Alors qu'il venait tout juste de terminer son set au Nomade Reggae Festival (le gros report ici), nous sommes allés nous entretenir une dizaine de minutes avec Weeding Dub, mais aussi...Iron Dubz.
En effet, le dubmaker haut-savoyard était auprès de son acolyte pour répondre à nos questions étant donné que les deux artistes s'étaient retrouvés ensemble sur la scène pour une raison qu'ils développeront eux-mêmes.
C'est donc à une rencontre exclusive à laquelle nous avons eu droit et dont vous allez pouvoir lire la retranscription. Weeding Dub et Iron Dubz, outre leur prestation, nous évoquent leurs projets futurs, un album pour le Lillois et un live machine pour le Haut-Savoyard.
Bonjour Weeding et Iron Dubz, merci de nous recevoir au nom de La Grosse Radio. Pouvez-vous revenir sur le set de ce soir, comment ça s'est passé pour vous ?
Weeding Dub : Ce qu'il s'est passé, c'est qu'en arrivant au Nomade Reggae Festival, les conditions techniques n'étaient pas réunies pour que je puisse procéder au live que je fais d'habitude. J'ai donc improvisé un sound system. Iron Dubz, qui est du coin et qui venait juste pour une visite de courtoisie, s'est retrouvé presque à l'insu de son plein gré sur scène à prendre le mic avec moi.
Iron Dubz : C'est toujours un plaisir !
Comment appréhendes-tu le sound system par rapport au live machine ?
Weeding Dub : Ce sont vraiment deux manières différentes de pratiquer la musique. Ce que j'aime bien en sound system, c'est que je peux jouer des morceaux qui ne sont pas à moi. Au contraire, avec le live machine, je kiffe de pouvoir retravailler les tracks, les faire évoluer différemment selon la soirée, les réactions du public, si un MC s'invite : le titre peut donc aisément être remodélé. Mais en sound system, ça ne nous a pas empêchés de nous éclater ce soir, on a quand même pris du plaisir.
Iron Dubz : Tout à fait, c'était bien cool !
As-tu pu rajouter quelques effets externes ?
Weeding Dub : Oui, on a sorti une sirène, un delay, le strict minimum du sound system.
Iron Dubz, on a découvert une facette de ta personnalité qu'on ne connaissait pas. Ça ne te disait pas de toaster sur les versions ?
Iron Dubz : (rires) Je pense que je vais épargner ça aux gens, vu que je ne sais pas du tout chanter. C'est bien mieux comme ça ! Pour le coup, Weeding Dub s'est retrouvé dans une situation où il ne pouvait pas faire son live, j'ai juste pris le micro pour animer le set afin de rajouter un peu de vibes. C'est vrai que ce n'était pas du tout prévu ; il m'a vu dans la foule et m'a invité à monter sur scène.
Weeding Dub, as-tu joué les mêmes morceaux que lors d'un live machine traditionnel ?
Weeding Dub : En début de set, j'ai passé les titres de producteurs anglais ou français que j'aime bien. Ensuite, j'ai joué beaucoup de tunes de mon nouvel album qui va arriver et que je suis en train de mixer. Certains l'ont été pour la toute première fois, puisque le mix a été fait il y a trois jours. C'était intéressant pour cela aussi ce soir.
Pour quand est prévu cet album ?
Weeding Dub : Si tout va bien, il sera disponible fin 2017/début 2018. L'album est presque fini mais comme on va faire ça en vinyle, et que les délais de retours de presse sont très longs aujourd'hui pour les productions vinyles, il se peut qu'il soit repoussé.
Sinon, vous pourrez retrouver dessus Shanti D, Nish Wadada, Little R, Dixie Peach qu'on n'entend pas assez souvent à mon goût. C'est album très large avec des choses roots et d'autres plus rentre dedans.
Avec beaucoup de saxo ?
Weeding Dub : Il y en a, ouais ! (rires)
Justement, les morceaux avec du saxo m'ont fait penser à une ambiance club, tout du moins electro. Est-ce un rendu que tu as voulu avoir ?
