Londres n'est pas que la capitale du rock mais peut aussi proposer du très bon dub, et cela dans une pure élégance british comme c'est le cas du Gentleman's Dub Club qui nous proposent leur nouvel album FOURtyFOUR sorti ce 18 Novembre par Ranking Records. Les neuf garçons, sont davantage connus outre-manche où ils ont le soutien de pointures du reggae comme Earl Gateshead et son Trojan Sound System ce qui se comprend au vue de la touche d'originalité qu'il apporte à l'univers reggae en y mêlant principalement du dub tirant sur la dance ainsi que plusieurs autres variantes que nous détaillerons plus tard. Original aussi par leur façon d'être, en costard et cuivres loin du traditionnel sarouel, dread et djambé source de nombreux stéréotypes.
Pourtant il ne faut pas se fier à la piste d’ouverture de l’album « Give It Away » qui s’apparente davantage à un morceau dubstep, éléctro, pop et qui, même si il contient quelques éléments de bass music, reste peu avenant : pas mauvais, mais éloigné du reggae dub.
Heureusement s’avance ensuite le doux « Feels Like », joyeusement servi par les cuivres pour un air festif et se rapprochant du roots par son skank plus marqué pour une piste tirant sur le lover’s rock. Comme pour continuer sur cette belle lancée « London Sunshine » tout aussi calme et posé vient nous réchauffer de ses exotiques percussions ainsi que de ses effets hypnotiques soulignant au passage la qualité de la production dont dispose la formation. L’un des temps fort de la galette par ailleurs. Galette qui se poursuit ensuite entre pistes apaisantes (« Slave »), morceaux se rapprochant du ska (« Too Little Too Late » et son rythme endiablé), ou encore hallucinations auditives (« Please Don’t Wait ») qui rapellent à nos oreilles que les anglais ont aussi soutenu des incontournables du dubstep comme Foreign Beggars pour un ensemble stimulant et surprenant, plus sombre que leur premier EP Open Your Eyes. On retiendra de FOURtyFOUR l’importance des cuivres (saxophone, trompette, trombone) et du travail réalisé sur le son pour un contraste amusant et artistiquement fécond.
Cependant : certaines pistes comme « Slave » ou « Play This » présentent trop de points communs (rythme lent, voix caline), phénomène qui amène une impression de répétition. De même d’autres morceaux, comme c’est le cas pour « More Than Words », sont lisses à en devenir mielleux et sans saveur, probablement la faute à trop de galanterie. Mais il reste un grand nombre de morceaux tels que « Riot » ou « Forward » (dont on appréciera particulièrement la montée en puissance) où les gentlemans se laissent aller à plus de fantaisies sonores ainsi qu’à une atmosphère plus dark music et sound system le tout souligné d’un flow efficace pour relever le tout. A ce propos s’avance justement « Enough » qui nous conforte dans l’idée qu’on préfère le GDC sur du dub à tendance dance que sur un ragga romantique et mièvre. A ce moment-là, une réécoute de « Give It Away » change quelque peu la première impression, sa place dans la tracklist est peut-être tout simplement mal choisie.
Enfin, une surprise apparaît en fin d’album : la version de « Too Little Too Late » en live, qui brise le côté lisse du mixage et confirme rien qu’à l’écoute le potentiel live du groupe, qui vient d’ailleurs de conquérir le Telerama Dub Festival de de Paris le 23 Novembre pour son unique date en France pour le moment.
En attendant leur prochaine apparition dans l'hexagone voici un aperçu de leur nouvel opus avec "Riot", premier single de l'album :
Tracklist :
1. Give It Away
2. Feels Like
3. London Sunshine
4. Slave
5. Too Little Too Late
6. PLay This
7. More Than Words
8. Forward
9. Riot
10. Please Don't Wait
11. Enough
12. Too Little Too Late (live)
Bonne écoute !