Qu’est-ce que la pop-music ?

Le 21 juin dernier avait lieu la fête de la musique. Cette édition a mis à l’honneur la musique pop. Car cette année, celle-ci fête ses cinquante ans. En 1962, les Beatles, considérés comme les pionniers du genre, sortaient Love Me Do, leur premier quarante-cinq tours. La musique pop a bien évolué depuis cette époque.

Le mot pop vient de l’Anglais ‘’Popular art’’. On désigne avec ce terme tout ce qui est consommé et accepté comme étant la manifestation d’un désir populaire. Cela concerne aussi bien la télévision, la publicité, le cinéma…et la musique.

 

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Culture de masse

L’appellation pop music nait dans les années 1920 aux Etats-Unis. Cela indiquait qu’une musique avait un aspect attirant. Dans les années 1950, cela désigne l’ensemble des musiques populaires. C’est l’équivalent de la variété en France. En Europe, la musique pop a une autre définition.


Dans les années 1950, l’Europe essaye de se reconstruire en cette période d’après-guerre. Les industriels cherchent la rentabilité. Ils se rendent compte que les ados aussi ont un certain pouvoir d’achat. Ce sont donc leurs nouvelles cibles. Déjà à cette époque, les modes et styles de la civilisation se développent à partir de la consommation. L’art se commercialise comme un produit comestible, soumis à un système industriel de consommation et à un contexte sociologique nouveau. A la recherche d’identité, les ados sont donc bien heureux de pouvoir consommer. Ils se retrouvent à fréquenter les mêmes clubs, porter les mêmes t-shirts et blousons de cuir, se déplacer en moto…On parle de culture de masse. Ils écoutent bien entendu la même musique. Dans le monde de la pop, elle a été un des courants les plus représentatifs de cette jeunesse. L’essor de l’industrie discographique a servi de tremplin à cette musique.

La musique pop désigne alors un nouveau sous-genre du rock’n roll apparu dans les années 1950-1960. Le rock continue son évolution dans une lignée fidèle aux racines blues dont il est issu. Une autre branche va suivre son propre chemin ; c’est la musique pop. Elle connait sa maturité au début des années 1960 avec l’avènement des Beatles, tous droits venus de Liverpool. Ils ne l’ont pas créée, mais en sont restés les maîtres incontestables.

La pop est une version plus douce et mélancolique du rock. Elle se caractérise par des mélodies et harmonies vocaliques. Elle pioche ses influences dans différents styles (rythme and blues, jazz, folk, soul, funk, classique, techno, latino…). Les chanteurs parlent souvent de sentiments, relations hommes/femmes : « I don't want to leave her now, You know I believe her now »/ «Je ne veux pas la quitter maintenant, Tu sais j’y crois et comment ». Ce titre, ‘’Something’’, chanté par George Harrisson en 1969, sera repris et désigné par Frank Sinatra comme la plus belle chanson d’amour jamais écrite.

A ce moment, il n’y a pas d’artiste de tête représentant la pop en France. On peut quand même citer Serge Gainsbourg, car certaines de ses créations ont commencé à être cataloguées dans la pop avec des titres comme ‘’Qui est in, qui est out’’ (1968).

 

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La danse, le style et les clips

L’élévation de la pop a apporté bien des changements et bouleversements dans le monde de la musique. Si la pop est un genre musical accessible au grand public, les radios doivent pouvoir la diffuser. S’en voient donc affectés son tempo (proche du battement du cœur humain), sa durée (environ trois minutes), son débit et sa richesse harmonique (lent et réduite), sa texture (soyeuse et policée). C’est généralement construit sur une alternance couplet/refrain.

Fin des années 1960, la pop est influencée par les technologies. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles paru en 1967 reste marquant, car jamais un groupe n’avait disposé d’autant de moyens pour réaliser un album. Si certains groupes de pop continuent de jouer comme le schéma de base des groupes de rock (basse/ batterie/ guitare/ chant), certains utilisent des instruments classiques ou traditionnels. La pop a perçu les studios d’enregistrement comme des instruments de musique à part entière (usage de filtres, effets de distorsion, saturation, réverbération…). Tout est plus sophistiqué. Cette musique est souvent construite autour d’un motif musical accrocheur.

