Pink Floyd – The Endless River

Annoncé courant 2014, et (in)attendu depuis 20 ans, The Endless River, est enfin arrivé dans les bacs. 

L’album qui résulte des sessions de 1994 (enregistrées aux studios Britannia Raw et Astoria) s’inscrit dans la continuité de The Division Bell. Conçu comme un hommage à Richard Wright (décédé en 2008) ainsi qu’un adieu au public, The Endless River fait la part belle à la virtuosité et à l’onirisme.
 

Qui plus est, l’album, qui, est principalement instrumental, s’ancre parfaitement dans l’ère Gilmour (qui débute en 1985 après le départ de Roger Waters). Chaque période du groupe trouvant son public, The Endless River sera sans doute controversé pour certains, tandis que pour d’autres, il s’apparentera à un masterpiece.


Il paraît qu’on ne doit jamais juger un livre sur sa couverture. Ceci dit, ces dernières ont la vocation d’annoncer la couleur.

Un homme seul dans sa barque, voguant sur des nuages, l’artwork signé Ahmed Emad Eldin (Jeune artiste Egyptien de 18 ans à peine...) plante bien le décor. La présence de Wright rendue possible par l'exhumation des sessions de 1994 (qui devaient déboucher sur un album intitulé The Big Spliff) en fait presque un album posthume. De quoi rendre la parole à l’homme de l’ombre qui a énormément apporté au groupe («The great Gig in the Sky», entre autres, c’était lui).

The Endless River nous permet de mesurer tout le talent de Wright tant par la couleur qu’il donnait aux compositions que par sa recherche de sons ainsi que son touché. Qui plus est, difficile de concevoir un groupe de rock progressif sans claviers (congédié en 1981 par Roger Waters, il réintègre la formation en 1987 avec David Gilmour à la barre). Un parti pris de Gilmour et Mason on ne peut plus honorable, de laisser le «chant lead» à leur compère.

Richard Wright, clavier des Pink floyd

The Endless River reste un concept album instrumental qui est divisé en quatre parties. La première fait figure de longue intro.

On est dans l’ambiant et l’expérimental. Le décor se dessine. Les compositions (aux titres évocateurs) s’enchaînent bien au travers de dialogues entre claviers et guitares. Qui plus est, on apprécie particulièrement la place laissée au son si emblématique des Floyd. Le tout respire, apaise, monte tout doucement en puissance et opère un tournant à partir de «Sum». Belle transition qui conjugue la richesse harmonique avec la précision rythmique de Nick Mason et Guy Pratt.

Autre tournant, le fameux «Allons-y (part 1)» qui, pour le coup reste le morceau le plus efficace et sans doute le plus accessible de l’album.

Néanmoins, la curiosité de l’album reste «Talkin’ Hawking». Premier morceau comportant de la voix, «Talkin’ Hawking» est aussi absurde qu’il en est intéressant. Se composant de choeurs si chers aux Floyd et d’une voix lead «robotisée», l’ovni ne manque pas de portée philosophique, de par sa conception. Qui plus est, ce morceau est un clin d’oeil à The Division Bell puisque Stephen Hawking  a posé sa "voix" sur «Keep Talking».
 

The Endless River s'achève sur «Louder Than Words»  qui signe une très belle révérence du groupe (aucune tournée n'est prévue). 

Cet album reste un hommage à un musicien de talent, mais aussi un hommage au public. On retrouve beaucoup de références à l’ensemble de leur riche carrière, ce qui ne manque pas de flatter le côté «fan service». Certes, il y a beaucoup d’allusions à The Division Bell (Le titre tiré des paroles de «High Hopes», l’intro de «Louder Than Words», la présence de Stephen Hawking, etc.) qui restent logiques de par le contexte dont dépend l’album. Qui plus est, on peut également faire le lien avec Wish you Were Here.

Conçus autour de la thématique de l’absence, ces deux albums restent des élégies modernes et intemporelles.

Enchaînement de riffs sans queue ni tête ? Album de trop ? Jam posthume ?
Chacun pourra se faire son propre avis en prenant le temps d’écouter The Endless River (Désormais en écoute intégrale sur Spotify), qui pour ma part ne mérite pas un jugement trop hâtif.

Tracklist:

SIDE 1

1. "Things Left Unsaid"
2. "It’s What We Do"
3. "Ebb and Flow"

SIDE 2

1. "Sum"
2. "Skins"
3. "Unsung"
  4. "Anisina"   

SIDE 3`

1. "The Lost Art of Conversation"
2. "On Noodle Street
3. "Night Light"
                           4. "Allons-y (1)"                       
                        5. "Autumn’68"                       
                        6. "Allons-y (2)"                      
7. "Talkin’ Hawkin'"

SIDE 4

1. "Calling"
2. "Eyes To Pearls"
3. "Surfacing"
4. "Louder Than Words"

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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