant sur le plan musical que visuel, des titres de bonne facture qui demandent tout de même de l'adaptation, voilà donc un chroniqueur ravi qui ne repart nullement déçu de ce concert!
Setlist d'Amenra:
• The Pain It Is Shapeless We Are Your Shapeless Pain
• Razoreater
• Boden
• Am Kreuz
• Silver Needle. Golden Nail
Walls of Jericho
La série de concerts positifs ne s'arrête pas en si bon chemin avec les prestations convaincantes de Protest the Hero (et pourtant, je ne suis absolument pas adepte de Metalcore à la base, mais il faut bien avouer que ce groupe-là possède un petit truc qui rend l'ensemble très intéressant!) et d'Enslaved (vous pouvez vous référer au live-report du Hellfest). Mais c'est Walls of Jericho qui va constituer la grosse surprise de cette continuation. Concrètement, nous aurons droit à des morceaux d'une efficacité diabolique, parvenant presque tous à faire headbanguer, le tout étant bien sûr encouragé par des musiciens très enthousiastes et notamment une Candace Kucsulain qui saute partout et hurle à plein poumons. Car celle que l'on remarque bien évidemment, c'est elle, jeune femme charismatique à la voix redoutable, ne se laissant jamais un seul instant de répit et haranguant très régulièrement une foule répondant présent aux nombreux appels de la frontwoman. Pléthore de titres sont joués durant les quarante minutes accordées au quintette et le groupe nous fera même le plaisir de jouer un titre à paraître sur le prochain opus, une piste qui d'ailleurs ne manque pas de qualités. Le set défile donc à une vitesse folle pour ne laisser de répit qu'une fois le combo parti de la scène. Un très bon concert, que je n'attendais pourtant pas forcément, étant plus resté par curiosité.
Setlist de Walls of Jericho:
• All Hail the Dead
• A Trigger Full of Promises
• Feeding Frenzy
• I Know Hollywood and You Ain't It
• Relentless
• A Day and a Thousand Years
• A Little Piece of Me
• The Haunted
• The American Dream
• Revival Never Goes Out of Style
Mastodon
Après plusieurs autres groupes aux performances plus ou moins appréciables, voilà que Mastodon débarque sur scène. Inutile de vous préciser que c'était plus qu'impatient que votre serviteur attendait le quatuor américain et ce n'est pas, mais alors pas du tout la déception qui s'emparera de moi après ce concert. Il est vrai que le combo ne sera pas très communicatif avec le public, restant avec économe quant à son débit de parole, et c'est une réputation qu'ils traînent depuis maintenant quelques temps. D'un autre côté, ça leur permet d'enchaîner plus facilement les pistes présentées aujourd'hui, dont "High Road", tirée du nouvel opus Once More 'Round the Sun. Si cette piste est celle que j'apprécie le moins sur leur dernier disque en date, celle-ci, judicieusement placée dans les derniers morceaux, passe agréablement bien le cap du live et est très correctement chantée par le batteur Brann Dailor. Il faut savoir que chez Mastodon, tout le monde chante plus ou moins, en plus d'occuper un autre instrument, créant ainsi une diversité vocale de qualité, pour des chants qui, s'ils n'évitent pas toujours les fausses notes, restent très sympathiques à l'écoute. La setlist du groupe, quant à elle, est globalement portée sur The Hunter et leur dernière sortie, mais se déroulera sans temps morts, ni ennui. Un set de très bonne qualité, dont l'heure passera très (trop) vite et on en redemande avec grand plaisir. Merci Mastodon!
Setlist de Mastodon:
• Black Tongue
• Divinations
• Bladecatcher
• Crystal Skull
• Megalodon
• The Motherload
• Blasteroid
• Chimes at Midnight
• High Road
• Bedazzled Fingernails
• Aqua Dementia
Volbeat
Pour clore la soirée, il est temps d'assister au concert de Volbeat. Après avoir pu profiter pleinement du show de Neurosis, d'une partie de Carcass, de Dark Tranquillity ou encore d'avoir obtenu la confirmation que Limp Bizkit et moi, c'est loin d'être une histoire d'amour, le set du quatuor danois s'impose comme une conclusion méritée. Du gros show, en veux-tu en voilà : que ce soit les lumières, la mise en scène, les pyros ou les feux d'artifices, la formation met le paquet pour emballer les festivaliers présents pour acclamer le combo. Heureusement, derrière, on est loin de débutants et le chanteur / guitariste Michael Poulsen, en plus de faire preuve de proximité avec le public en intervenant de manière très régulière, chantera impeccablement du début à la fin, maîtrisant très bien son sujet. Bien entendu, de nombreux classiques du groupe seront interprétés pour une setlist bien équilibrée, faisant place à des pistes énergiques, donnant une très bonne ambiance en concert. Le concert remplit ainsi son contrat, laissant la foule Ô combien heureuse d'être là.
