En provenance tout droit de New-York et Naples, Joseph Martone sort son premier album, Honey Birds, avec pour but d’allier ses deux pays d’origine, Italie et Etats-Unis. Au programme : des chansons dépouillées, calmes et légèrement mélancoliques.
Le principal atout de l’Italo-américain tout au long de cet album, c’est sa voix : dès le titre d’ouverture, «Working on Me», une ballade extrêmement lente, son timbre chaud et grave saisit l’auditeur et rappelle les crooners aussi bien américains qu’italiens, tout comme le reste de la chanson d’ailleurs.
Sa voix reste au centre mais se fait très différente sur le titre suivant, « Trust », plus midtempo, qui rappelle plus le folk mêlé de pop-rock états-uniens. Elle revient aux intonations du premier titre sur «The Deal», dont l’introduction, presque a capella, est un des passages les plus prenants du disque. Avec des arrangements plus que minimalistes, une voix, une guitare en fond, à peine rejoints au milieu du morceau par une batterie, un clavier et des chœurs tous très discrets (la plupart des instruments sont assurés par Marianna d’Ama), le titre est pourtant l’un des plus prenants.
L’album ne dure qu’une demi-heure mais décide de prendre son temps : aucun titre rapide, tout se fait en ballades et en midtempi. Il s’en dégage un charme vintage, et n’aurait pas dépareillé il y a quelques décennies, que ce soit « Working on Me » ou le « St Christopher », avec son rythme vaguement chaloupé. Agréable, Honey Birds n’est cependant pas vraiment mémorable, à quelques exceptions près, et sur huit titres, certains restent anecdotiques. L’album déploie cependant une cohérence à saluer dans ses ambiances rétro : la voix, les chœurs, les guitares, les rythmes semblent avoir été travaillés pour correspondre aux standards des années 60 ; c’est particulièrement marquant sur « Oh Goodness Me » par exemple.
Pour les fans de l’époque, ce sera l’occasion d’une cure de jouvence nostalgique. Pour les autres, c’est un moment très agréable mais dont on ne retire pas grand-chose en fin de compte. Joseph Martone semble en tous cas s’être trouvé un créneau qui lui sied tout à fait, et l’on gage qu’il peut tracer sa voie sur ce chemin avec un certain succès.
Setlist 1 Working On Me 2 Trust 3 The Deal 4 St Christopher 5 Same Old Same Old 6 Oh Goodness Me 7 Declared War 8 Firefly |
Sortie le 20 mars chez Freak House / Inouie distribution