On peut dire qu'on a été gâté. Après Mélanie Laurent, Emmanuelle Seigner, ou encore Scarlett Johansson, c'est au tour de Lou Doillon de montrer le bout de son (grand) nez dans la musique.
D'un autre coté, avec une mère et une demi-sœur toutes deux actrices et chanteuses, cela est-il vraiment étonnant ? Alors, doit-on s'en réjouir, ou pester encore une fois sur la consanguinité artistique française ?
On va faire mieux que ça. Parlons simplement de la musique.
Et malheureusement, parler de cette musique n'est pas la chose la plus flatteuse à faire. Non pas que ce "Places" soit un abject objet, loin de là. Il est agréable de reconnaître, par exemple, QU'ENFIN (ok, j'exagère) une actrice qui se met à chanter a une vraie voix à proposer. Chaleureuse, légèrement éraillée, et parfaitement adaptée aux compositions présentes sur l'album. Des compositions... nettement moins convaincantes. Combien de fois a-t-on déjà entendu ce genre de chansons ; sachant que tous les morceaux sont plutôt calibrés pop radio ? Trop souvent, sans aucun doute.
Même les singles "ICU" et "Defiant" ne sortent pas de cette torpeur artistique. Et quand on sait qu'un vieux briscard comme Etienne Daho est à la production (l'homme n'est quand même pas manchot quand il s'agit de sortir un tube), on se dit qu'il s'agit d'un putain de comble !
D'autant qu'il y'a du potentiel dans cette voix, c'est quand même dommage de ne pas avoir su l'élever à un autre niveau. L'album se borne à rester extrêmement poli, évitant toutes aspérités ou audaces et nous plonge inéluctablement dans l'ennui le plus profond. Ne mâchons pas nos mots : c'est chiant comme la mort. Et le pire c'est que ce n'est même pas mauvais; juste profondément ennuyeux et sans saveur, lisse d'un bout à l'autre.
Mais pourquoi tant de cruauté? Au fond, ne s'agit il pas là d'un premier album?
Certes, mais franchement, avec un bon tueur à la prod, à priori un peu de blé pour faire le disque, et une voix intéressante doublé d'une belle gueule déjà connue du public, un tel packaging aurait dû faire beaucoup mieux. A mon avis, rares sont les premiers albums qui disposent de tels moyens (production, renommée, couverture médiatique et publicitaire !). Donc non, il n'ya rien pour sauver le soldat Doillon de sa platitude.
On peut donc dormir sur nos deux oreilles et passer notre chemin sans regrets aucuns, devant cet album qui ne mérite pas l'attention qu'il génère.