Fin des années 1960-début 1970, il y a l’apparition de l’album-concept. C’est un album sur lequel tous les morceaux du disque sont filés. Ils racontent une histoire, s’enchaînent dans une logique. L’un des pionniers fût d’ailleurs Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Dans cet album, la « fanfare du club des cœurs solitaires du sergent Poivre » accueille le public à son concert. L'album représente ce concert. On suit l’histoire d’un personnage du nom de Billy Shears. Mais l’album ne correspond pas encore exactement à la définition précise d’album-concept d'aujourd'hui, car la plupart des chansons n’ont pas de rapport direct entre elles.

La pop a aussi amené l’apparition des clips vidéo musicaux. Les Beatles ont mis en scène ‘’Strawberry Fiels Forever’’ de John Lennon dans un mini-film innovant.  Celui-ci est le précurseur des clips vidéo musicaux tels qu’on les connait aujourd’hui. Au cours des années 1980, il y a la création de chaînes musicales (dont MTV qui jouera un rôle considérable pour la pop). Les clips permettent de rendre rapidement populaires de nombreux artistes. Certains clips sont de véritables petits films nécessitant de gros moyens. C’est le cas pour le clip de ''Thriller'' de Michael Jackson ne durant pas moins de quatorze minutes. La danse et le style vestimentaire sont aussi importants que le morceau lui-même. L’avènement de la musique pop et de la culture pop en général doit beaucoup à l’émergence de technologies de diffusion de masse (télé, radio, cinéma…). La campagne publicitaire n’a rien à envier à celle d’un quelconque produit d’entretien. L’objectif est de vendre beaucoup en un minimum de temps.

 

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Pop-punk, synthpop et électro-pop

Aujourd’hui, on ne sait plus trop ce que désigne la pop. Elle n’a plus rien à voir avec la pop liée au rock’n roll comme les     Beatles     et les    Beach Boys    au début. Elle n’y est plus toujours associée et prend certaines directions de plus en plus éloignées. A force de piocher dans différents styles quand ils  deviennent à la mode, la pop se décline maintenant en plusieurs branches. Il y a des groupes de pop folk (dont l’un des plus emblématiques est    Cocoon   ).   All Time Low   ou  Boys Like Girls  vont voir vers  le pop-punk. D’autres groupes comme  Two Doors Cinema Club  s’orientent vers la pop indie. Il existe aussi la pop la tino avec  Shakira   ou la J-pop avec L’Arc~En~Ciel et Dir En Grey.  On parle aussi de teenpop pour les chanteuses comme Britney Spe ars. Cette pop plus commerciale pour ados associe l’ensemble de leurs idoles. Ce sont des modèles pour ces jeunes qui veulent leur ressembler. C’était déjà le cas avec la beatlemania. La pop est très influencée par le synthé dans les années 1970-1980. Cela a débouché sur la synthpop. Le groupe le plus emblématique de ce mouvement étant Depeche Mode avec des titres comme ‘’I Just Can’t Get Enough'' (1981) ou ''Master And Servant'' (1984).

Au milieu des années 1990, c’est la naissance de la britpop. Après les Beatles qui ont ouvert la marche, la pop anglaise s’était un peu essoufflée. Elle est repartie sous l’impulsion des guitares électriques dominantes de Blur ou Oasis. Encore aujourd’hui, ce style est particulièrement apprécié du grand public. C’est quelque chose de travaillé avec une recherche musicale. Sans but commercial. Car selon le sociologue de musique anglaise Simon Frith, la musique pop est souvent produite à des fins commerciales et non artistiques. Elle est créée par les grandes compagnies et non les musiciens eux-mêmes. C’est un point de vue discutable. Michael Jackson et Madonna, le King et la Queen of pop n’ont pas lancé leur carrière dans un but commercial. Mais le point de vue de Frith est légitime: dans les années 1990, on voit l’apparition des boys bands. Leur musique est qualifiée de pop. On retrouve Take That au Royaume-Uni ou Backstreet Boys aux Etats-Unis. Toujours dans l’optique de vendre et rapporter un maximum, les producteurs vont jusqu’à sélectionner les membres pour leur physique, tandis que d’autres chanteurs enregistrent les titres.

