Message urgent aux fans de garage ! Le dernier Love Me Nots est dans les bacs. Les quatre de Phoenix nous reviennent dans leur line-up d’origine. Enregistré sous la houlette du mythique Jim Diamond, le nouvel opus sobrement intitulé Sucker tient furieusement la route.
D’entrée, avec "Don‘t Let Him", ça “fuzze” grave. Un riff puissant délivré par Michael Johnny Walker annonce la couleur. Puis Nicole Laurenne vient poser sa voix remplie de feeling pour le couplet avant de se sortir les tripes sur le refrain. Ca, c’est du Love Me Nots comme on aime.
Message accrocheur, on percute immédiatement sur des morceaux comme “You Gotta Go” simples mais diablement efficace. Du pur rock ‘n’ roll porté vers le haut par la voix et la présence de leur charismatique chanteuse. Ce "You Gotta Go" pourrait bien être aux Love Me Nots ce que "Johnny B Goode" est à Chuck Berry.
Du gros, du gras, du lourd. Cà, c’est le riff d’intro de "Motel Hideout Love Song (fine)". Fuzz et disto sont à 11 et résonnent comme des secousses telluriques sur le refrain et sur un final en apothéose sismique. Puissant.
Toujours dans le style rock à grosse patate, “The Fixer” met rapidement tout le monde d’accord. Les Love Me Nots ont une pêche d’enfer. Et on espère bien que du coté de chez Bad Reputation (qui a déjà sorti les deux albums précédents ainsi que celui des Kiss Kiss Bang Bang dans le même style), ils vont bientôt nous les ramener en tournée française. Ca doit valoir son pesant de cacahuètes.
Qui dit garage sixties dit forcement claviers vintage. Avec son intro puissante au Farfisa, "Midnight" nous embarque dans une virée garage soul ultra puissante. Les mélodies sont super accrocheuses, on se sent transporté dans les sixties. On côtoie les principaux fournisseurs des compils Peebles ou autre Nuggets chères à Lenny Kaye. Un croisement psyché dans l’œuvre des Love Me Nots…
“You’re Not Giving Me Enough” fait partie des brulots rock ‘n roll qui fracassent tout sur leur passage. Les influences venues des groupes garages à clavier sont indéniables. On citera parmi les formations actuelles, les Fuzztones ou encore les Lords Of Altamont et si l’on considère les deux premiers comme les plus médiatisés ou les plus efficaces nul doute que les Love Me Nots vont venir intégrer le trio de tête.
L’intro au Farfisa de "Wrong" rappelle les grandes heures de Deb O’Nair au début des 80’s avec les Fuzztones ou plus récemment Lana Loveland toujours chez les même tauliers. "Wrong" sonne comme un single potentiel. Deux minutes trente de sauvagerie rock ‘n roll. On en redemande.
Riff d’acier, groove d’enfer, Farfisa à 12. "No Myth" nous entraine sur un tempo hi-energy. Ca envoie du lourd. Du pur garage matinée d’influences sixties psychédélique, une ligne de basse furieuse qui met en orbite Michael Walker et ses solos dévastateurs.
Vous connaissez le surpuissant morceau "Cyclone" des Lords Of Altamont ? OK… Bien, ce "I Need Someone" est dans la même veine mais en plus rapide. Du garage punk à claviers ! Du vrai ! Nettoyage des esgourdes en profondeur assuré en un temps record… Qui dit mieux ?
Le making-of de Sucker
Et quelques vidéos plus anciennes...
Quelques titres se veulent plus heavy. Avec "Falling Down" et sa basse qui défouraille, saluons au passage le retour de Cristina Nunez dans le groupe. Mickael cisaille des riffs d’acier et c’est donc sur une base proche de la puissance de feu des Stooges que Nicole s’époumone durant tout le morceau avec force panache et feeling.
“I Blame You” se rapproche des Bellrays ou plutôt de ce que Lisa Kekaula nous livre avec son projet parallèle Lisa And The Lips. Pas de doute, les Love Me Nots sont au plus haut de leur forme avec ce Sucker. On sent un plaisir à jouer ensemble pour ces quatre, c’est communicatif. Et c’est ça le rock ‘n’ roll.
Quelques titres sont plus inhabituels pour le combo. “Jet” commence par une petite intro mid-tempo et on se trouve rapidement avec un morceau rock lorgnant vers la pop tellement les mélodies sont accrocheuses. Sans surprise mais ça tient la route d’autant que le riff de base est super réussi.
Et pour finir, sur une ambiance plus feutrée, "Slip Into Black" clôt un album au cours duquel on aura à cœur de profiter de la voix sensuelle de Nicole (qui a dit : "Y a pas que la voix qu’est sensuelle..."). Une descente dans un trip sombre soutenue par des giclées de guitare twangy. Joli coup.
Nouvel album donc pour les Love Me Nots, un retour au line-up original et aussi un retour aux compo biens cartons comme sur les deux premiers opus. Du très bon travail. Profitons en pour lancer un petit cocorico : l’album sort à la fois sur le label du groupe Atomic A Go-Go aux USA et c’est aux français de Bad Reputation que l’on doit la version européenne, disponible quelques semaines avant la sortie US. On a la classe où on ne l’a pas. Maintenant, on attend les dates de tournée française pour bientôt, gageons qu’Eric Coubard, patron de Bad Reputation, travaille déjà dessus. On vous tiendra informé aussi vite que possible…
NOTE REELLE : 8,5