Comment définir Animal Noise dont le très bon E.P Sink or Swim est sorti il y a quelques semaines déjà ?
Peut-être en commençant par ses membres : Josh, Birdy et Jack, car Animal Noise est un trio. Leur positionnement géographique est Colchester, une bourgade universitaire anglaise à une centaine de bornes de Londres dans le comté d’Essex, enfin plutôt dans la cambrousse du coin car groupe a implanté son fief, répète et crée dans l'étable de la ferme familliale de Birdy.
Les Animal Noise se définissent eux même par le genre Indé expérimental et c’est vrai que ça leur va bien. D’ailleurs, ils annoncent très clairement que leur volonté est de créer des chansons marécageuses maussades ! Avis !
Le groupe apparait dans la sphère musique dès 2012 lorsqu’il sort un premier album autoproduit : Run loose. L’antenne de la BBC locale les soutient et attire l’attention de la maison mère qui fait un peu, chez nos voisins anglais, la pluie et le beau temps en terme de tendance et d’émergence de groupes musicaux, surtout rock, mais pas seulement.
"Baddow", un des morceaux de Run Loose retient l’attention de Tom Donovan de la BBC6 qui dira "Baddow blew my socks off. It's a wonderful piece of music, played from beginning to end with such fresh, ferocious energy". SI vous voulez savoir si vous êtes d'accord avec lui, jetez un oeil et une oreille à la vidéo qui suit !
Le groupe est donc embarqué sur la chaine BB6 pour l’enregistrement d’un show live et Tom Donovan produit l’enregistrement de Sink or Swim l’E.P qui sera enregistré à La fabrique célèbre studio à Saint Rémy de Provence et mixé par Joe Barese (QOTSA, Soundgarden, Tool, excusez du peu).
Ainsi, le premier morceau tiré de l’E.P est l’éponyme "Sink or Swim" (à traduire par marche ou crève) et que le groupe décrit comme fonctionnant avec « un riff en quinconce rebondissant qui bascule d’une agression à la réflexion »... Pas moins… Mais en fait, lorsqu’on écoute attentivement le morceau, c’est exactement ça.
Animal noise vient de sortir la vidéo de ce morceau… Voilà des images sur les mots et les sons du coup :
« How can you love me ? » est une autre question existentielle posée par le groupe dans le 2ème morceau de l’EP qui à l’instar de sa musique est complexe mais tout à fait audible, voire indispensable.
Puis c’est « alright », autre morceau à la structure évolutive qui entraine l’auditeur toujours plus loin avec douceur et fermeté. Les voix glissent du ronronnement au cri rauque d’un chat échaudé, un mix très british comme on les aime, entre Tom Yorke de Radiohead, Kelly Jones des Stereophonics ou Gaz Coombes et même Marcus Mumford pour le côté folk.
Le 4ème et dernier morceau de cet E.P d’avant-garde c’est « Bag of bones », un morceau galopant à bien des points de vue et dont le refrain pourrait faire penser à une blague de musiciens pour illustrer une cavalcade animée… You’re wrong Dear, c’est bien une danse, transcendantale un peu comme la fête des mort des mexicains, pour exorciser le fait de devenir conscient de n’être finalement qu’un sac d’os. Une vidéo bien dingue et un peu crade a d’ailleurs été proposée par le groupe. Tu la veux ?
Ce que l’on retient de cette petite promenade dans l’univers d’Animal noise, c’est ce son à l’apparence brut mais pourtant méticuleusement organisé, mélangé à des mélodies fortes aux structures complexes rendant l’ensemble absolument addictif. Il y en a pour les tripes et les neurones et c’est bon ! Ils sont en concert cet été mais seulement au Royaume-Uni. On espère avoir des nouvelles d’un album entier et de dates dans nos contrées le plus vite possible car ils sont passionnants !