Dans les années 2000, la musique pop vient apporter une rythmique dansante et légère se basant sur les effets électroniques et numériques. L’électro pop émerge. Aujourd’hui, la pop désigne Coldplay comme Lady Gaga. Avant, la pop anglaise, c’était les Beatles. Aujourd’hui, c’est Mika. Pas de rapport évident, mais ils sont tous dans le même sac. La pop est devenue quelque chose de très vaste, un peu fourre-tout parfois. On désigne un peu tout et n’importe quoi comme étant de la pop. Il y a des artistes réellement inspirés de la pop et ceux chantant la musique en vogue du moment. Musique qui remporte un succès parmi les couches les plus variées de la société. Les stars de la pop sont très exposées médiatiquement.

Pour beaucoup, l’inconvénient de la pop reste son manque de créativité. D’où le fait que certain artistes disparaissent aussi vite qu’ils sont apparus. Rappelez-vous de Sabrina et de son seul ‘’Boys Boys Boys’’. La pop commerciale est perçue comme éphémère. Le rock au contraire est perçu comme plus sérieux et plus engagé. Il y a tellement d'artistes faisant de la pop aujourd’hui, beaucoup passent sans laisser de traces. C’est le contraire pour les Beatles et leur pop-rock. Qui ne connait pas ‘’Hey Jude’’ quarante-quatre ans plus tard ? Il n’est pas certain que les artistes actuels arrivent à réitérer l’exploit.

 

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 Il est actuellement difficile de définir ce qu’est la musique pop tant elle est vaste et a pris de nouvelles directions. A l’heure où l’électro et la dance dominent, quel avenir pour elle ? Complexe, fascinante, elle n’a pas fini d’évoluer et de nous surprendre.

La pop et l’art
 

Ce qui donne bien sûr le pop’art. Comme pour la musique, le terme nait en Grande-Bretagne au milieu des années 1950. On présente l’œuvre d’art comme un produit de consommation jetable et éphémère. Un des artistes les plus populaires de ce mouvement était Andy Warhol dans les années 1960. Il est l’auteur de plusieurs pochettes d’albums. Il a dessiné la pochette du premier opus des Velvet Underground, The Velvet Underground & Nico (1967). Elle est composée d'une banane autocollante à côté de laquelle est écrit « Peel Slowly and See » (« Pelez lentement et voyez »). En décollant, on découvre une banane rose, d'apparence phallique. Une rumeur affirme que la colle de l'auto-collant serait mélangée à du LSD.

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Il a aussi signé la pochette de Sticky Fingers des Rolling Stones (1972). On peut voir une partie d’un jean au niveau de la braguette. L’image est alimentée d’une fermeture éclair qui s’ouvre pour révéler un homme en sous-vêtements de coton.

 

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La pochette de Pop de U2 (1997) n’est signée de Warhol, mais elle s’inspire de sa technique. Warhol, venant originellement du monde de la pub a importé la sérigraphie dans la peinture. Petite anecdote concernant cette pochette, si l’on bascule l’image d’un quart sur le côté droit, en observant l'œil droit de Larry, le batteur (en vert), on aperçoit cette tête de lapin servant de logo à la marque Playboy. La 9ème chanson de la galette s’intitule précisément "Playboy Mansion".

 

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Dans le même concept, Peter Black signe la pochette de Face Dances des Who. Elle est divisée en seize cases. Chaque case contient un portrait d'un membre du groupe par un artiste britannique.

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