Et de trois pour Franck Carducci, qui nous livre un nouvel opus, 4 ans après Torn Apart. Ce multi-instrumentiste français qui a su se frayer une belle place dans le monde du Rock progressif revient donc avec The Answer, qui paraîtra le 28 novembre. Certains morceaux sont déjà connus des fans puisque Franck a pris le parti de les présenter au public bien avant leur enregistrement, histoire de les faire évoluer sur scène. Alors, pari réussi ?
L'album démarre sur le morceau "(Love is) The Answer" et finalement ce titre résume bien tout l'album. Car oui, la réponse à tout, c'est l'amour (ça sonne comme un énième single de Johnny qu'on aurait ressorti des tiroirs pour une édition d'avant Noël mais c'est vrai). Franck aime les seventies. Et tant mieux. Amateurs d'ambiances proche de Yes et Genesis, vous ne serez pas déçus. On pourra peut-être lui reprocher un manque de "digestion" sur certains passages qui sonnent un peu comme du déjà-vu mais même si on tique un peu, on déguste quand même les compositions. Le premier morceau démarre dans une ambiance Woodstockienne avec un orgue qui prend toute la scène, comme un fil conducteur, un chien fou qu'on arrive quand même à dompter. Puis le reste de l'album déroule tranquillement ces influences si chères au compositeur.
Franck Carducci aime les choses qui sonnent justes. Et tant mieux : la première chose qui frappe est la production sublime et ce son qui émane de chaque instrument. Même en mp3, dans une voiture, le mix permet facilement de naviguer entre les guitares, la batterie, les claviers et la basse. Les synthés sont vraiment sublimes, chauds, analogiques et vivants. Et que dire de la basse ! On sent que Franck aime cet instrument qu'il va faire évoluer au sein de chaque morceau comme par exemple avec ce groove sublime au début de "Superstar". Ce mix crée une cohésion au sein des différents musiciens et tous sont au même niveau, tant et si bien que même les guest stars sont réellement incluses dans les compos et leurs interventions ne sonnent pas comme un solo juxtaposé sans réel lien avec le morceau. Prenons par exemple l'apparition de Derek Sherinian, claviériste rock star qui a joué avec les plus grands (Alice Cooper, Kiss, Yngwie Malmsteen, Dream Theater) et qui officie au sein du All-Star Band Sons of Apollo : il faut plusieurs écoutes pour remarquer son solo tant le claviériste a su se fondre dans le morceau. Point de Monster lead dont il a fait sa signature mais une partie d'orgue hammond très bien intégrée à l'ensemble dans le morceau "Asylum", véritable pièce maitresse de l'album.
Justement en parlant de la tracklist, Franck Carducci a relativement bien dispatché les morceaux pour éviter d'avoir trop de plats de résistance prog à digérer trop rapidement. "Slave to Rock 'n' Roll" ravira les fans de rock plus direct, plus lourd alors que "The Game of Life" permet de respirer après les deux morceaux intenses que sont "Superstar" et "The After Effect". L'édition contient aussi quelques bonus très agréables avec notamment "On the Road to Nowhere", morceau assez direct qui a ce côté "live".
Franck Carducci avait décrit cet album comme étant son opus le plus "prog". Alors certes, si on le compare avec les deux premières réalisations, il y a bien plus cette ambiance prog old school qui se détache. Mais malheureusement, ce troisième album contient moins de prises de risque. On se rappelle des interventions au didgeridoo ou au sitar des anciens opus alors que sur The Answer, on est dans un registre plus "safe". Les seuls morceaux qui vont dénoter un peu dans cet univers prog seventies, sont "The After Effect" qui va lorgner du côté du metal prog des années 90 de Threshold et Dream Theater, et il y a également "The Game of Life", pour le côté jazzy.
Ce dernier sera la seule déception de l'album. Alors certes, il permet de dévoiler une douce facette assez peu présente dans la discographie du multi-instrumentiste, mais le côté assez répétitif et surtout les paroles philosophiques relativement simplistes rendent la chanson plutôt ennuyeuse. On pardonne largement cette dispersion surtout quand on passe au morceau suivant "Asylum" qui n'a pas à rougir face aux grandes oeuvres épiques de Genesis ou de Yes.
Après deux albums qui n'ont certes pas réinventés le prog mais qui étaient de très bonne facture, Franck Carducci nous livre une troisième réalisation bien faite, peut-être un peu moins inventive, mais toujours aussi délectable et qu'on a envie de découvrir en live. En attendant, l'album est disponible en précommande ici.
Sortie le 28 novembre
Crédits photos : DR