Setlist de Volbeat:
• Doc Holliday
• Hallelujah Goat
• Boa [JDM]
• Lola Montez
• Sad Man's Tongue
• Heaven nor Hell / A Warrior's Call
• 16 Dollars
• Dead but Rising
• Fallen
• A Broken Man and the Dawn / Mary Ann's Place / Rebel Monster / Making Believe (Medley)
• Radio Girl
• Cape of Our Hero
• Maybellene I Hofteholder
• Still Counting
Rappel:
• Pool of Booze, Booze, Booza
• The Hangman's Body Count
• Guitar Gangsters & Cadillac Blood
• The Mirror and the Ripper
Dimanche 29:
Gloryhammer
Alors que les autres groupes se servent des écrans du Metal Dome pour afficher leur logo ou une version numérique de leur backdrop, c’est le mot « Hoots » répété plusieurs fois qui nous accueille sur les écrans alors que nous pénétrons sous la tente. Pas de doute, les guerriers déjantés de Gloryhammer sont à Dessel ! Et pendant que nous sommes divertis par les hymnes Power Metal du groupe, le sorcier Zargothrax (aka Chris Bowes d’Alestorm, ici au clavier et aux chœurs) en profite pour envoyer ses hordes de licornes mortes-vivantes à l’assaut des citadelles de Bruxelles et Anvers ! Heureusement Angus McFife et ses alliés sont là pour nous libérer du mal ! Vous l’aurez compris, les mots d’ordre sont bonne humeur et humour lors de ce set durant lequel, à notre grande surprise, le public reprend presque toutes les paroles en chœur ! Thomas Winkler (aka Angus McFife, chant) s’amuse tellement qu’il se trompe dans la setlist et commence à annoncer "Wizards!" en lieu et place d’"Angus McFife". La chaleur étouffante du Metal Dome n’arrive pas à ternir l’ambiance unique de cet excellent concert ! Après nous avoir séduits sur album avec son Power épique et ultra kitsch, Gloryhammer transforme l’essai sur scène et nous sommes impatients de voir ce que le futur réserve à ce combo on ne peut plus sympathique !
Setlist de Gloryhammer :
• Anstruther's Dark Prophecy (sur bande)
• The Unicorn Invasion of Dundee
• Quest for the Hammer of Glory
• Magic Dragon
• Hail to Crail
• The Epic Rage of Furious Thunder
Rappel:
• Angus McFife
• Wizards!
• The National Anthem of Unst (sur bande)
Cynic
Il y a très peu de monde sous la tente Marquee lorsque le concert de Cynic s’apprête à commencer, à croire que le groupe sera éternellement condamné à la confidentialité, malgré son immense apport au Death Metal comme au métal progressif avec le légendaire album Focus sorti en 1993, et plus récemment Traced in Air en 2008. 2014 marquait le retour de la formation américaine après quelques années de silence, avec Kindly Bent To Free Us, troisième album qui, comme leurs deux précédents EP, n’a pas mis tout le monde d’accord. On peut se demander si le public se rend compte de la signification émotionnelle que doit avoir ce concert pour les membres : c’est non seulement le premier concert de Cynic en Europe depuis des années, mais c’est surtout la première fois depuis vingt ans, soit la séparation du groupe à l’époque, qu’ils sont sur scène avec leur bassiste référentiel Sean Malone, qui se cantonnait jusqu’à présent à jouer sur leurs albums. Et on est quelque peu attristé de voir ce groupe culte avec très peu de personnel technique pour l’assister, on voit ainsi les membres préparer eux-mêmes leur matériel, comme s’ils étaient une formation jeune. Le début du concert prend du retard, et après des minutes interminables, Cynic lance "Evolutionary Sleeper".
Le son est plutôt précis, mais manque un peu de punch. C’est heureusement compensé par un mixage équilibré, qui laisse entendre distinctement chaque musicien. C’est donc avec grand bonheur qu’on entend les lignes de basse chaleureuses et groovy de Sean Malone. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste. De fait, chaque musicien est un tueur dans son domaine respectif, que cela soit Max Phelps et Paul Masvidal à la guitare ou Sean Reinert à la batterie. La formation enchaîne ensuite sur un "Veil of Maya" interprété avec maestria. Max Phelps s’en sort parfaitement en growl, comme il l’a montré avec Death DTA, et son ton de voix old school s’accorde bien à ce que l’on entend sur Focus.