Weeding Dub : Pas forcément... Après, comme je le dis souvent, on ne choisit pas nécessairement la musique qu'on fait, si tu as ressenti cela comme un truc electro, c'est cool. Autrement, j'aime bien la scène club, mais je la différencie vraiment de la musique que je joue ; même si elle peut être très digitale et electro, ça reste quand même du reggae. Je ne me sens pas du tout comme un DJ ou un artiste de club, ce n'est pas du tout ma culture ; je respecte pourtant cette scène-là, il y a des choses super bien. Mais c'est marrant que tu me dises ça !
On a entendu également ce soir-là un chanteur en mode UK style avec un flow plus rappé que reggae. De qui s'agissait-il ?
Weeding Dub : Tu parles probablement d'Inja, un rappeur de Londres. Le morceau que j'ai joué, "Judgement", est en fait un remix de celui d'un DJ Lillois, Edsik, avec Inja en feat. A la base, c'est un titre trap, donc rien à voir du tout ! J'ai fait un remix en partant de la voix d'Inja et qui est sorti il y a deux ou trois ans chez Dubquake Records, le label d'O.B.F.
Y aura-t-il un peu de trap sur ton prochain album ?
Weeding Dub : De trap ! Non pas du tout ! (rires) Il y aura du roots, du stepper 90's, j'aime bien ce son-là sachant que j'ai découvert le dub avec cette scène. On trouvera aussi des choses an 3000. C'est assez varié. Je n'aime pas trop en parler d'avance, puisque ça fait genre le gars qui veut survendre son projet.
Iron Dubz, tu as sorti ton premier album, Sound Addict, quelques mois plus tôt, avec également des feat. assez larges. Comment s'est déroulé la composition ?
Iron Dubz : Dans le sound system, on fait beaucoup de dubplates, donc pour certaines qui ont très bien marché, j'ai demandé aux chanteurs de se reposer sur les riddims en version normale. Sinon, il s'agit de collaborations sur la route, des personnes que j'ai rencontrées ou remixées comme Kayass sur "La Police Tue". Tout s'est donc fait à la vibe, je n'avais pas forcément composé de riddims au préalable et ensuite me dire : "Tiens, je verrais bien tel ou tel chanteur dessus".
Peux-tu nous parler plus précisément du feat. avec Blackout JA, l'un des big tunes de l'album ?
Iron Dubz : Pour le coup, c'est une dubplate que j'avais produite avec lui. On avait grave kiffé tous les deux et on s'est dit que ce serait cool qu'on le sorte. Je l'ai donc réinvité à se poser dessus pour la version album et le morceau est paru sur Sound Addict avec le dub.
Ce soir, tu n'as pas eu envie de toucher aux machines ?
Iron Dubz : A la base, je n'avais pas nécessairement envie de prendre le mic (rires) ! Mais comme Weeding Dub me l'a demandé, j'ai craqué (rires). Mais en effet, il y a toujours des moments où tu as envie de mettre quelques coups de sirène, mais Weeding Dub le fait déjà très bien. Et le mic c'était amplement suffisant pour moi ce soir.
As-tu des projets pour la suite ?
Iron Dubz : Oui, à force de voir Weeding Dub et tous les artistes qui font des live dub, je suis en train de préparer le mien. Je serai donc bientôt sur les routes non plus en tant que DJ mais en mode live dub avec mes compos, console 16 tracks et effets mini studio sur scène. Ce sera pour très bientôt.
Un dernier mot pour La Grosse Radio ?
Weeding Dub : BIG UP La Grosse Radio !
Iron Dubz : BIG UP La Grosse Radio ! Love ! Dub ! Reggae !
BIG UP à vous aussi Weeding Dub et Iron Dubz ! Merci de nous avoir accordé cet entretien.
Merci également à Jérôme de Talowa Productions.
Crédit photos : Live-i-Pix