Arctic Monkeys – AM


Grands cris de joie en cette semaine de septembre. Car  Alex Turner, Jamie Cook, Nick O'Malley et Matt Helders sont de retour ! Cela faisait deux ans qu’on attendait un nouvel album de nos singes préférés. Et si on était aussi impatients, c’est en partie parce que Suck It And See, le dernier album, avait été une vraie déception pleine de mélodies soporifiques. Alors, la question était : nos chouchous allaient-ils continuer sur cette route plus pop et plus sage ou prendre la prochaine sortie et revenir vers quelque-chose de plus rock et pêchu ?

 

arctic monkeys, am, 2013, josh homme

A l’image de son look, la musique du groupe a grandement évolué elle aussi. L’impatience a été à son comble à partir du jour où la bande a joué pour la première fois en live « Do I Wanna Know ». Ce morceau, qui introduit l’album, s’est révélé être une véritable pépite au rythme lancinant et à la guitare bluesy.  Une orientation plus rock pour les Monkeys donc ? Eh bien oui. Bien sûr, on ne parle pas ici de retour aux sources. Mais le groupe affiche la volonté de revenir vers une certaine lourdeur au niveau du son. Celle-ci était déjà présente sur l’inédit « R U Mine », sorti à l’occasion du Record Store Day. Quand le groupe a finalement révélé que ce morceau serait sur l’album, c’était évidemment un bon présage. Lorsque la formation a dévoilé « Why'd You Only Call Me When You're High» et les entêtantes b-sides «2013 » et « Stop The World I Wanna Get Off With You », on savait d’avance que l’on pouvait s’attendre à un album beaucoup plus intéressant que son prédécesseur.

De la diversité, et pas mal de choses intéressantes, c’est ce qu’il y a au menu. Le groupe sait toujours comment créer des riffs directs et accrocheurs. Faire dans la simplicité et l’efficacité semble avoir été l’état d’esprit du groupe pendant la composition. Le son est beaucoup plus lisse que ce que les Arctic sont capables de faire. L’énergie est là, mais de façon très canalisée. Il manque le brin de folie que l’on aime chez les acolytes. Pourtant, cela donne énormément de charme à cet album. Arctic Monkeys prouve que retenue et efficacité se mélangent très bien et donnent un résultat de très bonne facture. L’ensemble est plutôt posé, mais toujours rythmé et musclé.

AM signifie « Arctic Monkeys » (référence au VU du Velvet Underground), mais aussi « After Midnight ». La nuit, et ce qui se passe à ce moment-là, est un thème réccurent.  La nuit entre autres, on danse. Et cet album parviendra à vous faire danser. Tout particulièrement « I Want It All » et sa touche pop sexy qui vous donneront envie de vous déhancher. Il est en de même avec « Snap Out Of It » dont le discret piano vous enthousiasmera immanquablement. Et puisqu’après la fête l’ambiance s’assagit, on retrouve quelques ballades au compteur. Notamment le romantique  « No.1 Party Anthem » parfait pour un slow et très bon dans son genre. D’autant qu’il sublime la magnifique voix d’Alex Turner. Vous serez également charmés par la guitare très sixties et californienne de « I Wanna Be Yours ».

En parlant de Californie, la grosse évolution sur cet album est que la musique des singes s’est fortement américanisée. Et justement, c’est avec une joie immense que l’on avait appris que le grand Josh Homme allait une fois de plus travailler avec la bande. La présence de Homme, ainsi que les virées du groupe dans le désert (les membres ont déménagé à Los Angeles) ont fortement influencé ce disque. Et d'une bonne manière. « On voudrait un son différent pour plus de sincérité » avait déclaré le groupe. C’est chose faite.

Il n’y a pas de gros faux pas notable ici. Si ce n’est parfois l’utilisation des chœurs. Ils amènent souvent un côté pop et entrainant, mais ils peuvent devenir agaçants («Fireside », qui aurait pourtant être un très bon morceau indie), voire écœurants (« Mad Sounds »).
 

AM est un album agréablement surprenant. Les puristes des Monkeys seront sans doute déçus. Mais si l’on parvient à mettre de côté ce que le groupe a fait par le passé, c’est un bon album, original et innovant. On apprécie énormément ce côté rétro oscillant entre les sixties et les seventies à l'enrobage moderne. Si le groupe n’a techniquement pas vraiment pris de risques, la nouvelle direction empruntée en est bien un, mais de très bon goût. « Groovy, sale et sexy », c’est comme ça que Homme avait décrit cette galette. Et il avait bien raison le monsieur.

Tracklist:

1. Do I Wanna Know ? 
2. R U Mine ? 
3. One For the Road 
4. Arabella 
5. I Want It All 
6. N°1 Party Anthem 
7. Mad Sounds 
8. Fireside 
9. Why'd You Only Call Me When You're High ? 
10. Snap Out of It
11. Knee Socks
12. I Wanna Be Yours 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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