Sur "Adam’s Murmur", on s’aperçoit que la voix robotique de Masvidal a toujours son petit effet, avec un délicatesse qui forme un contraste fort avec l’intensité de la musique jouée. Cynic enchaîne avec "Carbon Based Anatomy", un choix loin d’être évident pour un set en festival. Mais son introduction planante et son final musclé arrivent tout de même à convaincre le public, visiblement constitué essentiellement d’aficionados, si on écoute le volume des applaudissements entre les chansons. "Lion’s Roar" sera la seule chanson du nouvel album jouée aujourd’hui, qui rappelle l’orientation très rock prog’ du dernier album. Malgré son manque d’audace par rapport au reste de la discographie du groupe, le morceau passe tout de même bien le cap du live. Le concert se termine avec "How Could I", toujours extrêmement bien exécuté. Dans ce set écourté par des problèmes techniques avant et pendant le concert, Cynic aura prouvé qu’il sait toujours assurer une performance à la hauteur de sa musique. Cette mouture actuelle du groupe est très prometteuse, et on peut légitimement en attendre beaucoup pour une future tournée européenne en tête d’affiche.
Setlist de Cynic:
• Evolutionary Sleeper
• Veil of Maya
• Carbon-Based Anatomy
• Adam's Murmur
• The Lion's Roar
• How Could I
Hatebreed
Sur la Main Stage 2, Hatebreed fait son entrée à gros coup de pied dans le visage avec "To The Threshold"! Les shows du groupe du Connecticut ont beau se ressembler, on passe à chaque fois un excellent moment que ça soit dans le pit ou simplement à reprendre en chœur les paroles remplies d’énergie ultra positive avec l’intenable Jamey Jasta (chant) qui, tout au long du concert, fera s’opposer les côtés gauche et droit de la scène en les faisant crier ou chanter à tour de rôle durant la plupart des chansons. Dommage que le son soit plutôt mauvais (l’un des plus mauvais du festival ?). Cela n’empêche pas le groupe de se donner à fond, en particulier le chanteur pourtant enroué comme il le rappellera plusieurs fois en nous invitant à crier et chanter jusqu’à nous aussi perdre nos voix ! Le set qui se termine comme d’habitude avec l’incontrable enchaînement "I Will Be Heard" / "Destroy Everything" nous paraît bien court comparé aux deux dernières prestations de Hatebreed dans ce même festival.
Setlist de Hatebreed :
• To the Threshold
• Dead Man Breathing
• Last Breath
• Everyone Bleeds Now
• In Ashes They Shall Reap
• Honor Never Dies
• The Language
• Live for This
• As Diehard as They Come
• Smash Your Enemies
• Boundless (Time To Murder It)
• Never Let It Die
• This Is Now
• I Will Be Heard
• Destroy Everything
Meshuggah
Tout comme le concert de Cynic, ce concert de Meshuggah a un parfum d’exceptionnel, puisqu’il constitue l’une des deux seules dates de la tournée anniversaire que le groupe a organisée pour fêter ses vingt-cinq ans de carrière, avec une setlist choisie par les fans par un sondage sur internet. Au programme, une chanson de chaque album, permettant de revivre l’évolution du groupe, du thrash technique des débuts au math metal teinté de jazz d’aujourd’hui. La Marquee est pleine, et le public chauffé à blanc par l’attente de ce qu’il s’apprête à entendre.
La version ralentie de "Future Breed Machine" a le mérite de surprendre. Peut-être un peu trop justement, car tout le sel de cette chanson est l’agression mêlée à la vitesse d’exécution. On sait bien qu’avec le temps, Meshuggah a plus privilégié la lourdeur et la dynamique à la vitesse, mais ça ne marche pas forcément de la meilleure manière pour une chanson écrite pour être rapide. Les rênes du concert sont vite reprises avec "Obzen", et ses riffs déstructurés et dévastateurs, qui moulinent les cervicales de l’audience.
On enchaîne avec "Greed" et "Gods of Rapture", qui rappellent à tout le monde que les débuts de Meshuggah lorgnaient vers Metallica, Slayer, Voivod et Megadeth. Il est assez amusant de voir Marten Hagstrom et Fredrik Thordendal avec de « petites » guitares sept cordes, alors que le public de Meshuggah est habitué à les voir avec des guitares plus imposantes depuis des années. Ces chansons sont l’occasion de rappeler que Meshuggah composait des chansons de qualité dès le début de sa carrière.
