Le nombre 7 est hautement symbolique et on le retrouve de très nombreuses fois dans la Bible. Il est lié à la sainteté de Jah, à sa Loi, à ses prophéties, à ses promesses, à ses miracles. Le nombre 7 évoque puissance, gloire plénitude et perfection. Mc Janik est très axé sur ce genre de vision.
Après des albums comme MC Beaucoup (1993), Janik (1998), et celui que beaucoup ont découvert à travers le Secteur Ä (aux côtés de Passi, Doc Gyneco, Arsenik ou Stomy Bugsy) ou sur le titre "Natty Princess" pour Rapattitude 2 en 1992, Janik nous revient cette année avec l’album Set up.
L’album démarre avec un "Cool out" acoustique digne d’Inna de Yard. Guitare en intro, chœurs puis percussions pour un morceau en cool attitude avec la voix reconnaissable de Janik, très nostalgique d’une époque où sound system et concerts étaient très accès sur le roots, l’attitude rasta où il nous parle d’un Tappa Zuckie, un grand de l’époque de l’âge d’or du reggae. Les percussions de Nikodrum nous emmènent directement dans les collines de Jamaïque ou de Martinique.
"Action" est plus dynamique dans le tempo, Janik sait nous transporter dans son univers, qui est aussi le nôtre puisqu’il puise ses histoires dans notre quotidien dans le style raggamuffin. Il n’a rien perdu de sa vitesse de frappe, son phrasé part en fast style et son « Action réaction restez positifs chanter pour la nation. » est un hymne que l’on prendra plaisir à reprendre en chœur lors de la reprise des concerts !
"Conakry" est un très beau cri d’amour pour Mama Africa, le cri d’un descendant d’esclave déporté aux Antilles mais qui sait que ses origines sont en Guinée. La rythmique en est une belle démonstration avec une fusion de reggae et d’instruments africains, jusqu’à la sonorité guitare très Afrique de l’Ouest et sa kora, instrument de musique oscillant entre guitare et harpe avec demi-calbasse et connue dans l’hexagone grâce au regretté Mori Kanté (disparu en 2020).
"Paradis", dont le clip, à lui seul, est un appel à un monde meilleur. Le chant est un hommage à la Caraïbe précolombienne, « 1492...moins le quart * » (‘découverte’ de l’Amérique par Christophe Colomb NDLR). Le texte est puissant, chacun a son Paradis mais il se mérite et ne se partage pas avec n’importe qui, comme il le chante :
« mon Paradis n’est pas au ciel, mais sur la terre (…)
on ne peut pas croire en ton système, c’est pas la peine,
je te le dis sans haine, n’entre pas dans mon Paradis »
"Juggling" est un reggae où prédominent les orgues et les chœurs, qui sont tout simplement transportant. Là où le système mène le peuple à lutter (Struggling), Mc Janik nous amène à la Jonglerie (Juggling), quelque chose de plus léger. Un appel à la danse, à la musique pour contrecarrer la lourdeur du quotidien.
"I Love it" est un chant d’amour au reggae, là où encore Mc Janik nous donne tout le panache de son style. Il sait aller du nonchalant au dynamique en un rien de temps.
"La roue tourne (live)" démarre sur un solo guitare et nous parle de cycles de négativité basculant dans la positivité. Les textes de Mc Janik sont toujours recherchés, toujours lumineux parce que le monde est assez triste pour ne pas en rajouter.
"La guerre" (A qui profite la guerre) parle des marchands de mort, mais aussi des guerres de classes (riches/pauvres), des guerres de citoyens (état policier/fumeur de ganja).
Mc Janik n’oublie pas ses chansons en Kreyol Madinina, avec des titres comme "Môn la won",Rété épiw", "Yo di yo met’", "Sa Ki Pou Fet" et "love epi’w," certains sonnant reggae, d’autres plus zouk love et qui donnent une envie frénétique de danser, soit de manière sautillante, soit collé-serré.
"Root" parle des différences intergénérationnelles mais aussi du mode complotiste. A travers ces 15 titres, on sent que l’artiste s’est fait plaisir avec cet album reggae longuement mûri, où mélodies et textes accrocheurs s’accordent sur des rythmiques roots soigneusement travaillées.
Au niveau programmation, on retrouve de grands noms comme Dj Kapriss’on, Dj Gil et le génial Guy-Al Mc (tous les fans de ganja tune connaissent sa "dame en rouge" !).
L’album, autoproduit, est enregistré en live, avec des musiciens spécialistes du genre puisqu’on retrouve à la guitare, Julie Mourillon que l’on a vue jouer pour Exile One mais aussi Alpha Blondy et sur ses propres albums, à la basse Dominique Marie-Joseph, à la Batterie Edwin Marie, aux Claviers Rudy Benett et Thierry Benoît alias Ras Tea, bien connu dans le milieu reggae et au Percussions Niko Drums .
Les chœurs sont assurés par Laureen Leveillé et Dominique Larose que l’on a pu entendre aussi derrrière Ralph Tamar ou Intik.
Les enregistrements se sont faits aux 3 pies’ Studio, Idéal Song Studio et Kapris’Studio sous les coordinations techniques et prises de son par Giovanny Adrien.
Le mixage a été confié à Edwin Marie, Gilles Boulard et Guy-Al Mc tandis que le Mastering est signé Sérial P.
Tout comme le récent Authentik de Daddy Yod, Mc Janik nous montre qu’il en a encore sous le pied. le chiffre 7 lui porte chance pour notre plus grand bonheur, album chaudement recommandé, Nos vétérans répondent toujours présents.
Photos avec l'aimable autorisation de MC Janik et intertenpro
Mc Janik – set up
Label: intertenpub, IdealSongs, Mc Janik
Disponible en Cd et sur toutes les plateformes de telechargement légales
Sortie le 05/02/2021
Tracklist :
1-Cool out
2-Action
3-Légal
4-Conakry
5-Paradis
6-Juggling
7-I Love it
8-La roue tourne live
9-La guerre
10-Môn la wo
11-Rété épiw
12-Yo di yo met’
13-Sa Ki Pou Fet’
14-Root
15-Love epi’w