LaTwal – 1er album

Ils ont ouvert au Trianon avant les Ludwig Von 88, ce qui n'est pas la moindre des choses. Qui ? LaTwal, bien sûr! Revolt électro-dub comme ils se définissent, le duo n'en est pourtant pas à son coup d'essai, et l'album éponyme qui vient de sortir cet automne en est une preuve bien percutante.

LaTwal, c'est un duo. Deux personnalités. Machines d'un côté, guitare et voix de l'autre. Aux machines, Jean-Mi n'est pas un inconnu de la scène rock alternative. Le bonhomme a opéré au sein de Bérurier Noir, des Ludwig Von 88 (avec lesquels il tourne encore), travaillé avec les Washington Dead Cats, Treponem Pal, et bien d'autres encore. A la voix et à la 6-cordes, Géraldine n'est pas en reste. Ancienne de Kochise, groupe anarcho-punk des années 90, chanteuse de Cartouche, groupe anarcho-punk toujours en activité, ce n'est pas non plus une petite nouvelle dans le monde du rock'n'roll.

Et pourtant c'est une version moins énervée (quoique...) que nous sert le duo. L'album vient concrétiser 6 ans d'existence, 6 ans de samples et d'écriture engagée, enragée. Electro dub, oui, certainement. Mais certainement pas uniquement cela. Pas de frontières chez LaTwal. Dès le premier morceau, le côté rock saute aux oreilles. "Cache Cash", oui, bien sûr. et "Green Alert" pour continuer. On est dans l'électro-punk, la protest-song du 22ème siècle. Et ce n'est pas "La Voie de la Sagesse" qui va calmer le sujet. Les thématiques sont clairement politiques, l'engagement est frontal. Pas de concession. On aurait pu s'en douter, le visuel de l'album annonce sans ambiguité la couleur.

L'album concentre aussi bien des morceaux électro-rock que dub, limite bass and drums ("La Traversée"), mais le ressenti global reste très énervé. Et en particulier parce que LaTwal a un message. Trop de groupes se réclamant du Punk ont oublié la colère, LaTwal renoue avec l'engagement. Oui le Rock, c'est subversif, ça gratte, c'est tout sauf lisse.

Punk, Electro Dub, Rock, Anarcho-Punk

Photographie : © Arnaud Dionisio / Ananta 2016


Les morceaux qui suivent ces trois premiers brûlots penchent plus du côté électro. Il y a bien au milieu des réminiscences de rock alternatif que l'on pourrait trouver issu du passé de Jean-Mi ("Mon Profil"), mais d'une manière générale la guitare se mettra en arrière, et laissera parler les machines. Seul "Urgency" reste dans la fibre punk. Mais ces machines ont le bon goût de ne pas se substituer à la musique, la voix est toujours présente, et permet au côté humain de prendre le dessus, quoi qu'il arrive.

Et les thématiques, là-dedans ? Le passé anarcho-punk de Géraldine n'est pas si passé que ça, la rage est toujours bien présente. Même si l'habillage musical rend le message plus accessible, il ne fait pas s'y fier: LaTwal, ça envoie, avec clarté, avec puissance. On pourra noter un texte en Romani qui traite de Auschwitz ("Aušvicate hin kher báro"), un autre de Charles Baudelaire ("L'invitation au Voyage"), mais pour les autres, c'est globalement en Français que Géraldine écrit sa poésie acide, désabusée. Que ce soit pour exprimer son refus de l'économie capitalistique et de toutes ses dérives ("La Voie De La Sagesse"), ou pour faire entendre raison à tout ceux qui détruisent la planète ("Green Alert"),  LaTwal a les idées bien en place. Et les textes, quand ils sont fatalistes, restent bien poétiques...

"Agrippés au confort moderne
On reste là à boire le temps,
Et si tout ça n’est que du vent
On tâche d’en sortir indemne.
Plus tard peut être on partira
Vers ses ancêtres ou bien ailleurs.
En attendant on part à l’heure,
Métro, travail, et caetera."

Le premier album de LaTwal est disponible en vente ici.
Plus d'information sur le facebook du groupe, ici.
Si tu préfères aller sur le site du groupe, bonne nouvelle, il y en a un, il est ici.

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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