On a à peine le temps de se reposer, que le triptyque "Neurotica", "Bleed" et "Demiurge" s’abat sur la tête des festivaliers comme Thor abattrait son marteau sur une enclume. La précision du son est très impressionnante, même si, finalement, une légère augmentation de volume n’aurait fait de mal à personne. Comme à leur habitude, les Suédois sont dotés d’un jeu de lumières magnifique. Elles forment une sorte de kaléidoscope sur "Demiurge" et le sublime "Straws Pulled at Random". Avec "Mind’s Mirrors", moment choisi par le groupe pour se reposer, les lumières se font épileptiques, propices à la contemplation ou la méditation pendant ce calme relatif avant la tempête.
C’est sur le doublon" In Death - is Life" et "In Death – is Death" que ce concert dantesque se termine. Les hurlements de Jens Kidman se couple avec le ronflement de la basse de Dick Lövgren, alors que les deux guitaristes s’apprêtent à jouer un des rares moments de Meshuggah à incorporer de la mélodie. On peut bien sûr regretter que le concert n’ait pas eu la durée accordée au reste de la tournée, mais il serait malvenu de faire la fine bouche. Le Graspop aura été l’un des rares privilégiés à avoir droit au passage de la formation suédoise, avec quelques titres jamais joués en live. Espérons maintenant que l’attente pour un nouvel album, ou un deuxième album de Special Defects ne sera pas trop longue !
Setlist de Meshuggah:
• Future Breed Machine
• obZen
• Greed
• Gods of Rapture
• Neurotica
• Bleed
• Demiurge
• Straws Pulled at Random
• Mind's Mirrors (sur bande)
• In Death - Is Life
• In Death - Is Death
Black Sabbath
Oublions le show plutôt décevant de Rob Zombie, il est temps d’applaudir la tête d’affiche du soir et le tout dernier groupe à se produire lors de cette édition 2014 : Black Sabbath ! Après un rendez-vous raté il y a deux ans, les pionniers du Heavy Metal foulent finalement le sol de Dessel. Et quelle claque musicale ! Dès l’intro de "War Pigs" (bien évidemment chantée par toute la plaine du festival) ce qui nous frappe c’est la puissance du son, presque trop fort (surtout la batterie de Tommy Clufetos qui frappe comme un bûcheron) qui finalement contribuera à l’impact général de ce show réussi ! Geezer Butler est toujours impressionnant et précis à la basse, mais celui qui attire vraiment tous les regards et les oreilles se trouve sur la droite de la scène… Tony Iommi ! Le guitariste enchaîne ses riffs bulldozers et les soli beaux à pleurer avec son flegme britannique légendaire. Ceux qui doutaient de ses capacités suite à sa maladie peuvent donc être rassurés. Le point faible de la formation vient d’un Ozzy Osbourne vocalement à la masse. Et ses interventions à base de « I can’t hear you » ultra téléphonées ne font rien pour arranger son cas. Heureusement ce n’est qu’une légère ombre sur un concert qui constitue est magnifique final pour cette 19e édition du Graspop Metal Meeting !
Et non, nous ne parlerons pas du DJ-set qui s’est tenu juste après en « remplacement surprise » de Megadeth…
Setlist de Black Sabbath :
• War Pigs
• Into the Void
• Snowblind
• Age of Reason
• Black Sabbath
• Behind the Wall of Sleep
• N.I.B.
• Fairies Wear Boots
• Rat Salad
• Iron Man
• God Is Dead?
• Children of the Grave
Rappel :
• Paranoid (avec l’intro de Sabbath Bloody Sabbath)
Bonus: Les + et - de Sanguine_sky
+ : De nombreux groupes de qualité (outre les quatre dont les live-reports ont été rédigés par mes soins, accordons une mention spéciale à Kylesa, Neurosis, Carcass, Amplifier ou encore Dark Tranquillity), un cadre agréable, les Mainstages et le large choix de bière / bouffe.
- : La mer de déchets que constituait le sol du festival (sérieusement, ça ne vous coûte rien de faire deux mètres pour jeter vos ordures dans une poubelle, et bonjour le respect de ceux qui nettoient après), les festivaliers ivres dès le début de l'après-midi et faisant preuve de manque de respect envers les groupes, les blagues homophobes du frontman de Carcass (faudrait peut-être lui dire qu'en plus de ne pas être drôle, c'est foncièrement irrespectueux) et la Jupiler Stage, qui semble vraiment être placée n'importe comment et de manière aléatoire.
Live report du vendredi: OrmaGodden
Live report du samedi: Sanguine_sky sauf Powerwolf et Carach Angren (OrmaGodden)
Live report du dimanche: Cynic et Meshuggah par Tfaaon. Gloryhammer, Hatebreed et Black Sabbath par OrmaGodden